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Revue Marocaine de Rhumatologie
ARTICLE ORIGINAL I. Sehbani et al.
Ainsi, l’association au risque fracturaire semble être confirmée,
notamment au niveau vertébral, ainsi que le risque d’effet
rebond sur la sécrétion acide à l’arrêt du traitement. Le risque
de pneumopathie communautaire n’est pas établi dans la
population générale et semble limité aux patients les plus fragiles.
L’association au risque d’infection digestive à Clostridium difficile
est probable. Les données disponibles sont encore insuffisantes
pour évaluer le risque de carence en vitamine B12, en fer ou en
magnésium et le risque de cancer digestif, même si des bases
physiopathologiques existent dans le cas du cancer gastrique. Il
existe des interactions avec de nombreux autres médicaments,
notamment ceux qui sont métabolisés par certaines isoenzymes
du cytochrome P450 [14,15].
D’autres effets secondaires ont été rapportés le plus souvent
sous forme de cas cliniques : asthénie, rash, prurit, urticaire
[16], candidose digestive [17,18], sécheresse de la bouche
[19], gynécomastie [20], impuissance [21], arthralgies [22],
insuffisance rénale aigüe [23], néphropathie interstitielle aigue
[24,25].
Dans notre étude, 10% des médecins connaissent les effets
indésirables des IPP. Ces études, comme d’autres enquêtes,
possèdent un certain nombre de limites représentées par la sous-
estimation du nombre de prescriptions réellement dé1ivrées et la
brièveté de la durée des traitements par AINS qui elle aussi a pu
influencer la prescription de gastroprotecteurs. Des enquêtes de
même type conduites de façon prospective devraient amé1iorer
les connaissances sur cet important sujet de santé publique.
CONCLUSION
La prescription d’un antisécrétoire en association aux
AINS ne se justifie que dans des situations de risques
clairement identifiées. Notre étude a montré que des
actions de formation et de sensibilisation sont nécessaires
pour une meilleure application des recommandations
permettant de réorienter les ressources disponibles vers la
gastroprotection des sujets à risque.
DÉCLARATION D’INTÉRÊT
Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêt.
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