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montée durable et en puissance des pays du Moyen Orient et de la Russie, « assis » sur la
rente du pétrole et du gaz. Enfin, on constate un renouveau économique africain.
Les perspectives de croissance entre 2013 et 2015 dans le monde
L’Europe, les Etats-Unis et le Japon, comme l’ensemble des pays du G20, connaîtront la
croissance la plus faible, de l’ordre de 2,1%. L’Europe centrale sera plus nuancée et sa
croissance sera de 4% avec des pays qui s’en sortiront bien (Pologne, Turquie) et d’autres qui
stagneront. La Corée du Sud et Taiwan, dont le développement industriel arrive à maturité,
auront une croissance moyenne (4,3%) comme l’Amérique Latine (4%) et le Moyen Orient
(4,8%). Enfin, certains pays auront une croissance forte de plus de 5% : l’ASEAN (5,9%),
l’Afrique Sub-Saharienne (5,4%) et la Chine qui culminera à 8,5%.
Une remarque est à faire sur l’Afrique subsaharienne qui cumule à la fois un taux de
croissance fort (+5,4%) et une progression démographique forte (+2,5%). La croissance
démographique très forte limite l’enrichissement de la zone malgré le fort taux de croissance
économique. Néanmoins cette situation est favorable car dans le passé la croissance faible
accentuait la pauvreté de la région.
Les études prospectives du FMI pour la période 2008-2015
Selon le FMI, l’évolution économique sur les sept années étudiées, met en évidence de fortes
inflexions structurelles avec une avancée spectaculaire des pays émergents et une stagnation
des pays développés. Il s’agit d’une mutation dont les grandes lignes sont les suivantes :
- les pays développés ont connu une forte crise pendant les années 2008-2009. En
France et aux Etats-Unis, la croissance a été négative à -2,5% alors qu’elle chutait de -
4,5% au Royaume-Uni, en Allemagne et au Japon. Sur la période qui va de 2010 à
2015, la croissance sera faible et variera de 1,5% à 2,5% pour l’ensemble des cinq
pays cités. La croissance économique faible est un handicap important pour ces pays
car elle ne permet pas d’équilibrer les budgets, via des recettes fiscales importantes.
Pendant la période étudiée, les pays développés seront pénalisés par leur manque de
moyens ;
- concernant les dettes publiques de ces pays, le critère d’une dette inférieure à la barre
des 60% du PIB, a été retenu comme un gage de bonne gouvernance par les experts
économiques. Or, on constate que sur la période, aucun des cinq pays ne parvient à
passer sous la barre des 60%. La dette est donc structurelle ;
- à l’inverse pendant la même période la croissance des pays émergents va de 10%
environ pour la Chine, à 7% pour l’Indonésie, avec des taux de 7,5% pour le Vietnam
et de 8% pour l’Inde. L’expansion économique du monde se situe donc désormais au
sein des pays émergents ;
- dans le même temps, en sept ans (de 2008 à 2015) la part de la Chine dans le PIB
mondial va passer de 11% à 17%. Celui de l’Inde va dépasser 6%. De même leur
poids en terme de commerce et d’investissements internationaux suivra ce
mouvement. Le poids économique des pays émergents dans tous les domaines est
déterminant pour l’avenir au niveau mondial.