Intervention d`Olivier Vanderhaeghen, fonctionnaire de prévention

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LA TOXICOMANIE DE RUE À
RIBAUCOURT
Logiques d’action et d’interaction
INTRODUCTION
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Logique de l’exposé :
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Introduction et précautions d’usage
Présentation des spécificités du quartier Ribaucourt
Question des nuisances sociales
La toxicomanie de rue à Ribaucourt – Logique d’action
et d’interaction
Représentations sociales du quartier et du phénomène
Conclusion, Constats d’échec et pistes de réflexion
INTRODUCTION – PRÉCAUTIONS D’USAGE
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Contexte général lié au constat d’échec des politiques
publiques (production, trafic, consommation) et ineffectivité
des réponses pénales
Inefficacité des tentatives de lutter contre les nuisances
liées au phénomène (« protéger la société »)
Contexte de développement de la RdR, parent pauvre des
politiques préventives
Multitude des approches du phénomène : juridique,
psychologique, sociologique, économique, médicale…
INTRODUCTION – PRECAUTIONS D’USAGE
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Phénomène complexe lié à un contexte (quartier) et aux
caractéristiques du public cible (sexe, âge, socialisation…)
Phénomène ciblé par les « Contrats de Sécurité » (1992) Logique des politiques de prévention ne rencontre pas
(toujours) la logique des usagers
Nombreuses politiques publiques en la matière qui
contribuent in fine à définir « la Toxicomanie »
Concept de sécurité intégrée et intégrale à questionner en
matière de Toxicomanie
Qu’est-ce que sous-tend l’usage de drogue dans une
scène ouverte comme celle de Ribaucourt ?
Quelles logiques d’action ?
Quelles interactions entre les acteurs ?
LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS
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Quartier précarisé (source IBSA)
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Revenu par habitant très inférieur à la moyenne
régionale / communale
Zone Diversité (lutte contre la discrimination)
Zone ZEUS (Zone d’économie urbaine stimulée
(tensions sociales)
Zone FEDER (zone de développement de la cohésion
économique et sociale
Taux de chômage important (33% chez les jeunes)
Proportion de chômage longue durée + importante
(66%)
LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS
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Population au 1er janvier 2013 : 19.118 habitants pour
0,7km2
Molenbeek historique
Région
27.013,13 hab/km2
7.057 hab/km2
Population jeune :
Pop < 18 ans
Pop 18-44 ans
Pop 44-64 ans
Pop > 65 ans
32,26 %
41,78 %
18,69 %
7,27 %
Population diversifiée :
LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS
Répartition Population par nationalité (31.12.2012)
80
70
Titre de l'axe
60
50
40
30
20
10
0
Série1
Belge
UE
67,98
8,01
Nouvea
Europe Afrique
Amériq
ux
Afrique
(hors
du
Turquie
ue
états
sub.
UE)
Nord
Latine
UE
4,12
1,26
11,67
3,07
1,25
0,22
Autre
2,42
LE QUARTIER RIBAUCOURT - SPÉCIFICITÉS
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Zone de passage / Axe de pénétration dans Bruxelles
Station de Métro Ribaucourt (STIB) – Ligne 2 et 6 – Axe
Simonis-Yser-Botanique
Voie de pénétration des bus De Lijn dans Bruxelles (Gare
du Nord)
Zone commerciale secondaire – nombreux commerces de
proximité – infrastructures touristiques
Zone de rencontre entre populations différentes et
mobilité
Concentration importante de population au
carrefour Ribaucourt/Léopold II
Espace de socialisation
Les caractéristiques du quartier vont déterminer le type de
public toxicomane et le type de consommation !!!
NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ?
Au niveau préventif, peu de constats !
 Via Gardiens de la Paix :
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Attroupements réguliers voire constants
Occupation privative de l’espace public
Comportements a- ou antisociaux
Sentiment d’insécurité diffus des personnes qui travaillent sur
le quartier (FWB)
Présence de seringues usagées
Rixes et bagarres au couteau
Peu de mendicité liée à la drogue dans le quartier
NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ?
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Visibilité du phénomène à travers :
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La répression (peut renforcer le SI)
Les soins reçus
Le problème sanitaire
La vulnérabilité du public
L’(auto) exclusion du public cible
Partage de l’espace public – Chacun son territoire – Zonage
permanent
Prévention situationnelle : Difficile – Zone surexploitée +
moyens mécaniques qui confinent la population toxicomane
(ex. portique STIB) + stratégique d’évitement du public cible
NUISANCES SOCIALES - QUELLES TRACES (IN)VISIBLES ?

Criminalité (cfr. Police) : 3 constats
Criminalité liée à la drogue plus marginale sur le quartier
 La déplacement de la criminalité sur d’autres quartiers doit
être important
 Loi économique de l’offre et de la demande qui conditionne le
phénomène et permet de l’appréhender

LA TOXICOMANIE DE RUE A RIBAUCOURT
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Difficulté à connaître le public cible (Constat Police – Recherche de la
CBS en 2012)
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Public vulnérable : sans emploi, sans logement, sans revenus, migrants,
illégaux, …
Logique pluri-communale (Axe Simonis – Yser) et problématique
régionale
Il n’existe rien comme « L’héroïnomane type » à Ribaucourt – Pas de
profil ou de personnalité type – Pas d’homogénéisation/catégorisation
possible
Idée préconçue de la toxicomanie de rue : Public passif, déprimé,
anxieux, dépendant, dépravé, en échec, renfermé, socialement
inadapté…
comprendre les logiques/stratégies d’action
LA TOXICOMANIE DE RUE A RIBAUCOURT
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Observation du terrain : Comprendre/Lire la situation et le
comportement du toxicomane : Développement de stratégies et
« engagement dans une carrière déviante »
Toxicomanie à Ribaucourt = Une pratique sociale - Impossibilité
de ne pas recourir à l’illégalité vu le prix du produit (Ribaucourt =
mauvaise qualité)
Logique rationnelle et économique : Existence d’un Business à
Ribaucourt (mobilité, zonage, évitement…) – Existence d’une
carrière de toxicomane qui implique un style de vie
REPRÉSENTATIONS SOCIALES
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Plaintes de riverains, acteurs économiques, interpellations
politiques… :
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Image de la toxicomanie comme fuite de la réalité et des
responsabilités / toxicomane comme désaffilié socialement ou
« malade » (inadaptation sociale).
Appréhension de la toxicomanie comme une forme de
criminalité/délinquance (cadre prohibitionniste)
Intérêt majeur pour les questions sanitaires et médicales
Image très négative de l’injection identifiée à la non-maîtrise de
sa consommation et à la perte totale de contrôle de soi-même –
mépris pour cette forme de consommation
L’analyse des représentations sociales et les images
véhiculées démontrent que la réprobation est d’ordre
morale et sanitaire
REPRÉSENTATIONS SOCIALES
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Le consommateur n’existe jamais seul
il est en
relation avec les autres et avec son environnement (><
homme sans lien)
Rôle de l’étiquetage social dans la construction de la
définition du quartier, de la problématique et du public
cible
Position des toxicomanes en INTERACTION :
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La déviance est une action volontaire d’acteurs agissant ensemble
Non respect des règles qui garantissent l’ordre social
Principe de lisibilité des comportements et des intentions
CONCLUSIONS – CONSTATS - SOLUTIONS
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Présence du Médibus (Médecins du monde/Dune asbl) –
présence stratégique 2x/semaine
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Plate-forme Ribaupôle (2007)
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Formations des travailleurs (ex. Première ligne via CLDB)
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Sensibiliser à l’approche du phénomène
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Nécessité d’assurer le passage vers la seconde ligne et la
prise en charge
CONCLUSIONS – CONSTATS – SOLUTIONS
En quoi une SCMR présente-elle une alternative
crédible ?
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Une SCMR peut clairement s’inscrire dans les logiques
d’action des toxicomanes
Vulnérabilité versus logiques d’action : capabilité des
toxicomanes de conserver une maîtrise minimale d’euxmêmes, de leurs relations et de la représentation d’euxmêmes
Défaut de solutions techniques au problème
nécessité de débat d’experts.
CONCLUSIONS – CONSTATS – SOLUTIONS
Liberté individuelle
Préoccupation
sanitaire et de
Santé publique
Sécurité et
maintien de
l’ordre
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