2 Quelques tentatives pour approcher rpar des nombres rationnels
ÏBabylone, en -1800
Sur cette tablette d’argile, en écriture cunéiforme, on trouve une valeur rationnelle du nombre r(notez
que les Babyloniens utilisaient un système de numération en base 60, dit "sexagésimal") :
30
1 24 51 10
42 25 35
r=1+24
60 +51
602+10
603r=......... r2=.........
ÏInde, en -800
Dans un document (un "Sulbasutra" : ensemble de règles utilisées pour construire un autel religieux
dans des proportions justes) datant de l’époque, écrit par un certain Baudhayana, on trouve la valeur
suivante :
r=1+1
3+1
3×1
4−1
3×1
4×1
34 r=......... r2=.........
ÏGrèce, en -200
Un algorithme de Théon de Smyrne permet d’avoir, entre autres, les valeurs suivantes :
r=17
12 r2=............ r=577
408 r2=............ r=665 857
470832 r2=............
3 Irrationalité de la racine carrée de 2
Toutes ces tentatives firent vaines, car il est aujourd’hui démontré que ce nombre r, dont le carré est
égal à 2, ne peut pas être écrit sous la forme d’un nombre rationnel : on dit que ce nombre est. . . ir-
rationnel ! ! (C’est aussi le cas d’un autre nombre célèbre : le nombre π). C’est ce résultat que Pythagore
(qui le découvrit lui-même) voulut cacher à tout prix, pour ne pas voir son système philosophique mis
à mal : la légende raconte même qu’un des disciples de Pythagore, nommé Hippase de Métaponte, fut
noyé par ses codisciples pour avoir révélé ce secret au grand public !. . .
En voici la démonstration (basée sur un procédé appelé démonstration par l’absurde) :
Supposons donc que rest un rationnel, et donc que l’on peut écrire rsous la forme d’un quotient : r=a
b,
avec aet bentiers naturels non nuls premiers entre eux (la fraction a
best donc supposée irréductible).
1. Montrer que l’on a a2=2b2; en déduire que a2est pair.
2. Compléter le tableau suivant :
Le nombre ase termine par. . . 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Le nombre a2se termine par. . .
3. Déduire des questions précédentes que aest nécessairement un nombre pair.
4. Posons donc a=2pavec pentier naturel. Déduire de la question 1. que b2est nécessairement un
nombre pair, et donc que le nombre bl’est aussi.
5. En quoi ce dernier résultat est-il contradictoire avec notre supposition de départ ? Conclure..
Conclusion :
La seule façon pour nous de noter de ce nombre irrationnel a été d’inventer un nouveau sym-
bole : r=p2. Ainsi par définition p2 est le nombre dont le carré est égal à 2, et la notation p2 est
l’unique moyen de noter sa valeur exacte. La valeur approchée de p2 donnée par la calculatrice est
p2≃........................
3ème Page 2/2 Activité de découverte