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Le 6 février 2014
Médecines douces et cancer : que peut-on en attendre ?
Quels pièges éviter ?
Karin RONDIA
Directeur médical et scientifique de la Fondation contre le cancer
1. Le cancer
C’est une maladie qui affecte le contrôle de la division de la cellule et la régulation au niveau
des cellules normales. Le cancer, phénomène de vie, existe depuis toujours. La division
cellulaire est indispensable à la vie mais est un facteur de risque de cancer. Des erreurs
peuvent se produire comme dans le cas où des cellules se divisent de façon désordonnées
et s’accumulent .Elles peuvent alors conduire à un cancer. Certaines se détachent du noyau
formateur et partent dans d’autres parties du corps : ce sont les métastases. Le cancer est
donc une maladie de la division cellulaire.
Ce sont nos propres cellules et donc il n’y a pas de contagion possible. Le processus
cancéreux est le résultat d’une longue accumulation d’accidents, d’erreurs. Chaque jour,
200 milliards de cellules sont remplacées, 2.300.000 cellules par seconde !
Il faut parfois de 20 à 30 ans pour que le cancer se développe, pour qu’il y ait perte de
contrôle de nos défenses immunitaires. Un cancer ne s’explique jamais par une cause
unique (le stress par ex).
D’où, dans un premier temps, il faut insister sur l’importance du mode de vie (fumeur,
alimentation équilibrée), dans un second temps, sur l’importance du dépistage, dans un 3ème
temps, le traitement viendra.
Il ne faut pas négliger dans l’approche médicale l’importance du facteur humain : pourquoi
moi, pourquoi maintenant… Or, « la science explique le comment, mais pas le pourquoi » (Pr
De Duve). Méfions-nous de la théorie de biologie totale du Docteur Hamer, radié de l’ordre
des médecins, qui donne une explication uniquement psychologique au cancer.
Le cancer est une maladie des personnes âgées (la courbe décolle entre 60/65 ans.) Il
atteint 65% d’hommes et 76% de femmes. La fréquence de type de cancer pour les hommes
est : prostate, poumon, colorectal, pour les femmes, sein, colorectal, poumon, utérus et
mélanome malin. Le cancer du poumon est actuellement plus fréquent dans la gent féminine
dû à l’augmentation du tabagisme. Il peut aussi être dû à des métastases migrant d’autres
organes d’où l’importance de la détection pour le traitement.
65.000 cas annuellement, 322 enfants (ce sont des exceptions avec souvent facteur de
prédisposition génétique). La sensibilité individuelle suit la courbe de Gauss.
2. Traitements conventionnels
On accorde maintenant une grande importance à la consultation multidisciplinaire :
oncologue, chirurgien, radiothérapeute, anatomopathologiste, radiologue, spécialiste de
l’organe…)
Les différents traitements sont : la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie
(soupçon de métastases) l’hormonothérapie (blocage des récepteurs) surtout pour le
cancer du sein et de la prostate.
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Utilisation de thérapies ciblées n’attaquant que les cellules cancéreuses, (récepteur,
enzymes) mais encore très onéreuses.
L’immunothérapie utilisant nos propres défenses, est l’approche dont on attend beaucoup à
l’avenir.
On parle de rémission, rémission complète, guérison (base arbitraire de 5 ans.) ou
stabilisation ce qui pourrait être analogue à une maladie chronique c'est-à-dire que l’on
contrôle la croissance sans la faire disparaitre totalement.
Survie après 5 ans : 85 à 90% cancer du sein, de la thyroïde, 98%, tabac : 15% !
3. Quelle place pour les médecines douces
Les traitements conventionnels (remboursés par la sécurité sociale) sont parfois lourds et
violents. Les médecines douces sont cependant un domaine plus hasardeux car il n’y a pas
de garde-fou, elles sont parfois des pratiques sauvages.
Les médecines non-conventionnelles sont :
concepts globaux (approche homéopathique, acuponcture…)
approche psycho-spirituelle : esprit agit sur le corps (psychothérapie
musicothérapie, relaxation, hypnose, groupe…)
biologique (compléments alimentaires)
théories corporelles (massages, exercices physiques…)
thérapies énergétiques (champs magnétiques, reiki…)
Les médecines alternatives ne remplacent pas le traitement, elles sont complémentaires.
Elles sont surtout envisagées après un sentiment d’insatisfaction, une peur de la médecine,
un désir de s’impliquer, le besoin de croire, d’espoir, le besoin de parler, d’être écouté.
Homéopathie : améliore la résistance du corps au traitement, et les capacités du
corps à combattre ainsi qu’un bienfait physique et mental.
Acuponcture : aide lors des douleurs postopératoires, neuropathies, articulaires.
Relaxation, yoga, groupes de paroles, sophrologie permettent de gérer le stress
Massage : bénéfique mais nécessite un patricien expérimenté voire spécialisé.
Exercices physiques : aide à surmonter la fatigue, diminue les récidives, augmente
les chances de survie.
Pour en savoir plus : www.cancer.be
Le programme RAVIVA de la fondation contre le cancer, bouger pour se sentir mieux.
Les thérapies énergétiques : pas de preuves de leurs effets, attention à l’aspect ésotérique
et financier.
Les régimes et compléments alimentaires : aucune preuve des bienfaits mais l’utilisation en,
prévention d’une alimentation saine et équilibrée est primordiale.
La médecine intégrative est une médecine du bon sens qui est l’approche globale de la
personne établie dans une bonne relation entre le praticien et le patient. Elle tient compte
des preuves scientifiques et de tous les moyens appropriés pour arriver à un traitement
optimal. Le patient est l’acteur de ses choix. Cette médecine intégrative s’intéresse aussi à la
partie bien portante du patient.
* * * * *
Questions – Réponses
1. Les cancers de la prostate se développent chez des sujets âgés ; il évolue très lentement,
bien souvent on meurt « avec ». L’opération n’est pas sans danger car elle se fait dans une
région délicate, amène de l’impuissance et de l’incontinence. Opérer ou pas ?
2. Cancer du sein : peser les avantages et les inconvénients du dépistage systématique.
Danger de traiter des cancers « in situ » qui ne se développeront pas de suite ou qui
régresseront. Cependant, 8/9 cancers sur 10 dépistés sont de vrais cancers et l’on sauve
des vies grâce au dépistage.
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