Le chire 4 réapparaitra dans la dernière
fête de pèlerinage, la fête de Souccot, durant
laquelle nous agitons le loulav , soit un rassem-
blement de quatre espèces végétales : le cédrat
(étrog), le myrte (hadass), le palmier (loulav) et
le saule (ârava).
Lions les 4 personnages de la Haggadah aux 4
espèces cités à Souccot
Le sage se relie au peuple par un engagement
dans l’étude (la connaissance) et la pratique
des commandements, des mitsvoth (l’action).
C’est un pilier de synagogue, le « religieux de
service ». Il correspond à l’étrog, qui possède
un parfum (symbole de la connaissance qui
se répand) et un goût (symbole de l’action qui
s’apprécie ici et maintenant).
Le malveillant se relie au peuple par un
rejet de la pratique. Il est à la table de Pes-
sah, il connaît les rites, mais il s’exclut de tout
ritualisme. Il possède une connaissance du
judaïsme, mais il la refuse. Il correspond au
Le cedrat (étrog)
Le myrte (Hadass)
Le palmier (loulav)
Le saule (ârava)
Le simple se situe entre les deux susmention-
nés, il ne possède pas la connaissance mais
ne rejette pas la pratique. Il ne comprend pas
forcément ce qu’il lit, il vit son judaïsme sim-
plement, sans bien en connaitre les règles. Il
correspond au palmier (le fruit sans le par-
fum).
Celui qui ne sait pas questionner pourrait être
le « juif sociologique ».
Il sait qu’il est juif, sans implication directe
dans son existence quotidienne. Livré à lui-
même, il court le risque d’une assimilation, par
une incapacité de transmission à sa descen-
dance. Il correspond au saule (ni parfum, ni
fruit).
La Haggadah envisage une réponse ou du
moins une approche de chaque personna-
lité.
Au sage, le religieux de service, on lui ré-
pond «on ne mange plus après akoman»
(akoman étant le morceau de matsa que
l’on prend à la n du repas comme des-
sert). On répond au religieux par un dis-
cours religieux. Cette réponse suggère que
l’on dit au religieux, « sache te limiter dans
ton expansionnisme, laisse le non-religieux
trouver son propre chemin, ne lui impose
pas tes idées toutes faites ».
Au malveillant, on répond : « tu as le droit
de critiquer la religion, mais sache qu’ elle a
permis au peuple juif de se maintenir dans
l’histoire. Le judaïsme se veut in ne une
forme de résistance contre toutes les ten-
tatives d’assimilation, de conversion, de sé-
duction. Toi, le critique, sache reconnaître
cette part « religieuse » en toi. » C’est ainsi
que l’on peut entendre la chiquenaude
« casse-lui les dents », c’est-à-dire permet-
lui d’accéder à la part qu’il renie présente-
ment.
A la question du simple, on propose une
réponse simple : progresse doucement en
découvrant l’histoire de ton peuple. Tu n’es
pas obligé d’aller tous les jours à la yéchi-
va, ni d’accomplir ici et maintenant les 613
mitsvoth ; mais pense à la survie de ton
peuple.
Quant à celui qui ne sait pas interroger,
alors ouvre ta bouche pour lui parler, va
vers lui, car sans doute il ne viendra pas
vers toi.
En conclusion, nous pourrions dire que
l’approche de la Haggadah est en lien avec
les valeurs défendues par les EEIF.
Elle ne nie pas les diérences identitaires.
Elle se refuse à formater les juifs dans un
seul moule.
La fête de Pessah invite à la même table ces
4 enfants, pour qu’ils partagent le repas et
qu’ils puissent « vivre ensemble ».
HAG SAMEAH !
La Torah se soucie du questionnement des enfants
à travers 4 versets, ajoutons que ces questions
apparaissent toujours dans le contexte de la sortie
d’Egypte.
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