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Ø Dans le cas où le peptide (ou la protéine) serait connu, cela permet de vérifier la masse
moléculaire par rapport à ce qui était attendu à la suite du séquençage du génome ou de la protéine
selon Edman; il s'agit alors d'une vérification indirecte (car globale) de la séquence peptidique.
Quelques problèmes concrets peuvent ainsi être abordés
Ø Détection de modifications post-traductionnelles d'acides aminés: N-acylations, O-
phosphorylations, sulfatations, O- et N-glycosylations se traduisent par un accroissement,
mesurable et connu, du poids moléculaire.
Ø Formation de ponts disulfure: chaque pont S-S formé se traduit par la perte de deux unités de
masse par rapport à la valeur attendue.
Ø Un remplacement d'acide aminé par un autre se traduit par une modification de la masse
moléculaire, l'emplacement de ce nouvel acide aminé étant déterminé par séquençage MS/MS. Par
ailleurs, les contraintes du code génétique ne rendent possibles qu'un nombre limité d'échanges
d'acides aminés, les mutations étant le plus souvent "simple base".
Ø Perte d'un ou de plusieurs acides aminés: cette modification post-traductionnelle relativement
fréquente (protéolyse) abaisse le poids moléculaire du composé. Deux méthodes sont utilisées
pour la mesure de masse de protéines de grande taille (10 000 Da et plus): l'ionisation par
electrospray et l'ionisation MALDI.
V . 1 . A L'electrospray et la caractérisation de protéines dénaturées ou à l'état natif:
L'utilisation de systèmes solvants comprenant une large part de solvants (alcools, acétonitrile) et
d'acides (formique, acétique, trifluoroacétique) organiques conduit, dans la plupart des cas, à une
dénaturation de la protéine, c'est à dire à une rupture de la plupart des liaisons faibles intra- ou
intermoléculaires. Dans ces conditions, seul reste observable l'enchaînement peptidique.
Si l'échantillon est dissout dans de l'eau tamponnée à un pH proche de la neutralité à l'aide de sels
volatils (acétate ou bicarbonate d'ammonium), certaines interactions faibles survivent au processus
d'évaporation ionique. Ces conditions permettent l'observation de protéines dans un état dit "natif",
c'est à dire dans lequel leurs structures tertiaire (repliée) et quaternaire (protéines multimériques) ainsi
que leurs liaisons avec des cofacteurs métalliques ou organiques sont conservées.
De façon générale, la différence de conditions expérimentales se traduit par des différences spectrales
spectaculaires. Dans des conditions dénaturantes, le spectre electrospray d'une protéine présente
généralement un grand nombre de pics ioniques à relativement basses valeurs de m/z correspondant à
des nombres de charge (z) élevés. En milieu tamponné, le nombre de charge est beaucoup plus réduit,
ce qui déplace les signaux vers de hautes valeurs de m/z (souvent supérieures à 4 000 Th). La large
gamme de m/z des spectromètres magnétique et à temps de vol est donc idéale pour l'observation de
ces pics.
Exemples: Métalloprotéines
Dans le cas des métalloprotéines, la difficulté
analytique est liée à la taille du métal qui est
très petite devant celle de la protéine. La
caractérisation d'un métal se fait en deux
temps. Un premier spectre, enregistré en
milieu dénaturant, permet de caractériser la
partie peptidique de la protéine. Un second
spectre, obtenu en milieu tamponné, permet
de mesurer la masse de la protéine associée
avec son (ou ses) cations(s). La différence de
masse entre celle du complexe et celle de la
protéine seule permet d'identifier le cation
métallique.
MZn
17 654
4
M
17 592,3
MZn
(des-Met)
17 523,3 Im
r
Caractérisation de l'atome de zinc d'une
déformylase (déconvolution d'un spectre
ESI
conditions natives