NOTES D’ALGEBRE
R.Coleman
Laboratoire Jean-Kuntzmann, Grenoble
Table de mati`eres
1 Relations 3
1.1 Relationsd´equivalence...................................... 3
1.2 Ordres............................................... 4
2 D´enombrement 6
2.1 Propri´et´es ´el´ementaires des coefficients du binˆome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Partiesdunensemble ...................................... 7
2.3 Fonctions entre des ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3 Arithm´etique des nombres entiers 9
3.1 Division .............................................. 9
3.2 Equations diophantiennes lin´eaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.3 Congruences............................................ 16
3.4 Congruenceslin´eaires....................................... 18
3.5 Leth´eor`emedEuler ....................................... 21
3.6 Nombrespremiers ........................................ 22
3.7 CodesRSA ............................................ 25
4 Structures alg´ebriques 26
4.1 Semi-groupes ........................................... 26
4.2 Groupes.............................................. 28
4.2.1 Sous-groupes ....................................... 29
4.2.2 Groupescycliques .................................... 32
4.2.3 Produitsdesgroupes................................... 34
4.2.4 Morphismesdegroupes ................................. 35
4.3 Anneaux.............................................. 36
4.3.1 Id´eaux........................................... 38
4.3.2 Produitsdanneaux ................................... 39
4.3.3 Caract´eristique d’un anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.3.4 Morphismesdanneaux.................................. 40
4.4 Espacesvectoriels......................................... 42
4.4.1 Espaces vectoriels de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.4.2 Applicationslin´eaires .................................. 45
5 Polynˆomes 47
5.1 Premi`eresnotions......................................... 47
5.2 Division .............................................. 50
5.3 Racinesdespolynˆomes...................................... 53
5.4 D´erivationdespolynˆomes .................................... 57
5.5 Polynˆomesirr´eductibles ..................................... 61
1
6 Corps finis 65
6.1 Notions´el´ementaires....................................... 65
6.2 Polynˆomescyclotomiques .................................... 67
6.3 Existencedecorpsnis ..................................... 69
6.4 Unicit´edecorpsnis....................................... 71
2
Chapitre 1
Relations
Soient Xet Ydes ensembles non vides. Une relation Rde Xdans Yest une partie de X×Y. Si X=Y,
nous parlons d’une relation sur X. Au lieu d’´ecrire (x, y)R, en g´en´eral nous ´ecrivons xRy.
Une fonction ou application est une relation Rtelle que, pour tout xX, il existe un unique yY
avec xRy. Une fonction est injective si x1Ry et x2Ry =x1=x2. Une fonction est surjective si, pour
tout yY, il existe xXavec xRy.
Soit Rune relation sur un ensemble X. Nous disons que Rest
a. reflexive, si xRx, pour tout xX;
b. sym´etrique, si xRy =yRx ;
c. antisym´etrique, si xRy et yRx =x=y;
d. transitive, si xRy et yRz =xRz.
Une relation avec les propri´et´es a.,b.et d.s’appelle une relation d’´equivalence. Dans ce cas nous ´ecrivons
xypour xRy. Une relation avec les propri´et´es a.,c.et d.s’appelle une relation d’ordre ou un ordre
partiel ou un ordre. Dans ce cas nous ´ecrivons xyou xypour xRy.
1.1 Relations d’´equivalence
Soient Rune relation d’´equivalence sur un ensemble Xet xX. La classe d’´equivalence de xest
l’ensemble [x] = {yX:xy}. L’ensemble des classes d’´equivalence s’appelle l’ensemble quotient de
Xpar Ret on le note X/R.
Proposition 1.1 Si y[x], alors [y]=[x].
preuve Soit y[x]. Si z[y], alors xyet yz, donc xz, donc z[x]. Ainsi [y][x]. Mais
y[x] =xy=yx=x[y],
donc [x][y]. Donc [x] = [y]. 2
Une partition d’un ensemble non vide Xest une famille de parties non vides (Sa)aA, ou Aest un
ensemble d’indices, telle que
X=aASaet Sa1Sa26==Sa1=Sa2.
3
Proposition 1.2 Si Rest une relation d’´equivalence sur Xalors X/R est une partition de X. Si
(Sa)aAest une partition de l’ensemble X, alors il existe une relation d’´equivalence Rsur Xtelle que
X/R = (Sa)aA.
preuve Comme x[x], X=xX[x]. Si z[x][y], alors, d’apr`es la proposition 1.1, [z] = [x] et
[z]=[y], donc [x] = [y]. Il s’ensuit que X/R est une partition de X.
Si (Sa)aAest une partition de l’ensemble Xet on pose
R={(x, y)X2:aA t.q. (x, y)S2
a},
alors Rest une relation d’´equivalence sur Xet X/R = (Sa)aA.2
1.2 Ordres
Soient Xun ensemble et Run ordre sur X. Un ´el´ement sXest minimal si xs=x=s. Un
´el´ement tXest maximal si tx=t=x. Un ´el´ement mXest un minimum si mx, pour tout
xX; un ´el´ement MXest un maximum si xM, pour tout xX.
Si un minimum existe, alors il est unique. Si m1et m2sont des minima, alors m1m2et m2m1,
donc m1=m2. De la mˆeme fa¸con, un maximum est unique.
Un minimum (resp. maximum) est un ´el´ement minimal (resp. maximal). Soit mun minimum. Si
xm, alors nous avons xmet mx, donc x=m. On emploie un argument analogue pour un maximum.
Un ´el´ement minimal (resp. maximal) n’est pas n´ec´essairement un minimum (resp. maximum).
Exemple(s) 1.1 Soit X={{0},{1},{0,1}} et R={(S, T )X2:ST}.Rest un ordre. Les
´el´ements {0}et {1}sont des minimaux, mais il n’y a pas de minimum. L’´el´ement {0,1}est un maximum.
Un ordre sur un ensemble Xest total si, pour tous x, y X,xyou yx.
Exemple(s) 1.2 L’ordre usuel sur Z(xysi yx0) est total.
Exemple(s) 1.3 Soit P(X)la collection des parties de l’ensemble X. L’ordre usuel sur P(X)est d´efini
par STsi ST. Cet ordre est total si X=ou Xest compos´e d’un seul ´el´ement. Autrement l’ordre
n’est pas total. Si x1, x2Xet x16=x2, alors {x1} 6⊂ {x2}et {x2} 6⊂ {x1}.
Si Xest un ensemble muni d’une relation Ret X0X, alors Rinduit une relation R0sur X0:
R0={(x, y)X02: (x, y)R}.
Si Rest une relation d’´equivalence (resp. ordre), alors R0est une relation d’´equivalence (resp. ordre). Si
Rest un ordre sur X, alors Xest bien ordonn´e par Rsi, pour chaque partie X0Xnon vide, l’ordre
induit R0admet un minimum.
Exemple(s) 1.4 Zn’est par bien ordonn´e par l’ordre usuel, car Zlui-mˆeme n’admet pas de minimum.
Th´eor`eme 1.1 Nest bien ordonn´e par l’ordre usuel.
preuve Soit BNnon vide et supposons que Bn’admette pas de minimum. Posons A={nN:b
B, n < b}.Aest une partie de N\B. Nous allons d´emontrer par r´ecurrence que A=N.
Si 0 /A, alors il existe bBtel que 0 b. Comme bN, 0 b, donc b= 0 et 0 B. Ainsi B
admet un minimum, une contradiction. Il s’ensuit que 0 A.
Supposons que nA. Alors n+ 1 b, pour tout bB. Si n+ 1 = b0, pour un certain b0B, alors
b0est un minimum de B, une contradiction. Donc n+ 1 A. Par r´ecurrence A=N.
Or
AN\B=BN\A=,
une contradiction. Il s’ensuit que Nest bien ordonn´e par l’ordre usuel. 2
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