Thème 2 : Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945
Chapitre 2 : Les chemins de la puissance
3
l'envahisseur nippon1. Bien que cette thèse soit excessive et unilatérale, c'est
incontestablement l'invasion japonaise qui a permis aux communistes de l'emporter : la
révolution chinoise fille de la Seconde Guerre mondiale, comme la révolution russe de la
Première. […] Si les révolutionnaires voulaient tous édifier une Chine forte et prospère, les
communistes prétendaient aussi défendre les déshérités contre leurs exploiteurs. Dans un pays
agricole où le prolétariat industriel représentait en 1949 moins de 2 % de la population, les
pauvres dont il importait de promouvoir la condition, c'était avant tout les paysans. […] C'est
la principale raison du choix de Mao Zedong, qui transfère, à partir de 1927, le combat
révolutionnaire des villes aux campagnes.
Source : A. Roux, le retour du Guomindang, L’histoire n° 365, p. 24
Document 2 : La victoire communiste née de la seconde guerre mondiale
De 1927 à 1934, Mao tente de mobiliser les paysans pauvres du Jiangxi en leur distribuant la
terre des riches. Non pas dans tout le Jiangxi, mais dans ses régions les plus sous-
développées, et ce pour des raisons stratégiques et non sociales : il est plus facile de se terrer
et de maintenir une armée dans les collines et montagnes mal administrées que le long des
voies de communication. Mao y fonde en 1931 une « République soviétique chinoise ». […]
Lorsque la « république soviétique du Jiangxi » s'effondre, […] les communistes entament
leur Longue Marche. […] Épopée et plus encore mythe, la Longue Marche est d'abord une
retraite, une fuite éperdue pour préserver l'instrument de la conquête du pouvoir : l'armée et
ses chefs politiques et militaires. […] Les « masses paysannes » chères à l'historiographie
maoïste ont-elles aidé cette expansion ? Pas au début, pas spontanément ensuite. Dès les
premiers mois de son épopée du Jiangxi, en 1928, Mao a jugé les masses « froides et
réservées ». Dix ans plus tard, lorsque l'invasion japonaise leur donne de nouveaux atouts, les
communistes font certes de nombreuses recrues, mais à peu près exclusivement parmi les
jeunes intellectuels patriotes, accessoirement parmi les fils de propriétaires fonciers ; les
paysans ont, eux, d'autres chats à fouetter. […]
Baptisée « libération » jiefang en Chine populaire, la révolution communiste est d'abord le
remplacement d'une domination par une autre, plus rigoureuse mais plus efficace. Efficace
pour rétablir la loi et l'ordre qui a tellement fait défaut. Moins efficace toutefois pour
promouvoir l'indispensable modernisation qu'a, à l'origine, incarnée le projet révolutionnaire.
Source : A. Roux, le retour du Guomindang, L’histoire n° 365, p. 24-25
Questions :
1. Identifiez le fondement de l’idéologie communiste chinoise.
L’idéologie communiste chinoise se réclame du léninisme puisque, à l’origine, les
communistes chinois pensent que le léninisme est en train de transformer durablement
l’URSS en un pays fort et puissant.
2. Montrez que le parti communiste chinois (PCC) est un parti nationaliste.
D’après l’historien A. Roux, le parti communiste (créé en juillet 1921) est d’abord un parti
nationaliste qui veut restaurer la grandeur de la Chine, se débarrasser de la présence
occidentale sur le territoire car il estime qu’elle est à l’origine de la spoliation des biens
chinois, notamment, ceux des masses paysannes ce qui empêche le pays de se développer
dans de bonnes conditions.
3. Identifiez les différentes actions menées par le parti communiste afin d’arriver au pouvoir.
Le PCC s’est d’abord assuré le soutien des masses paysannes, souvent sans réel enthousiasme
pour la cause communiste comme le montre l’historiographie récente, contrairement aux
mythes communistes réalisés du temps de Mao. Il a aussi mis en place de 1931 à 1934, la
« république soviétique du Jiangxi » fondée sur l’idéologie marxiste léniniste en provenance
d’URSS.