
moins sensibles que la culture mais très spécifiques. Il existe des
sondes pour identifier les colonies.[1]
TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE URO-GENITALE
Les traitements actuels de la tuberculose sont efficaces dans toutes
les formes cliniques de la tuberculose. Ils reposent sur un traitement
initial de deux mois, intensif, utilisant quatre drogues (RIFAMPI-
CINE, ISONIAZIDE (INH), PYRAZINAMIDE et ETHAMBU-
TOL). Ce traitement est suivi par quatre mois de traitement allégé
necomportant plus que RIFAMPICINE et ISONIAZIDE, dans le
but d’éliminer les bacilles “dormants” intracellulaires [2]. Il est
important que le traitement soit suivi sérieusement, sans aucune
interruption, la principale cause d’échec étant une mauvaise obser-
vance. :Les formes associées : Rifater®(rifampicine + pyrazinami-
de + INH) et Rinifah®(rifampicine + INH) facilitent cette obser-
vance. La durée du traitement sera supérieure à 6 mois en l’absen-
ce de pyrazinamide (9 mois) ou en cas de résistance,d’intolérance
ou de mauvaise observance [3] (supérieur ou égal à 1 an de traite-
ment après négativation des cultures).
Il existe une augmentation importante du nombre de bacilles multi-
résistants à la RIFAMPICINE et à l’ISONIAZIDE avec ou non, une
résistance aux autres drogues. Dans ces cas le traitement nécessite
l’utilisation d’un minimum de quatre drogues choisies en fonction
de l’antibiogramme qui est systématique. On peut, selon le résultat
de cet antibiogramme utiliser des quinolones, (Ofloxacine®,Spar-
floxacine®, Moxifloxacine®)de nouveaux macrolides (Clarithromy-
cine), l’acide Para-Amino-Salicylique, des aminosides (Streptomy-
cine,Amikacyne), la Cyclosérine, la Capreomycine, l’Ethionamide
la Thiacétazone. Elles sont moins efficaces et souvent plus toxiques
que les traitements de première intention. La durée du traitement
repose sur la réponse bactériologique. Il peut être de 18 mois ou
plus après la négativation des cultures. La sélection de mutants
résistants est toujours secondaire à des monothérapies intempesti-
ves, consécutives d’une mauvaise prise en charge (mauvaise obser-
vance, rupture de stock, combinaisons inappropriées)
En cas d’insuffisance rénale la streptomycine et les autres aminosi-
des doivent être évités si possible.
L
’encéphalopathie est une complication peu fréquente de l’Isoniazi-
de. Elle en règle prévenue par la prescription de Pyridoxine.
La Rifampicine accroît le métabolisme d’un grand nombre de dro-
gues, en particulier les corticoïdes, le ketoconazole, la cyclosporine
et le tacrolimus qui sont souvent prescrits chez les transplantés. Il
faut alors surveiller régulièrement les concentration de cyclospori-
nes et de tacrolimus. Elle expose au risque d’inhibition des contra-
ceptifs oraux. Chez les patients H.I.V. positifs, le traitement anti-
rétro-viral interfère parfois avec la rifampicine. Il est recommandé
de donner plutôt de la Rifabutine et la durée du traitement doit être
allongée à 9 mois.
Sur le plan chirurgical, une intervention est indiquée en cas de
lésion unilatérale avancée cliniquement symptomatique ou en cas
de petite vessie scléreuse nécessitant une plastie d’agrandissement.
L
’ablation d’un rein non fonctionnel asymptomatique ou d’une
lésion caséeuse dans un rein partiellement fonctionnel reste contro-
versée. Par contre, il est préconisé de lever une obstruction urétéra-
lepar une sonde JJ ou une néphrostomie per-cutanée si le rein est
fonctionnel avec une épaisseur corticale correcte et une clairance de
la créatinine supérieure à 15 ml/mn [5, 6]. L’adjonction de corticoi-
des les premières semaines du traitement est également controver-
sée. La Rifampicine réduisant fortement leur biodisponibilité de
fortes doses sont nécessaires.
Le traitement de la tuberculose secondaire à des mycobactéries
environnementaux n’est nécessaire que chez un sujet immuno-
déprimé . Il dépend de la sensibilité in vitro du germe.
Rappelons que la tuberculose est une maladie à déclaration obliga-
toire auprès de la DDASS, qui doit être signalée au Conseil Géné-
ral (chargé de l’enquête dans l’entourage) et qui est prise en charge
à100%. L’isolement n’est nécessaire avec port de masque pour le
malade et le personnel soignant les 15 premiers jours du traitement
que si le patient est bacillifère (examen direct positif des crachats)
L’entourage doit être dépisté et la recherche d’une infection par le
VIH systématique (tuberculose et VIH = SIDA).
REFERENCES
1. EICHBAUM Q., RUBIN E.J. : Tuberculosis. Advances in labatory diagnosis
and drug susceptibility testing. Am. J. Clin. Pathol., 2002 ; 118 : S3-17.
2. FRIEDEN T.R., STERLING R., MUNSIFF S., WATT C.J., DYE C. : Tuber-
culosis. The Lancet, 2003 ; 362 : 887-899.
3. GOKCE G., KILICARSLAN H., AYAN S., TAS F., AKAR R., KAYA K.,
GULTEKIN E.Y : Genito urinary tuberculosis : a review of 174 cases.
Scand. J. Infect. Dis., 2002 ; 34 : 338-340.
4. LAMM D.L. : Complications of Bacille-Guerin immunotherapy. Urol. Clin.
North. Am., 1992 ; 19 : 565-572.
5. RAMANATHAN R., KUMAR A., KAPOOR R., BHANDARI M. : Relief
of urinary tract obstruction in tuberculosis to improve renal function. Analy-
sis of predictive factors. Br. J. Urol., 1998 ; 81 : 199-205.
6. SHIN K.Y., PARK H.J., LEE J.J., PARK H.Y., WOO Y.N., LEE T.Y : Role of
earlyendourologic management of tuberculous ureteral strictures. J. Endo-
urol., 2002 ; 16 : 755-758.
7. WANG L.J., WU C.F., WONG Y.C., CHUANG C.K., CHU S.H., CHEN C.J.
: Imaging findings of urinary tuberculosis on excretory urography and com-
puterized tomography. J. Urol., 2003 ; 169 : 524-528.
Jad Watfa et Frédéric Michel, Progrès en Urologie (2005), 15, 602-603
603
____________________