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Revue Marocaine de Rhumatologie
Résultat fonctionnel
Tous les patients ont eu un gain satisfaisant dans toutes
les amplitudes articulaires. Pour les patients suivis pour
coxopathies dégénératives, le gain moyen en flexion
était de 35,6°, en extension était de 20,1°, et en
abduction était de 15,4°, alors que les résultats chez
les patients suivis pour coxopathies inflammatoires était
moins bon, le gain moyen en flexion était de 31,5°, en
extension était de 18,4° et en abduction était de 13,4°
(tableau 1).
L’échelle visuelle analogique, EVA douleur s’est
nettement améliorée après la prothèse totale de hanche,
en moyenne, elle est passée de 8,5 en pré opératoire
chez les patients suivis pour coxopathies inflammatoires
à 5,1 à un mois de l’intervention, et pour les patients
suivis pour coxopathies dégénératives, elle est passée
en moyenne de 8,1 à 3,5.
Le calcul du score de Postel-Merle d’Aubigné (PMA)
a été un bon indicateur fonctionnel, chez le groupe de
coxopathies dégénératives, en préopératoire le score
moyen était à 6,7, à un mois, il était à 9,5, et à 2 mois,
à la fin de la rééducation, le score PMA est arrivé à
14,9
chez le groupe de coxopathies inflammatoires, en
préopératoire le score moyen était à 6,1 ,à un mois, il
était à 8,2 , et à 2 mois, à la fin de la rééducation, le
score PMA est arrivé à 13,8 (tableau 2).
Qualité de vie : score de WOMAC
Le score de qualité de vie WOMAC a été nettement
amélioré avec un score moyen qui est passé de 89 à
36 en fin de rééducation. Cette amélioration parait bien
corrélée à la diminution de la douleur et à l’amélioration
du score de Postel-Merle d’Aubigné.
Autonomie à la marche
A 2 mois de l’intervention, on a noté que 75% des
patients (soit 105 patients, dont 80 était parmi le groupe
de coxopathies dégénératives) arrivent à marcher sans
aides techniques, 15% des patients gardaient une
ou deux cannes pour marcher (la plupart d’entre eux
attendait la deuxième opération sur l’autre hanche),
et seulement 10 % utilisaient un déambulateur pour
les déplacements en rapport avec l’atteinte des autres
articulations.
DISCUSSION
La PTH est actuellement une intervention fréquente et
bien codifiée (environ 120 000 par an en France) [3].
Le but recherché est de supprimer les douleurs causées
par l’usure ou la détérioration du cartilage articulaire,
restaurer la mobilité et corriger les déformations au moins
partiellement.
Les indications sont multiples, représentées pour 90 % des
cas par l’arthrose, qu’elle soit primitive ou secondaire, et
les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde,
spondylarthrite ankylosante...). Les 10 % restants
correspondent à des diagnostics plus rares tels que les
ostéonécroses primitives ou secondaires de la tête fémorale.
Il n’y a pas de réelle contre-indication opératoire liée à
l’âge. En revanche, il existe des risques de complications
liés à la comorbidité des patients âgés. Il faut noter qu’il y
a également des indications de PTH après un traumatisme
de hanche (après fracture du col par exemple) [3]. En
effet dans notre série l’indication de la prothèse totale de
la hanche était partagée entre la coxopathie dégénérative
et la coxopathie inflammatoire, avec une prédominance
féminine 59,28 %. Les deux demandes principales des
patient étaient : ne plus souffrir et reprendre une activité
quotidienne aisée, donc La disparition de la douleur
après arthroplasties de hanche est incontestable [4-6].
En effet L’échelle visuelle analogique, EVA douleur s’est
nettement améliorée après la prothèse totale de hanche
dans notre série surtout chez le groupe de la coxopathie
dégénérative, ou l’évolution de la douleur était meilleure
que chez le groupe de coxopathies inflammatoires.
Le programme de rééducation était élaboré de façon
personnalisé à chaque patient selon sa particularité,
sa pathologie et son état clinique [7], et il avait comme
objectif dès les premiers jours, de récupérer sur le plan
articulaire, musculaire et sensorimoteur, de diminuer les
déficiences, d’améliorer la fonction, et rendre le patient
plus indépendant dans sa vie quotidienne [8].
S. Meftah et al.
ARTICLE ORIGINAL
Tableau 1 : Résultats du bilan fonctionnel selon l’indication de la PTH.
Coxopathies dégénératives Coxopathies inflammatoires
Avant Après p Moyenne Avant Après p Moyenne
Flexion 71,1° 106,7° 0,001 35,6° 64,2° 95,7° 0,001 31,5°
Extension -14,9° 5,2° 0,002 20,1° 17,8° 0,6° 0,002 18,4°
Abduction 22,4° 37,8° 0,002 15,4° 21,5° 34,9 0,002 13,4°