communiste, et celle-ci dispose d'un atout majeur contrairement à son ancien
allié : elle fait partie des pays du tiers monde, dont l’économie est basée
majoritairement sur l'agriculture. Elle devient donc un modèle de développement
pour les pays pauvres anciennement colonisés et disposant d'une économie
primaire. De plus, dans le cadre de la Guerre Froide et de la séparation du monde
en deux blocs, celle-ci proclame sa volonté de non-alignement (neutralité), et elle
se fait donc le chef de tous les autres états non-alignés. Cette position amène la
Chine à jouer un jeu trouble en matière de politique étrangère. En effet, celle-ci
annonce d'une part sa volonté de lutter contre le modèle capitaliste occidental,
mais d'autre part elle amorce une détente et une reprise des relations avec
l'occident. C'est dans ce sens qu'elle cherche et obtient sa reconnaissance sur la
scène internationale. Elle obtient d'abord la reconnaissance de la France en 1964
(rétablissement des liens diplomatiques notamment), puis se rapproche des USA,
pour enfin être reconnue et admise à l'ONU (reconnaissance par l'ensemble de la
communauté internationale), dont elle devient membre permanent du Conseil de
Sécurité en 1971 en remplacement de Taïwan.
Le maoïsme dans un premier temps fascine le monde. Ce courant représente en
effet, notamment aux yeux de la jeunesse, un nouveau souffle révolutionnaire
communiste qui balaye les déceptions consécutives aux échecs du modèle
soviétique. Mao incarne le nouveau visage du communisme et de la révolution
permanente, selon les termes de Trotski, un visage plus humain, loin des souvenirs
des atrocités commises par Staline, et surtout beaucoup plus adapté aux réalités
des nouveaux pays décolonisés. Pourtant, le maoïsme s'appuie sur les mêmes
méthodes que le communisme stalinien : omniprésence du culte de la personnalité,
propagande à outrance, autoritarisme et restriction des libertés individuelles,
confiscation de la propriété privée.
A l'image de Staline, Mao envisage de lancer de grandes politiques de réforme
visant à dynamiser l’économie du pays et à ancrer le communisme dans les
mentalités. C'est en ce sens qu'est lancé, à partir de 1958, le Grand Bond en
Avant : les paysans se voient imposer, en plus de leurs travaux agricoles, des
tâches de production industrielle et de grands travaux (ponts, routes). Le bilan est
catastrophique : les paysans sont exténués et ils ne parviennent pas à récolter
suffisamment pour alimenter la population. S'ensuit une terrible famine ayant
provoqué la mort de plusieurs millions de personnes (45 selon les estimations).
Suite à l’échec de cette politique, Mao est écarté du pouvoir et remplacé, tout en
conservant la tête du PCC. Mais celui-ci vit mal la perte de pouvoir, et c'est