MPSI 2 DS 09 le 12 mai 2004 Présentation des copies : – Utiliser des copies doubles uniquement ; – Laisser une marge à gauche de chaque feuille et une demi-page sur la première feuille pour les remarques du correcteur. Numéroter les feuilles doubles en indiquant le nombre total de feuilles doubles (par exemple 1/3, 2/3, 3/3). Indiquer le nom sur chaque double feuille. 1/3 vide Q2 Q1 Q3 – Les questions doivent être traitées dans l’ordre de l’énoncé, correctement numérotées et un trait horizontal doit les séparer ; si une question n’est pas traitée, laisser un espace blanc. – Ne pas utiliser de crayon de papier. Tirer deux traits diagonaux à l’encre pour supprimer une partie de la copie. – L’énoncé ne doit pas être recopié sur les copies. – Passer souvent à la ligne et espacer les formules. Rédaction mathématique : – Annoncer avant une démonstration, le résultat à prouver et respecter les plans de démonstration. – Chaque variable utilisée dans une démonstration doit être définie ; – Pour montrer une équivalence, l’écrire en numérotant les propositions (i) et (ii) ; – Chaque résultat annoncé doit être justifié en citant précisément un théorème du cours avec ses hypothèses exactes, ou en citant le numéro d’une question précédente du problème. – Les résultats de calcul doivent être simplifiés et encadrés. – Les calculs doivent être détaillés et expliqués à l’aide de phrases en Français : – Les notations de l’énoncé doivent être respectées ; 1 1 Exercice 1 On considère l’équation différentielle sur I = R : (E) y 0 + 2xy = 1 Q 1 On suppose que f est une solution de (E) que l’on ne cherchera pas à calculer pour l’instant. Montrer que f est de classe C ∞ sur R et déterminer f 0 (0). Q 2 Déterminer pour n ∈ N? , une relation entre f (n+2) , f (n+1) et f (n) . Q 3 Montrer que ∀p ∈ N, f admet un développement limité en 0 à l’ordre p de la forme : f (x) = p X an xn + o(xp ) n=0 et trouver pour n ∈ N, une relation entre an+2 et an . Q 4 Montrer que ∀k ∈ N, a2k+1 = (−1)k 4k k! (2k + 1)! et calculer de même a2k en fonction de f (0). On considère la fonction D: R x −→ 7→ e−x 2 R Rx 0 2 et dt Q5 a. Montrer que D est une solution de (E). b. Déterminer l’ensemble de toutes les solutions de (E) et montrer qu’il existe une unique solution impaire. 2 Problème On note E = R[X] l’espace des polynômes à coefficients réels et pour n ∈ N, En = R n [X] le sous-espace des polynômes de degré inférieur ou égal à n. Soit ω : [−1,1] 7→ R une fonction continue et strictement positive. On pose : E × E −→ R R1 φ: (P,Q) 7→ −1 P (t)Q(t)ω(t) dt Q 6 Montrer que φ définit un produit scalaire sur E. Dans la suite, on notera (P | Q) = φ(P,Q) et kP k = p (P | P ) la norme euclidienne associée. Q 7 Justifier qu’il existe une suite de polynômes (Pn )n∈N vérifiant : 2 ∀(n,m) ∈ N , n 6= m ⇒ (Pn | Pm ) = 0 ∀n ∈ N, kPn k = 1 ∀n ∈ N, deg(Pn ) = n On considère désormais une telle suite orthonormale de polynômes (Pn )n∈N . Q 8 Montrer que pour tout polynôme P ∈ E et pour tout entier n ∈ N, deg P < n ⇒ (P | Pn ) = 0 Q 9 Montrer que ∀n ∈ N, le polynôme Pn possède exactement n racines simples réelles distinctes dans l’intervalle [−1,1]. On pourra raisonner par l’absurde en supposant que P possède moins de (n − 1) racines réelles dans le segment [−1,1] et considérer un polynôme Q qui garde un signe constant entre ces racines. On peut donc écrire pour n ∈ N, Pn+1 = an (X − x0 ) . . . (X − xn ) où −1 ≤ x0 < · · · < xn ≤ 1 sont les racines simples du polynôme Pn+1 . Q 10 Montrer que ∀i ∈ [[0,n]], il existe un unique polynôme Li ∈ R n [X] vérifiant ∀j ∈ [[0,n]], Li (xj ) = δij Q 11 0 a. Montrer que les polynômes Pn+1 et Pn+1 sont premiers entre eux. P0 b. Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F = n+1 . Pn+1 1 Pn+1 c. En déduire que ∀i ∈ [[0,n]], Li = 0 . Pn+1 (xi ) X − xi On considère maintenant une fonction f continue sur le segment [−1,1]. Q 12 a. Montrer qu’il existe un unique polynôme Lf ∈ R n [X] vérifiant ∀i ∈ [[0,n]], Lf (xi ) = f (xi ) et donner son expression à l’aide des polynômes Li . b. Montrer que l’application C([−1,1]) −→ φn : f 7→ R n [X] Lf est linéaire et déterminer la restriction de φn au sous-espace R n [X]. Q 13 Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle F = n X 1 Pn+1 et en déduire que Li = 1 i=0 Q 14 Montrer que ∀(i,j) ∈ [[0,n]]2 , i 6= j, (Li | Lj ) = 0. Q 15 En développant l’intégrale montrer que Z 1 n X −1 i=0 n X i=1 2 Li (x) ω(x) dx 2 kLi k = Z 1 ω(x) dx −1 Q 16 Pour une fonction g ∈ C([−1,1]), on note kgk∞ = supx∈[−1,1] |g(x)|. a. Montrer qu’il existe une constante C > 0 telle que pour tout polynôme P ∈ R n [X], kφn (f ) − P k ≤ Ckf − P k∞ b. Montrer qu’il existe une constante D > 0 telle que pour tout polynôme P ∈ R n [X], kφn (f ) − f k ≤ Dkf − P k∞ (1) 3 Polynômes de Legendre Dans cette partie, on suppose que la fonction poids ω est définie par ∀x ∈ [−1,1], ω(x) = 1. On définit pour un entier n ∈ N, le polynôme Rn = (x2 − 1)n (j) (n) On notera Rn ses dérivées successives et en particulier Rn Q 17 On pose pour (p,q) ∈ N2 : Z W (p,q) = 1 −1 sa dérivée nième. (t − 1)p (t + 1)q dt a. Etablir une relation entre W (p,q) et W (p + 1,q − 1) lorsque q ≥ 1. b. En déduire la valeur de W (n,n) que l’on exprimera à l’aide de factorielles. Q 18 On considère dans cette question un polynôme Q à coefficients réels quelconque. a. Montrer rigoureusement l’égalité : Z 1 −1 Q(t)Rn(n) (t) c. Calculer la valeur de l’intégrale dt = (−1) Z 1 −1 Z I= n 1 −1 Q(n) (t)Rn (t) dt 2 Rn(n) (t) dt Q 19 Déterminer une suite de réels (λn ) tels que si l’on définit la suite de polynômes (Ln ) par : Ln = λn Rn(n) alors cette suite est orthonormale. (2) Corrigé. Q 1 Par récurrence: P(n) : f ∈ C n (R) P(0) : Comme f est une solution, elle est dérivable donc continue sur R. P(n) ⇒ P(n + 1): ∀x ∈ R, f 0 (x) = 1 − 2xf (x). Par hypothèse, f est C n et donc x 7→ 1 − 2xf (x) l’est aussi. Donc puisque f 0 est de classe C n , f est de classe C n+1 . D’après l’équation, en x = 0, on tire f 0 (0) = 1. Q 2 Utilisons la formule de Leibnitz en dérivant (n + 1) fois l’équation différentielle: f (n+2) n+1 X +2 k=0 et donc n + 1 (k) (n+1−k) x f =0 k f (n+2) + 2(xf (n+1) + (n + 1)f (n) ) = 0 (3) Q 3 Soit p ∈ N. Comme f est de classe C p , d’après la formule de Taylor-Young, ∀x ∈ R, f (x) = p X f (n) (0) n x + o(xp ) n! n=0 f (n) (0) . n! D’après la formule 3, en faisant x = 0, on trouve Donc f admet un DL(0,p) avec an = f (n+2) (0) + 2(n + 1)f (n) (0) = 0 d’où l’on tire an+2 = − 2 an n+2 (4) Q 4 Par récurrence : P(k) : a2k+1 = (−1)k P(0): a1 = f 0 (0) = 1 = (−1)0 P(k − 1) ⇒ P(k): a2k+1 = − 4k k! (2k + 1)! 40 0! . 1! (−1)k 2 × 4k−1 (2k)(k − 1)! 2 2(−1)k 4k−1 (k − 1)! 4k k! a2k−1 = − = = (−1)k 2k + 1 (2k + 1)(2k − 1)! (2k − 1)!(2k)(2k + 1) (2k + 1)! En reprenant la formule 4 avec n = 2k − 2, on trouve 1 a2k = − a2(k−1) k et alors a2k = et donc a2k = −1 −1 −1 ... a0 k (k − 1) k − (k − 1) (−1)k f (0) puisque a0 = f (0). k! Q5 2 a. Comme la fonction définie par f (t) R= et est continue sur l’intervalle I = R et que 0 ∈ I, le théorème x fondamental dit que la fonction x 7→ 0 f (t) dt est de classe C 1 sur I = R. D’après les théorèmes généraux, 1 la fonction D est de classe C sur R donc dérivable sur R. On calcule d’après le théorème fondamental, pour x ∈ R, Z 2 2 D0 (x) = e−x ex − 2xe−x x 2 0 ce qui montre que D est une solution particulière de (E). 2 et dt = 1 − 2xD(x) b. L’équation différentielle (E) est une équation linéaire du premier ordre normalisée. Résolvons l’équation homogène associée : (H) y 0 + 2xy = 0 en posant a(x) = 2x, une primitive de a est A(x) = x2 et alors l’ensemble des solutions de l’équation homogène est 2 SH = {Ce−x ; C ∈ R} et comme D est une solution particulière de (E), l’ensemble des solutions de (E) est donc 2 SE = {D(x) + Ce−x ; C ∈ R} Vérifions que D est impaire. Soit x ∈ R. Z −x2 D(−x) = e −x e 0 t2 dt = −e −x2 Z x 0 2 eu du = −D(x) par le changement de variables u = −x. Nous avons donc montré l’existence d’une solution impaire. Soit f une solution de (E) impaire. Alors ∃C ∈ R tel que ∀x ∈ R, f (x) = D(x) + Ce−x 2 Comme f (0) = 0, on en tire C = 0 et donc f = D. Nous avons ainsi montré l’unicité. Q 6 La bilinéarité, la positivité, la symétrie sont simples à vérifier. Montrons que φ est définie : soit P ∈ E tel que R1 φ(P,P ) = 0 alors −1 P 2 (t)ω(t) dt = 0. Puisque la fonction t 7→ P 2 (t)ω(t) est positive, continue sur le segment [−1,1] et d’intégrale nulle, d’après un théorème, cette fonction est nulle sur [−1,1]. Comme ω est strictement positive, on a donc ∀t ∈ [−1,1], P (t) = 0. Le polynôme P admet une infinité de racines : il est nul. Q 7 Utiliser l’algorithme de Gramm-Schmidt. Q 8 Soit n ∈ N et P ∈ E tel que deg(P ) < n. Puisque ∀i ∈ [[0,n − 1]], deg(Pi ) = i, le système S = (P0 , . . . ,Pn−1 ) est libre dans En−1 et comme dim(En ) = |S| = n, ce système est une base de En−1 . Le polynôme P se décompose dans cette base : n−1 X λi Pi ∃!(λ0 , . . . ,λn−1 ) ∈ Rn tels que P = i=0 (P | Pn ) = n−1 X λ (Pi | Pn ) = 0 i=0 Q 9 Supposons que le polynôme P ne s’annule qu’au plus k fois dans le segment [−1,1] en des points a1 , . . . ,ak avec k < n. Lorsque l’ordre de multiplicité d’une racine ai est pair, la fonction polynômiale Pn ne change pas de signe en ai . Considérons uniquement les racines de multiplicité impaire de Pn notées −1 ≤ x1 < · · · < xp ≤ 1 en lesquelles le polynôme P s’annule en changeant de signe. Définissons le polynôme Q = (X − x1 ) . . . (X − xp ) Quitte à considérer le polynôme −Q, on peut supposer que ∀x ∈ [−1,1], P (x)Q(x) ≥ 0. Puisque deg(Q) < n = deg(Pn ), d’après la question précédente, on doit avoir Z (Pn | Q) = 1 −1 Pn (x)Q(x)ω(x) dx = 0 Mais la fonction x 7→ Pn (x)Q(x)ω(x) étant continue positive et d’intégrale nulle sur le segment [−1,1], elle doit être nulle d’après un théorème. Le polynôme Pn s’annulerait alors une infinité de fois (sur tous les intervalles ]xi ,xi+1 [). Ce polynôme Pn possèderait une infinité de racines : il serait nul ce qui est absurde puisque deg(Pn ) = n. Q 10 Unicité Soient deux polynômes Li et L0i vérifiant les hypothèses. Alors en posant H = Li − L0i , on a ∀i ∈ [[0,n]], H(xi ) = 0. Comme H admet au moins (n + 1) racines distinctes et qu’il est de degré inférieur à n, il est nul et donc Li = L0i . Existence Posons Q j6=i Li = Q (X − xj ) j6=i (xi − xj ) Ce polynôme convient. Q 11 0 a. Par l’absurde, s’il existait un diviseur commun D aux polynômes Pn+1 et Pn+1 , comme le polynôme D 0 possède au moins une racine complexe α ∈ C, on aurait Pn+1 (α) = Pn+1 (α) = 0. Mais alors α serait une racine double du polynôme Pn+1 , ce qui est faux puisqu’on a vu que toutes les racines de Pn+1 étaient réelles et simples. i) b. Rappelons que le coefficient associé à un pôle simple xi d’une fraction VU vaut λi = VU0(x (xi ) . La fraction F n’a que des pôles simples (les zéros de Pn+1 ). Elle se décompose donc sous la forme n 0 X λi Pn+1 = Pn+1 X − xi i=1 avec λi = 0 Pn+1 (xi ) = 1. En multipliant par Pn+1 , on trouve donc 0 Pn+1 (xi ) 0 = Pn+1 n Y X (X − xj ) i=0 j6=i En faisant x = xi , on obtient Q j6=i (xi 0 − xj ) = Pn+1 (xi ), d’où l’expression de Li . Q 12 a. Unicité : Soient deux polynômes L et L0 vérifiant ces hypothèses. Alors en posant H = L − L0 , on a ∀i ∈ [[0,n]], H(xi ) = 0 et donc le polynôme H admet au moins (n + 1) racines distinctes. Comme il est de degré inférieur à n, il est nul et donc L = L0 . Existence : Posons n X L= f (xi )Li i=0 Ce polynôme vérifie les hypothèses de l’énoncé. b. Soient deux fonctions (f,g) ∈ C([−1,1])2 et deux scalaires (λ,µ) ∈ R2 . Posons L = λφn (f ) + µφn (g). Pour i ∈ [[0,n]], on calcule L(xi ) = λf (xi ) + µg(xi ) = (λf + µg)(xi ). Par unicité du polynôme d’interpolation de Lagrange, on a L = φn (λf + µg) et donc φn (λf + µg) = λφn (f ) + µφn (g). Soit un polynôme P ∈ R n [X]. Puisque deg P ≤ n et que ∀i ∈ [[0,n]], P (xi ) = P (xi ), le polynôme P est le polynôme interpolateur de Lagrange aux points P (xi ) et donc φn (P ) = P . Par conséquent, la restriction de φn au sous-espace R n [X] est l’identité. Q 13 Cette fraction n’a que des pôles simples, −1 < x0 < · · · < xn et sa décomposition s’écrit donc : 1 Pn+1 où λi = 1 . 0 Pn+1 (xi ) = n X i=0 λi X − xi Par conséquent, en multipliant par Pn+1 , on trouve que 1= n X i=1 n X Pn+1 = Li 0 Pn+1 (xi )(X − xi ) i=1 Q 14 Calculons pour i 6= j : 1 (Li | Lj ) = 0 0 Pn+1 (xi )Pn+1 (xj ) Z 1 −1 Pn+1 (x) Pn+1 (x) ω(x) dx (x − xi )(x − xj ) Comme n + 1 ≥ 2, et que xi et xj sont des racines de Pn+1 , (X − xi )(X − xj )/Pn+1 et le polynôme Pn+1 est de degré ≤ n − 1. D’après la question 8, l’intégrale est nulle. (X − xi )(X − xj ) Q 15 D’après la question 13, puisque ∀x ∈ [−1,1], Z 1 P n i=0 Z ω(x) dx = −1 = = 2 Li (x) = 1, n X 1 −1 i=0 n n XX 2 Li (x) ω(x) dx (Li | Lj ) i=0 j=0 n X kLi k2 i=0 Q 16 a. Soit un polynôme P ∈ R n [X]. D’après la question 12 b, P = φn (P ). Par conséquent, d’après la question 12 a, n X f (xi ) − P (xi ) Li φn (f ) − P = φn (f − P ) = i=0 Calculons donc : kφn (f ) − P k2 = kφn (f − P )k2 Z 1 hX n i2 f (xi ) − P (xi ) Li (x) ω(x) dx = −1 i=0 n n X 1 X Z = = f (xi ) − P (xi ) f (xj ) − P (xj ) Li (x)Lj (x) ω(x) dx −1 i=0 j=0 n n XX f (xi ) − P (xi ) f (xj ) − P (xj ) (Li | Lj ) i=0 j=0 = n X 2 f (xi ) − P (xi ) kLi k2 i=0 ≤ kf − P k2∞ ≤ kf − P k2∞ n X kLi k2 i=0 1 Z ω(x) dx −1 On a donc la propriété avec la constante C = qR 1 −1 ω(x) dx. b. En utilisant l’inégalité triangulaire (Minkowski), kφn (f ) − f k = k φn (f ) − P + P − f k ≤ kφn (f ) − P k + kP − f k ≤ Ckf − P k∞ + kP − f k Mais si g ∈ C([−1,1]), ∀x ∈ [−1,1], g(x)2 ≤ kgk2∞ et donc sZ s kgk = 1 −1 g 2 (x)ω(x) dx ≤ Z kgk2∞ 1 −1 ω(x) dx ≤ Ckgk∞ Donc finalement kφn (f ) − f k ≤ 2Ckf − P k∞ Remarque : On peut montrer (théorème de Weierstrass) qu’il existe une suite de polynômes (Qn ) telle que kf − Qn k∞ −−−−−→ 0. L’inégalité précédente utilisée avec ces polynômes Qn montre que la suite de n→+∞ polynômes d’interpolation φn (f ) n∈N vérifie kφn (f ) − f k −−−−−→ 0 n→+∞ Q 17 a) En intégrant par parties : W (p,q) = (t + 1)q (t − 1)p+1 p+1 1 −1 − q p+1 Z 1 −1 (t + 1)q−1 (t − 1)p+1 dt et comme q ≥ 1, le crochet est nul. On trouve donc : W (p,q) = − q W (p + 1,q − 1) p+1 b) On applique successivement cette relation de récurrence : n W (n + 1,n − 1) n+1 n(n − 1) =+ W (n + 2,n − 2) (n + 1)(n + 2) . = .. W (n,n) = − = (−1)n Mais Z W (2n,0) = 1 −1 n(n − 1) . . . 1 W (2n,0) (n + 1)(n + 2) . . . (2n) (t − 1)2n dt = Par conséquent, W (n,n) = (−1)n 1 22n+1 (−(−2)2n+1 ) = 2n + 1 2n + 1 n(n − 1) . . . 1 22n+1 (n + 1)(n + 2) . . . (2n) 2n + 1 En multipliant en haut et en bas par n!, on trouve finalement que W (n,n) = (−1)n (n!)2 22n+1 (2n + 1)! Q 18 a) Montrons par récurrence la propriété : Z P(j) : si j ∈ [0,n], 1 −1 Q(t)Rn(n) (t) dt = (−1)j Z 1 −1 Q(j) (t)Rn(n−j) (t) dt P(0) est vrai de façon triviale. P(j) ⇒ P(j + 1): Soit j ∈ [0,n − 1] ((j + 1) ≤ n). D’après P(j), en intégrant par parties la deuxième intégrale : Z 1 −1 Q(t)Rn(n) (t) h Z i1 (j) (n−j−1) dt = (−1) Q (t)Rn (t) − j −1 Z = (−1)j+1 1 −1 1 Q (j+1) −1 (t)Rn(n−j−1) (t) dt Q(j+1) (t)Rn(n−(j+1)) (t) dt Remarquons en effet que 1 et −1 sont des racines du polynôme Rn de multiplicité n, et donc que ∀j ∈ [[0,n − 1]], (j) (j) Rn (1) = Rn (1) = 0. Donc le crochet est nul. La propriété demandée s’obtient alors en prenant j = n. b) En utilisant a) : Z 1 I = (−1)n Rn(2n) (t)Rn (t) dt −1 2n Mais comme deg Rn = 2n, et que Rn = x (2n) + . . . , on en déduit que Rn I = (−1)n (2n)! Z 1 −1 = (2n)!. Par conséquent, (t2 − 1)n dt = (−1)n (2n)!W (n,n) et finalement, I= 22n+1 (n!)2 2n + 1 Q 19 Posons r Ln = 2n + 1 1 R(n) 2 2n n! n r Il est clair que deg Ln = n et que le coefficient dominant de Ln vaut an = la question précédente, on calcule kLn k2 = Z 1 −1 2n + 1 1 (2n)! > 0. En utilisant 2 2n n! (n) 2 2n + 1 2n + 1 1 1 Rn (t) dt = I =1 2n 2 2 2 (n!) 2 2n (n!)2 Reste à vérifier que pour deux entiers (n,p) ∈ N2 , on a bien (Ln | Lp ) = 0. Supposons par exemple p < n. En utilisant la question 18 a, on calcule Z 1 Z 1 (n) n (Ln | Lp ) = λn Rn (t)Lp (t) dt = (−1) λn Rn (t)L(n) p (t) dt −1 −1 (n) Mais comme deg Lp = p, et que n > p, le polynôme Lp est nul. La suite de polynômes (Ln )n∈N est donc orthogonale : ce sont les polynômes de Legendre.