Spécial Pessah : l`objectif de la libération de l`Égypte

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Spécial Pessah : l’objectif de la libération de l’Égypte
Donnerstag, 06. Apr 2017
La semaine prochaine, nous fêterons
Pessah, l’une des fêtes les plus importantes
du judaïsme et l’occasion, pour nous, de
donner la parole à un rabbin. Lionel Elkaim,
rabbin de la Communauté Israélite de
Lausanne et du canton de Vaud, est l’auteur
d’un texte sur la signification de Pessah.
La soirée du séder jouit d’une popularité unique
auprès de la plupart des familles, quels que
soient leur origine et leur degré de religiosité.
Assurément, la place centrale qu’occupe
l’évènement de la sortie d’Égypte dans la
conscience collective juive en est l’une des
causes. D’ailleurs, les multiples coutumes
relatives à cette solennité, qui se sont
développées au fil des temps, témoignent tant
du génie didactique des initiateurs du séder que
du souci général d’entretenir et de transmettre
au mieux une mémoire. Il est intéressant, dans
ce contexte, de constater que les versets de la
Bible ne révèlent que les repères fondamentaux
autour desquels s’articulent les quinze étapes
du séder. La Torah impose, comme tronc
commun, la mitsva de consommer l’agneau
accompagné des matsot et du maror, ainsi que
celle du récit de la Sortie d’Égypte. Il est tout à
fait plausible, que des générations durant,
chaque famille a constitué son propre séder et
son récit personnel et unique de la sortie
d’Égypte. C’est probablement après la chute du
second Temple qu’une tradition de séder s’est
peu à peu unifiée.
L’idée d’exprimer le récit de la sortie d’Égypte, en suivant un ordre bien défini et commun à
tous, s’est cependant imposée. Le séder, qui signifie ordre, inscrit cet évènement historique
dans la dimension d’un projet en cours de réalisation. L’affranchissement de l’esclavage n’est
pas un but en soi. Il doit déboucher sur la concrétisation d’un plan, construit et comportant des
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étapes à franchir.
Le point de départ de notre marathon de Pessah, se nomme Kadesh ; c’est l’ordre de réciter le
kidoush, c'est-à-dire de sanctifier le jour ! Nous proclamons alors le temps de notre délivrance.
Chaque jour de l’année, la gloire divine habite chaque parcelle de notre existence, mais nous
ne l’apercevons que partiellement, car le profane la dissimule. Le soir de Pessah, cette lumière,
enfouie dans nos cœurs, se réveille et nous remplit de bonheur, de joie et nous élève
spirituellement. Nul ne pourrait enfermer l’âme d’Israël, libérée lors du premier Pessah de
l’histoire ! C’est ce point de départ de l’histoire du peuple juif, que nous venons donc rappeler,
le soir du séder.
Après avoir procédé à la première ablution des mains, ourhats, l’étape suivante consiste à
manger un légume trempé préalablement dans de l’eau salée. C’est le karpass, que les Sages
du Talmud ont prescrit afin d’éveiller notre appétit. Or, à la veille de notre délivrance du pays de
la servitude, il est à supposer que nous aspirions plutôt à rassasier notre esprit ! Le rav Zalman
Melamed explique de façon originale le symbole du karpass. La nourriture, illustrée par le
légume, est essentielle à la survie de l’homme. Elle contient les éléments nécessaires au
renouvellement des cellules de son corps. Le liquide, en l’occurrence l’eau salée, ne constitue
que le moyen de transport des éléments nutritifs dans l’ensemble de son anatomie. Ainsi, la fin
ne justifiant pas les moyens, nous apprenons à veiller à sanctifier l’essentiel de nos
préoccupations mais aussi le moyen d’y parvenir. D’autre part, la nourriture de l’homme libre ne
remplit pas seulement la fonction d’assouvir sa faim. Le plaisir physique qu’elle lui procure doit
également être porteur de bien-être spirituel, afin que la sainteté de ce jour remplisse
l’ensemble de son être. D’où la nécessité d’éveiller l’appétit, dès le début du séder.
Cette analyse des premières étapes du séder, n’est qu’un aperçu des multiples enseignements,
suggérés par le rédacteur du rituel de la soirée de Pessah, dont le nom reste à ce jour inconnu.
A chacun de s’interroger sur les détails protocolaires de cette fête de famille bien particulière,
afin d’y apporter un sens personnel, nouveau et actuel !
Pessah Kasher vessaméah
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