CAPES épreuve 2 session 2014 Problème 1 : matrices d`ordre fini

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A. P. M. E. P.
CAPES épreuve 2 session 2014
Problème 1 : matrices d’ordre fini
Notations et définitions
Dans tout le problème, ndésigne un entier naturel supérieur ou égal à 1.
On désigne par Mn(C) (respectivement Mn(R), Mn(Z) l’ensemble des matrices car-
rées à nlignes et ncolonnes dont les coefficients appartiennent à C(respectivement
àR, à Z).
La matrice identité de taille nest notée In.
Soit AMn(C). L’ensemble des valeurs propres de Aest appelé spectre de Aet noté
Sp(A).
On dit que Aest d’ordre fini s’il existe kN, tel que Ak=In.
Si Aest d’ordre fini, le plus petit entier strictement positif ktel que Ak=Inest appelé
ordre de Aet noté o(A).
Partie A : préliminaires
1. Cette question consiste en des rappels de théorèmes du cours.
a. Soit AMn(R). On suppose qu’il existe PR[X], P6= 0 tel que P(A)=0.
i. Donner une condition suffisante sur Ppour que Asoit trigonalisable
dans Mn(R).
ii. Donner une condition suffisante sur Ppour que Asoit diagonalisable
dans Mn(R).
b. Soit AMn(C). On suppose qu’il existe PC[X], P6= 0 tel que P(A)=0.
Que deviennent les conditions précédentes lorsque l’on s’intéresse à la
trigonalisation ou à la diagonalisation de Adans Mn(C) ?
2. Soit BMn(C), d’ordre fini. On pose o(B)=b.
a. Démontrer que Best inversible.
b. Soit kZ. Démontrer que Bk=Insi et seulement si bdivise k.
c. Démontrer que les valeurs propres de Bsont des racines b-ièmes de l’unité.
d. Démontrer que Best diagonalisable dans Mn(C).
3. Soit CMn(C). Ses valeurs propres sont notées λ1,...,λn.
On suppose que Cest diagonalisable et que pour tout entier itel que 1 6i6
n,λiest une racine ni-ième de l’unité pour un certain entier ni.
Pour tout entier itel que 1 6i6n, on note kile plus petit entier strictement
positif tel que λki
i=1.
a. Démontrer queCest d’ordre fini et que son ordre divise le PPCM de k1,...,kn.
b. Démontrer que o(C) est le PPCM de ki,...,kn.
Partie B : matrices d’ordre fini à coefficients réels
Dans cette partie, on considère une matrice AM3(R) d’ordre fini. Le but est de dé-
montrer que cette matrice est diagonalisable dans M3(C) et de déterminer le spectre
de Adans C.
1. Démontrer que si toutes les valeurs propres de Adans Csont réelles, alors
Sp(A){1 ; 1}.
A. P. M. E. P.
2. On suppose que 1 est la seule valeur propre de Adans C.
a. Justifier qu’il existe PM3(R), inversible, et a,b,céléments de Rtels que :
P1AP =
1a b
0 1 c
10 0 1
.
b. On pose B=P1AP . Démontrer que Best d’ordre fini.
c. Démontrer par récurrence que pour tout kN:Bk=
1ka k(k1)
2ac +kb
0 1 kc
0 0 1
.
d. En déduire que A=I3.
3. Énoncer sans démonstration un résultat semblable lorsque 1 est la seule
valeur propre de Adans C.
4. On suppose que 1 est valeur propre simple de Aet que 1 est valeur propre
double de A.
a. Justifier qu’il existe QM3(R), inversible, et a,b,céléments de Rtels que :
Q1AQ =
1a b
0 1 c
0 0 1
.
b. On pose C=Q1AQ.
Démontrer qu’il existe trois suites de nombres réels (αk)kN,¡βk¢kNet
¡γk¢kNtelles que pour tout entier naturel k:
Ck=
(1)kαkβk
0 1 γk
0 0 1
On définira ces suites à l’aide de relations de récurrence.
c. Donner une expression de γkpour tout k60.
d. En déduire que c=0.
e. En déduire que Cet Asont diagonalisables dans M3(C).
5. Énoncer sans démonstration un résultat semblable lorsque 1 est valeur propre
double de Aet 1 est valeur propre simple de A.
6. On suppose que Aadmet dans Cau moins une valeur propre non réelle.
a. Démontrer qu’il existe θ2πQ\πZ, tel que Sp(A)=©eiθ, eiθ,1ªou
©eiθ, eiθ,1ª.
On pourra considérer le polynôme caractéristique de A.
b. Démontrer que Aest diagonalisable dans M3(C).
7. Soit AM3(R). Démontrer que Aest d’ordre fini si, et seulement si, Aest
diagonalisable dans M3(C) et qu’il existe θ2πQtel que Sp(A)=©eiθ, eiθ,1ª
ou ©eiθ, eiθ,1ª.
Partie C : matrices d’ordre fini à coefficients entiers
Soit AM3(Z), d’ordre fini. D’après la partie B, son spectre dans Cest de la forme
Sp(A)=©eiθ; eiθ; 1ªou ©eiθ; eiθ; 1ª, où θ2πQ.
1. Démontrer que 2cosθZ.
On pourra considérer la trace de A.
2. Donner les valeurs possibles pour θ.
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3. Donner les différents spectres dans Cpossibles pour A puis démontrer que
o(A){1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6}.
4. On cherche maintenant à construire des matrices de M3(Z) de chaque ordre.
a. Donner des matrices de M3(Z) d’ordre 1 et 2.
b. i. Soit (a,b,c)R3. Calculer le polynôme caractéristique de :
0 0 a
1 0 b
0 1 c
.
ii. Construire une matrice de M3(Z) dont les valeurs propres sont 1,e 2iπ
3
et e2iπ
3.
Démontrer que cette matrice est d’ordre 3.
iii. Construire des matrices de M3(Z) d’ordre 4 et d’ordre 6.
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Problème 2 : décimales des nombres rationnels
Notations et définitions
N,Z,Det Qdésignent respectivement l’ensemble des nombres entiers naturels, ce-
lui des nombres entiers relatifs, celui des nombres décimaux et celui des nombres
rationnels.
Un nombre réel xest dit décimal s’il existe un entier ntel que 10nxZ.
On dit qu’une suite d’entiers naturels (dn)nNest une suite décimale si, pour tout en-
tier n>1, on a 0 6dn69, le premier terme d0étant un entier naturel quelconque.
Une suite décimale est dite finie si tous ses termes sont nuls à partir d’un certain
rang.
Elle est dite :
impropre si tous ses termes sont égaux à 9 à partir d’un certain rang ;
propre dans le cas contraire du précédent.
On définit pour tout réel xla partie entière de x, notée E(x), par la condition : E(x)
est le plus grand entier inférieur ou égal à x.
Le but de ce problème est de démontrer quelques propriétés des nombres déci-
maux, puis d’étudier les décimales des nombres rationnels non décimaux.
Partie A nombres décimaux
1. Démontrer que ZDQet que ces inclusions sont strictes.
2. Démontrer que l’ensemble Dest stable pour l’addition et la multiplication.
3. Soit xun nombre rationnel positif. On pose x=a
bavec aet bentiers naturels
premiers entre eux et b6= 0.
a. On suppose qu’il existe (α,β)N2, tels que b=2α×5β. Démontrer que x
est décimal.
b. On suppose que xest un décimal non entier.
Démontrer que si pest un diviseur premier de b, alors p{2 ; 5}.
c. Déduire des questions précédentes une condition nécessaire et suffisante
sur bpour que le rationnel xsoit un nombre décimal.
4. On considère une suite décimale (dn)nN.
a. Démontrer que la série
+∞
X
n=0
dn
10nest convergente. On note xsa limite.
b. Démontrer que dans les deux cas suivants, xest un nombre décimal :
la suite (dn)nNest finie ;
la suite (dn)nNest impropre.
c. Démontrer que pour tout entier N>0, on a
+∞
X
n=0
dk
10k61+dN
10N, avec éga-
lité si et seulement si, pour tout k>N + 1,dk=9.
d. En déduire que si xest un réel vérifiant x=
+∞
X
n=0
dn
10net si (dn)nNest une
suite décimale propre, alors la suite (dn)nNvérifiant cette égalité est unique.
Si x =
+∞
X
n=0
dn
10navec (dn)nNsuite décimale propre, on note alors x =d0d1,d2...dn...
et on dit que, pour tout n >1, dnest la n-ième décimale du réel x.
5. Démontrer que pour tout nombre décimal positif x, il existe une unique suite
décimale finie (dn)06n6Ntelle que x=
+∞
X
n=0
dn
10n.
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Partie B : périodicité des décimales d’un rationnel positif non décimal
Soit xun nombre rationnel positif non décimal. On pose x=a
bavec aet bentiers
naturels premiers entre eux.
On définit par récurrence deux suites d’entiers naturels (dn)nNet (rn)nNde la ma-
nière suivante :
d0et r0sont respectivement le quotient et le reste de la division euclidienne
de apar b;
pour tout n>0, dn+1et rn+1sont respectivement le quotient et le reste de la
division euclidienne de 10rnpar b.
1. Soit Nun entier tel que N>1.
a. Écrire un algorithme permettant d’afficher les entiers dnet rnde n=0
jusqu’au rang N.
On suppose disposer d’une instruction calculant la partie entière E(y)d’un
réel y.
b. Donner pour le rationnel x=5
13 les valeurs de dnet rnjusqu’au rang
N=7.
2. a. Démontrer par récurrence que pour tout entier n:x=
n
X
k=0
dk
10k+rn
10nb.
b. En déduire que, pour tout entier n,rnest le reste de la division eucli-
dienne de 10napar b.
c. Démontrer que x=
+∞
X
k=0
dk
10ket que (dn)nNest une suite décimale propre.
3. Dans cette question, on va établir que les suites (dn)nNet (rn)nNsont pé-
riodiques à partir d’un certain rang.
a. Démontrer que, pour tout entier naturel n,rn6= 0.
b. Démontrer que les nombres r0,r1,...,rb1ne peuvent pas être deux à
deux distincts.
c. Soit qle plus petit indice d’un reste figurant au moins deux fois dans la
liste de la question précédente et ql’indice du premier autre reste qui lui
est égal.
On pose p=qq, de sorte que 0 6q<q+p6b1 et rq=rq+p.
Démontrer que la suite (rn)nNest périodique de période pà partir du
rang qet que la suite (dn)nNest périodique de période pà partir du rang
q+1.
Dans la suite, on dit que q est la pré-période du rationnel x et p sa période.
On note alors x =d0,d1,...,dq[dq+1...dq+p]si q >1et x =d0,[d1...dp]si
q=0.
4. On conserve dans cette question les notations précédentes.
a. i. Démontrer que parmi les nombres 100, 101,...,10b1, au moins deux
d’entre eux sont congrus modulo b.
ii. Démontrer que :
qest le plus petit exposant d’un nombre de la liste précédente qui
est congru modulo bà un autre nombre de cette liste ;
q+pest l’exposant du premier nombre de cette liste congru à 10q
modulo bet distinct de 10q.
b. Démontrer que le rationnel x=a
bla même période et la même pré-période
que 1
b.
Dans la suite, lorsque la fraction b est non décimale, q et p seront nommés
« la pré-période et la période de l’entier b ».
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