
Médecines parallèles et cancers : pratiques thérapeutiques et
significations sociales
Revue Internationale sur le Médicament, vol.2, 2008 52
En France, très peu d’études ont été menées sur la
thématique des médecines parallèles et du cancer. Celle de
Simon, Prebay, Beretz, Bagot, Lobstein, Rubinstein et
Schraub (2007) à partir d’une perspective quantitative, révèle
que plusieurs traitements complémentaires et alternatifs
étaient employés dans ce contexte, en particulier
l’homéopathie suivie, des régimes diététiques et des
suppléments alimentaires, la phytothérapie, des injections
d’extraits de gui et d’autres traitements comme
l’acupuncture. Ce recours, qui avait comme effet d’améliorer
l’état de santé et réduire certains symptômes, selon les
répondants, commençait entre 4 à 5 mois après le début du
traitement anticancéreux et obéissait à plusieurs motivations :
renforcer l’organisme, mieux supporter le traitement
anticancéreux ou même comme traitement de la maladie elle-
même. Prescrits dans la grande majorité des situations par
des médecins homéopathes, ces traitements n’étaient souvent
pas portés à l’attention des oncologues. Ce sont surtout les
femmes et les personnes âgées de 20 à 50 ans qui y avaient
recours. Cette étude, qui rejoint les recherches menées dans
d’autres pays européens, suggère donc que les traitements
complémentaires et alternatifs constituent des stratégies
importantes pour les patients, et ce, même dans le cas de
maladies graves. Afin d’approfondir cette problématique, une
recherche qualitative a été réalisée afin de saisir les
cheminements spécifiques associés aux médecines parallèles.
Si certains auteurs appréhendent la maladie à partir de la
notion de « trajectoire »2, ici on s’intéresse au « parcours »
2 La trajectoire de maladie « renvoie non seulement au
développement physiologique de la maladie de tel patient, mais