Cas clinique N°1

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Prévention des maladies
liées au tabac
Dr David DARMON
Chef de clinique
Département d’enseignement et de recherche en médecine
générale
Cas clinique N°1
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Mme Josette, 34 ans, mariée, 3
enfants de 13 ans, 11 ans et 6 mois.
Elle vient au cabinet pour un certificat
d’aptitude à l’aquagym. Elle souhaite
reprendre la pilule car:
elle ne veut plus de grossesse,
la dernière ayant été accompagnée de
complications dont une bronchite qui
l’a clouée une semaine au lit
et pendant laquelle elle avoue avoir
fumé
et par un accouchement prématuré
d’un mois.
Cas clinique N°1(suite)
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Elle fume depuis une dizaine d’années en
quantité variable, a déjà réduit sa
consommation de cigarettes à l’occasion de
cette dernière grossesse et n’en fume plus
que 10 par jour actuellement.
Elle commence sa première cigarette après
le petit déjeuner ,( « la meilleure », ditelle) , puis en fume une autre après la pause
de 10 h, puis 2 autres après le repas de midi
et toutes les autres chez elle après être
rentrée du travail et jusqu’au coucher
Quand elle va au cinéma, elle est pressée
d’allumer sa cigarette à la sortie bien qu’elle
reconnaisse qu’il vaudrait mieux qu’elle
arrête, car elle tousse trop.
Cas clinique N°1(questions)
1) Quel est le degré de dépendance au tabac de
Mme Josette ?
a) de quel outil disposez vous pour le
mesurer ?
b) cet outil est-il fiable et reproductible ?
c) est-il validé ?
d) tous les items de mesures sont-ils
équivalents ?
2) Pour quelles raisons allez-vous aborder le
problème du sevrage tabagique alors qu’elle
vient vous consulter pour autre chose ?
3) Si elle ne vous paraît pas prête à en parler
aujourd’hui, quelle technique de dialogue
simple pouvez vous employer pour favoriser
une décision ultérieure de sevrage ? Détailler.
Cas clinique N°1(questions)
4) Si elle accepte d’en parler sans être pour
autant décidée, quelles sont les
questions dont les réponses seront
utiles à votre démarche
éducative (diagnostic éducatif)?
5) Quels arguments positifs pouvez-vous
utiliser pour favoriser sa motivation ?
6) De quels moyens médicamenteux ou
non médicamenteux validés, disposez
vous pour aider au sevrage tabagique ?
Cas clinique N°1(questions)
7) Quelles sont les modalités d’aide au sevrage
par substitution nicotinique ?
a) Sous quelles présentations ces produits
sont-ils disponibles ?
b) Comment calculez-vous la posologie de
départ ?
c) Combien de temps doivent être utilisées les
différents dosages avant leur diminution ?
d) Peut-on fumer du tabac pendant le sevrage
par substitut nicotinique?
e) Comment peut-on suppléer au besoin
d’avoir quelque chose en bouche sans pour
autant grossir ?
f) Comment l’entourage peut-il aider au
sevrage ?
Cas clinique N°1(questions)
8) Quelles sont les modalités d’aide au
sevrage par bupropion ?
a) A quelle classe thérapeutique
appartient cette molécule ?
b) Quel est le protocole d’arrêt du
tabac lors de l’utilisation du
bupropion ?
c) Combien de temps peut-on ou
doit-on le prendre ?
d) Quels sont les risques d’effets
indésirables ?
Cas clinique N°1(questions)
9) Comment allez-vous organiser
le suivi du sevrage tabagique
quel que soit le moyen utilisé au
départ, médicamenteux ou
non ?
10) Comment dépister les
éventuelles affections dues au
tabagisme de Mme Josette, chez
elle et chez son entourage ?
TABAC et SEVRAGE
Cas clinique N°2
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Monsieur Xavier R, 55 ans, 178 cm pour 68 Kg, peintre en
bâtiment, vient consulter car, à nouveau, après un rhume qui
a commencé il y a 15 jours, il crache jaune avec sensation de
fièvre dans la journée.
Cela le gène au point de ne plus fumer que 5 à 6 cigarettes
par jour au lieu du paquet habituel. Il signale
qu’habituellement il ne fume pas beaucoup pendant le travail,
mais que dès qu’il arrête de travailler il se sent un besoin
irrésistible de fumer tout comme le matin au réveil.
Il vous demande de traiter l’infection en cours mais ne parle
pas d’arrêter le tabac. Par contre, il signale avoir un
essoufflement à l’effort et un peu mal aux jambes quand il
charrie les seaux de peinture de 15 Kg.
A l’examen, vous retrouvez une TA à 150/95 et 88 puls/mn,
comme lors des 2 consultations précédentes
Question 1
a)
b)
c)
A quelles maladies en rapport avec l’intoxication
tabagique Xavier est-il exposé ?
Quel autre facteur augmente ses risques de
maladies pulmonaires ?
Quels examens de diagnostic précoces ou de
dépistages préconisez-vous chez Xavier ?
Question 1) : Les cancers
Cancer broncho-pulmonaire (X10)
Cancers des voies aéro-digestives supérieures
(cavité buccale et pharynx (X6), larynx (X10) et
oesophage en association avec l’alcool (X3)),
 Cancer de la vessie (X2), du rein,
 Cancer du pancréas, de l’estomac, du foie,
 Leucémie myéloïde aiguë


Question 1) Les maladies Cardio-vasculaires (X3)
Principalement :
Angor et IDM,
 Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
 Accidents vasculaires cérébraux,

Mais aussi
Mort subite,
 Insuffisance cardiaque
 et anévrysme de l’aorte abdominale.


Et pour Xavier : Aggravation de l’HTA
Question 1) Les maladies respiratoires
Broncho Pneumopathie Chronique
Obstructive (X10) : complication
respiratoire la plus fréquente du
tabagisme
 Augmentation de l’incidence des
infections respiratoires basses

Question 1) : Risque de complications
péri-opératoires
Le tabagisme péri-opératoire chez l’adulte

augmente le risque de complications générales :
◦ triplement du risque infectieux et coronaire, doublement du
risque de transfert en réanimation et de complications
respiratoires immédiates

et de complications chirurgicales
◦ multiplication par 2 à 4 du risque de complications de cicatrice,
d’éventration après laparotomie, de médiastinite, de lâchage de
suture digestive, de thrombose de prothèses vasculaires, de retard
de consolidation osseuse
Question 1b) Exposition respiratoire aux
polluants professionnels des peintres en bâtiment
 Rechercher exposition à l’amiante :
 Asbestose, plaques pleurales, pleurésie,
mésothéliome
 Cancer broncho-pulmonaire

Rechercher exposition à peintures et vernis en
pulvérisations (isocyanate, amines aromatiques)
 Syndrome bronchique récidivant
 Asthme
Question 1c)
Diagnostics précoces :

Diagnostic précoce de BPCO :
◦ Dépistage obstruction par MG par mesure
électronique du VEMS par Piko-6
◦ EFR +/- gaz du sang
◦ Radio pulmonaire

Diagnostic précoce des cancers de la
bouche et du pharynx par un examen de
la bouche annuel
Question 1c) Évaluation du risque
cardio-vasculaire global






Contrôler la permanence de l’HTA
Homme de plus de 5O ans
Tabac
Recherche des antécédents familiaux précoces,
Bio : Glycémie à jeun, EAL, Kaliémie, Créatinine et clairance
calculée, Protéinurie à la bandelette
Rechercher maladie CV :
◦ ECG
◦ Echo-doppler des MI et mesure de l’IPS

Rechercher facteurs associés aggravants :
◦ Consommation alcool
◦ Obésité abdominale (mesure périmètre abdominal)
◦ Sédentarité
Question 1c): Au total
Patient hypertendu + au moins 2 FR
 Si Lésions athéromateuses à echodoppler et/ou IPS < 0,9 : AOMI confirmée
et on passe à prévention secondaire
 Patient ayant une probable BPCO
 Exposition professionnelle à des toxiques

Question 2 :
Quels arguments allez-vous utiliser pour
motiver Xavier à arrêter de fumer ?
Argumentaire :
Il n’est jamais trop tard pour arrêter de
fumer.
 Par ailleurs, les experts estiment actuellement
que la réduction du nombre de cigarettes
fumées ne diminue pas les risques de
développer une pathologie liée au
tabagisme et pourrait même les
augmenter. (Inhalation plus profonde de la
fumée)

Argumentaire : Amélioration BPCO

L’arrêt du tabagisme, est la seule mesure
susceptible :
◦ d’interrompre la progression de l’obstruction bronchique
◦ et de retarder l’apparition de l’insuffisance respiratoire,
◦ et ce quel que soit le stade de la maladie (A).

La toux, l’expectoration, les sifflements vont
diminuer dès 4 à 6 semaines et nettement la
première année
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°21-22 du
27/05/08
Argumentaire : Amélioration du
risque CV
Le risque d’accidents cardiaques diminue
déjà de 35 %, 2 à 4 ans après le sevrage et,
au bout de 10 à 15 ans, les
« repentis » se retrouvent à égalité avec
les non-fumeurs .
 Diminution du risque d’IDM, d’angor,
d’AVC, d’AOMI

Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°21-22 du
27/05/08
Argumentaire
Pour le cancer du poumon, le bénéfice apparaît
entre 5 et 9 ans après le sevrage, et il est plus
marqué chez les fumeurs ayant arrêté avant la
cinquantaine.
 La réduction du cancer du larynx est aussi très
nette.
 Pour les cancers de la cavité buccale et du
pharynx, les fumeurs ayant renoncé à la cigarette
depuis au moins 20 ans récupèrent le même
niveau de risque que les personnes n’ayant jamais
fumé

Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°21-22 du
27/05/08
Question 3
Xavier revient quelques semaines plus tard,
motivé pour arrêter de fumer après vos
explications et la visite chez le pneumologue. Le
test de Fagerström que vous effectuez est mesuré
à7
a) Quel traitement d’aide au sevrage allez-vous proposer à
Xavier
b) Quels sont les arguments qui réfutent l’utilisation d’une
autre thérapeutique médicamenteuse ?
Traitement d’aide en fonction du Test
de Fagerström

Score de 0 à 2 : pas dépendant à la nicotine.
peut arrêter de fumer sans recours à des substituts nicotiniques.
Si redoute cet arrêt, les professionnels de santé peuvent lui apporter des conseils
utiles.
Score de 3 à 4 : le sujet est faiblement dépendant à la nicotine.
 Score de 5 à 6 : le sujet est moyennement dépendant.

Utilisation des traitements pharmacologiques de substitution nicotiniques va
augmenter ses chances de réussite.
Le conseil du médecin ou du pharmacien utile pour aider à choisir la galénique le plus
adaptée à son cas.

Score de 7 à 10 : le sujet est fortement ou très fortement
dépendant à la nicotine.
L’utilisation de traitements pharmacologiques est recommandée (Traitement
nicotinique de substitution ou Bupropion L.P, ou Varénicline). Ce traitement doit être
utilisé à dose suffisante et adaptée.
 En cas de difficulté, orienter le patient vers une consultation spécialisée.
Quelle aide au sevrage ?
Propositions de substituts nicotiniques soit
gommes à mâcher, soit patchs
 Pas de Bupropion car risque de poussées
hypertensives sévères
 Pas de Varénicline qui doit être prescrite en
seconde intention après échec des substituts
nicotiniques ( Avis HAS 2007) (de plus favorise les
infections ORL et broncho-pulmonaires)

Traitement nicotinique
de substitution (1)

28
Aide au sevrage tabagique
◦ Objectif = arrêt définitif du tabac
◦ Motivation du patient et soutien psychologique +++
◦ Les médicaments occupent une place mineure

Traitement nicotinique de substitution (TNS)
◦ Le mieux évalué et la balance bénéfices-risques la plus favorable
◦ Adapté au degré de dépendance (réduire syndrome de sevrage)
◦ Multiples formes (dispositif transdermique ou « patch », gomme à mâcher,
pastille, inhalateur…) et dosages
◦ Remboursement : maximum de 50 € par an et par bénéficiaire
Les stratégies thérapeutiques médicamenteuse et non médicamenteuse de l’aide à l’arrêt
du tabac – Recommandation de bonne pratique. AFSSAPS, mai 2003
29
Les autres traitements médicamenteux

Bupropion(e) / Zyban LP® (alias amfébutamone)
◦ Psychotrope à structure amphétaminique
◦ Balance bénéfices/risques défavorable
◦ Convulsions 1/1000, réactions d'hypersensibilité 3/100, troubles
psychiatriques dont suicides, risque de poussées d’HTA sévères …

Varénicline / Champix®
◦ Substance proche de la nicotine
◦ Pas plus efficace que le TNS
◦ Effets indésirables rares mais parfois graves : perturbations des rêves, angor
et IDM, dépressions, suicides …
◦ Augmentent en cas d'association à la nicotine (TNS ou tabac)
◦ doit être prescrite en seconde intention après échec des substituts
nicotiniques ( Avis HAS 24/06/09)
Sevrage tabagique. Idées-Forces Prescrire. Octobre 2008.
Question 4
Quel va être le protocole de traitement que
vous allez lui proposer en fonction de sa
dépendance
 Quelles modalités de suivi ?

Substitution nicotinique – exemples de dose
initiale à proposer
(donnés à titre indicatif : dose adaptée à l’intensité de la dépendance et à
chaque patient).
Fume
< 10 cig/Jour
10 à 19 cig/J
20 à 30 cig/J
> 30 cig/J
Pas tous les
jours
rien ou forme
orale
rien ou forme
orale
-
-
Pas le matin
rien ou forme
orale
rien ou forme
orale
forme orale
-
< 60 mn
après le
lever
rien ou forme
orale
forme orale
Timbre forte
dose
Timbre forte
dose +/forme orale
< 30 mn
après le
lever
-
Timbre forte
dose
Timbre forte
dose +/forme orale
Timbre forte
dose +/forme orale
-
Timbre forte
dose +/forme orale
Timbre forte
dose +/forme orale
Timbre forte +
moyenne dose
+/- forme orale
< 5 mn après
le lever
Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage
Traitement proposé

Timbres transdermiques à forte dose (21 mg de
nicotine) changé toutes les 24 heures
Changer quotidiennement le site d’application du
timbre
Diminution de dosage toutes les 3 à 6 semaines : 14
mg puis 7mg

Timbres transdermiques administrés 16h/Jour à 15 mg,
10 et 5 mg existent également
Autres dispositifs à utiliser en
association

Association des gommes à mâcher (Grade B)
deux dosages : 2 et 4 mg. (dose libérée est moitié
moindre).
ou encore des pastilles sublinguales ou les pastilles
à sucer (2 à 4 mg également et libérées en totalité)

Ou encore association inhaleur de nicotine.
Il peut être utilisé seul ou en association avec d'autres
substituts nicotiniques. Bien toléré, mais parfois irritation
buccale locale, toux ou rhinite.
Efficacité des TNS
Symptômes de surdosage : bouche pâteuse,
diarrhée, palpitations,insomnie
 Symptômes de sous-dosage : apparition d’un
syndrome de sevrage
 Effets indésirables : dermite d’irritation (timbres) ;
décollement prothèses dentaires (gommes) ;
brûlures pharyngées, hoquets, brûlures d’estomac
(gommes et pastilles)

35
Modalités de suivi





Durée totale du traitement de 3 à 6 mois
Assurer un soutien psychologique pendant cette période avec suivi
régulier
◦ 2° consultation à 15 jours puis, selon résultat tous les 15 jours ou
tous les mois.
◦ Puis parler de l’abstinence ou de la récidive à chaque consultation
intercurrente.
Suivi prolongé : 1 an
En cas de récidive étudier les causes de la rechute et dédramatiser la
situation.
Remotiver le patient et examiner avec lui quand prévoir une nouvelle
tentative d’arrêt
Les stratégies thérapeutiques médicamenteuse et non médicamenteuse de l’aide à l’arrêt
du tabac – Recommandation de bonne pratique. AFSSAPS, mai 2003
Synthèse des recommandations Pr Philipe Hofliger
Dr David DARMON
Les recommandations

La Haute Autorité de Santé :
◦ Stratégies thérapeutiques d'aide au sevrage tabagique : efficacité, efficience et prise en charge financière (2007) ◦ l’Aide au sevrage tabagique (2004)
◦ Repérage des fumeurs et initiation du sevrage tabagique (2004)
L’AFSSAPS :
 «Les stratégies thérapeutiques médicamenteuses et non‐médicamenteuses de l'aide à l'arrêt du tabac» (2003)

Autres recommandations
francophones

SSMG‐ société scientifique de médecine générale:
◦ Arrêter de fumer http://www.ssmg.be/new/files/RBP_Tabac.pdf

Infobanque AMC (Canada):
◦ Le rôle du médecin dans la prévention du tabagisme
2005 http://www.cps.ca/francais/enonces/PP/pp01‐
01.pdf
◦ Le tabagisme et les adolescents : Ce que tu devrais savoir 2003http://www.soinsdenosenfants.cps.ca/adolescents/T
abagismeAdolescents.htm
◦ Le tabagisme et votre enfant : Ce que les parents devraient 2001http://www.soinsdenosenfants.cps.ca/santegenerale
/Tabagisme.htm
1. Conseil minimal(Grade A)
Le conseil minimal, qui consiste à indiquer au fumeur que l'arrêt est bénéfique pour sa santé, augmente le nombre de fumeurs qui s'arrêtent pour une durée d'au moins 6 mois.
2. Questionnaire de Fagerström (Grade A)
Son utilisation est recommandée. Ses résultats guident le choix du traitement.
3. Interrogatoire et examen clinique (Accord Pro)
Les mesures de la pression artérielle et du débit expiratoire de pointe doivent être systématiques.
4. Examens biologiques (Accord Pro)
La mesure du CO expiré ou le dosage de la cotinine (principal métabolite de la nicotine) urinaire et plasmatique permet de vérifier l'abstinence d'un sujet. Ces examens prendront leur importance dans le suivi ultérieur.
5. Prise de poids
L'arrêt du tabac est souvent suivi d'une prise de poids de 2 à 4 kg (> 10 kg dans 10 % des cas). Un encouragement psychologique pour valoriser l'image corporelle et promouvoir l'activité physique augmente les chances de succès du sevrage. Les substituts nicotiniques et le bupropion retarde la prise de poids.
6. Troubles psychiques (Accord Pro)
Le sevrage ne doit être envisagé que lorsque l'état psychique du patient est stable.
7. Addictions associées (Accord Pro)
Rechercher : OH, cannabis, anxiolytiques, antidépresseurs, etc. Elles diminuent les chances de succès du sevrage. Le MG est le 1er thérapeute pour les sevrages. En cas d'échec diriger, si possible, vers un centre d'addictologie.
8. Prévention des rechutes
Un suivi des patients sevrés s'impose pendant au moins 6 mois. (Grade A )L'analyse des causes de la rechute permet d'adapter la stratégie de prévention. (Accord Pro)
Outils pour la pratique
CONSEIL MINIMAL
En pratique, poser à chaque patient qui consulte deux questions :
« Fumez‐vous ? » puis « Voulez vous arrêter de fumer ? »
Si la réponse à la deuxième question est oui, il convient de proposer la brochure « j’arrête de fumer ».
Si la réponse est non, saisissez chaque occasion pour en reparler avec votre patient, sans le culpabiliser, sa décision d’essayer d’arrêter de fumer viendra peut‐être plus tard.
Ces deux questions posées par un médecin doublent le taux de succès à l’arrêt, après un an, par rapport à l’arrêt spontané dans un groupe témoin [1].
[1] Slama K et al. Effectiveness of minimal intervention by general practitioners with their smoking patient: a randomised, controlled trial in France. Tob Control 1995 ; 4 : 162‐9.
CONSEILS AUX PATIENTS
•Le tabac augmente le risque de survenue:
• maladie cardiovasculaire (artérite, accident vasculaire, infarctus du myocarde…
•cancer (du poumon, de la langue, de la gorge, de l'oesophage et de la vessie).
•bronchite chronique et de l'insuffisance respiratoire chronique.
•dangereux chez la femme enceinte.
• Différentes aides au sevrage permettent d'envisager plus sereinement l'arrêt de la consommation de tabac, en prévenant le risque de prise de poids et les divers symptômes (humeur dépressive, anxiété, difficulté de concentration, etc.) liés à
l'arrêt du tabac.
• L'utilisation de substituts nicotiniques dans les lieux dans lesquels il est interdit de fumer (abstinence temporaire) peut constituer une aide à la prise en charge.
Une plate‐forme téléphonique (0825 309 310) et de nombreux sites proposent des compléments d'information sur le sevrage tabagique : www.tabac‐info‐service.fr , www.tabac.gouv.fr, www.inpes.sante.fr, www.oft‐asso.fr, www.ligue‐
cancer.asso.net , www.cnct.org .
La démarche éducative

consiste dans l’accompagnement, en plusieurs étapes:
◦ L’information est centrée sur les contenus scientifiques, les données actuelles de la science.
◦ Le conseil est centré sur celui qui le délivre, autrement dit le médecin, qui va dire ce qu’il pense être bon pour le patient.
◦ L’éducation est, quant à elle, centrée sur le patient ou plus précisément sur la relation entre le médecin et le patient.

Il s’agit d’un acte d’accompagnement: le patient doit faire son propre choix, en toute connaissance de cause, et accompagné dans ce choix par le médecin.
« Tabac : Ouvrons le dialogue »
L’objectif de cet outil est d’aider le médecin à mener une démarche d’éducation pour la santé auprès de ses patients fumeurs, en trois étapes:
◦ D’abord, ouvrir le dialogue. ◦ Ensuite, si le patient le souhaite, on l’aide à faire le point sur son usage du tabac ◦ Construction d’un projet d’arrêt avec accompagnement tout au long du sevrage.
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