Sujet 2 : L`affirmation économique et politique de la chine depuis 1945

CORNU Catherine Lycée français Théodore Monod type bac TS
Sujet 2 : L’affirmation économique et politique de la chine depuis 1945
Victorieuse de la 2ème GM, la Chine est bouleversée par une guerre civile et ce n’est qu’en 1949 que la
République Populaire de Chine est proclamée. Elle s’impose progressivement comme une puissance
majeure dans les relations internationales. D'abord alliée de Moscou, elle s'en émancipe sans pour autant
renoncer au communisme. L’originalité du modèle chinois tient au fait que la place de la Chine n'a cessé
de croître depuis 1949, alors même que le communisme est entré en déclin depuis l'effondrement de
l'URSS, en 1991.
Étudier l’affirmation économique et politique de la chine depuis 1945, revient donc à se demander comment
ce pays est parvenu, en moins d’un demi-siècle à se hisser au rang de 2ème puissance économique
mondiale, et si le modèle communiste qu'il a adopté constitue un atout ou au contraire une faiblesse dans
ce processus.
Dans quelle mesure la Chine est-elle devenue une grande puissance mondiale depuis 1949, en
assurant son développement économique et son indépendance ?
Dans un premier temps, nous étudierons la renaissance de la Chine en tant que puissance mondiale à
l époque de Mao Zedong, de 1949 à 1978. Puis, dans une deuxième partie, nous montrerons comment
s’est affirmé ce pays depuis 1978 pour devenir finalement la deuxième puissance économique mondiale
.un troisième axe nous permettra de montrer les limites de puissance
Premier paragraphe : De 1949 à 1978 : la renaissance d’une puissance mondiale à l’époque de Mao
Zedong.
On peut attendre dans de paragraphe 3 idées essentielles
Mao Zedong, dirigeant du parti communiste chinois (PCC) depuis 1945 et président de la République
populaire de Chine à partir de 1949, veut faire de la chine une puissance. Pour cela, il a pour projet
d’assurer l’unité du pays, son développement économique et son indépendance. Il s'inspire de l'URSS afin
de créer un régime calqué sur le modèle soviétique et de mettre en place une économie socialiste.
L’affirmation de la chine passe déjà politiquement par la mise en place d’un Etat fort
De nouvelles institutions chinoises en 1954 :,un chef un parti : Mao concentre tous les pouvoirs et
domine le seul Parti : le PCC: c’est un gime autoritaire
A l’image du modèle stalinien , le régime autoritaire chinois doit encadrer la société : « mobilisation
des masses » (culte de la personnalité) censure. + embrigadement, endoctrinement + répression policière
+ camp de rééducation par le travail ( le loagai)
L’unité politique ne suppose aucune contestation d’où anéantissement des élites traditionnelles dans
les campagnes et intellectuels et par 'élimination, y compris physique, des contre-révolutionnaires
Ce nouveau système politique vise à mettre en place une société égalitaire (effort fait pour l'instruction et
par la reconnaissance de l'égalité entre les hommes et les femmes)
L’affirmation politique repose également sur la puissance territoriale : Mao exprime la volonté
d’exercer son pouvoir sur la totalité de la Chine qui, à ses yeux, inclut le Tibet. En 1951, la souveraineté
chinoise est rétablie de force au Tibet qui jusqu’alors s’était battu pour gagner son indépendance. En
revanche il renonce à récupérer l’Ile de Taiwan, soutenue par les Etats-Unis.
L’objectif de Mao est aussi d’ assurer le développement économique du pays dans le maintien des
valeurs communistes : économie planifiée
Ainsi avec la Réforme agraire en 1950 le terres sont collectivisées et redistribuées. les paysans sont
sacrifiés au détriment de l’industrie et doivent livrer leur récolte à un prix fixés très bas
De 1953 à 1957, Mao met en œuvre le premier plan quinquennal. : collectivisation des campagnes et
nationalisation des entreprises industrielles = révolution industrielle qui privilégie l’industrie lourde
Cette politique économique se poursuit en 1958, avec le « Grand Bond en avant ». = mobilisation
des masses dans le but d’augmenter la production et d’industrialiser la Chine. Dans la continuité du premier
plan quinquennal, la collectivisation des terres se poursuit et des communes populaires sont créées pour
aider à développer l’économie. Mais cette politique est un échec : la désorganisation des structures
agricoles entraîne une gigantesque famine qui fera au moins 30 à 60 millions de morts.
L’échec du grand bond en avant pousse Mao à mettre en place en 1966 la Révolution culturelle. En
Effet la chine est menacée par une restauration du capitalisme et par l'opposition des intellectuels.il est
donc nécessaire d'éliminer les Quatre Vieilleries (vieilles idées, culture, coutumes et habitudes) mais aussi
les dirigeants qualifiés de « droitiers » et veut « créer l'homme nouveau » :
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Il faut éliminer tous ceux qui retardent « l'édification du socialisme » : La jeunesse est mobilisée et
organisée en faction « gardes rouges » sillonnent le pays terrorisant les cadres du Parti et de l’État. :
Tactique pour éliminer ses adversaires encombrants (entre 1 et 4 millions de morts)
Une fois ses adversaires écartés Mao s’appuie sur l’armée pour mater les étudiants
Enfin la chine doit s’affirmer politiquement sur la scène internationale.
En effet en 1949, la RPC n’a pas de légitimité internationale. Elle n’est reconnue que par les pays
communistes,. Respectueux de l’idéologie Marxiste, l’ouverture se fait déjà tout naturellement avec les
pays communistes et en 1950, un traité d’amitié sino-soviétique est donc signé par Mao et Staline :
celui-ci stipule que la Chine bénéficie de la protection de l’URSS en cas d’une éventuelle agression. La
Chine s’engage donc aux côtés de l’URSS en envoyant un million de « volontaires » en Corée entre 1950
et 1953 pour soutenir l’armée de la Corée du Nord, en déroute face à l’armée de L’ONU qui combat aux
côtés de la Corée du Sud. Cet acte révèle donc le soutien de la Chine au modèle soviétique face au
capitalisme américain.
De même, dans un contexte de décolonisation (Bandung 55) La Chine a pour ambition de devenir le
leader du Tiers Monde et propose le modèle qu’elle a créé comme une solution alternative au
communisme soviétique.
Mais ce choix de troisième voie (non alignement) entraîne une rivalité entre L’URSS et la Chine : l’URSS
suspend alors tout accord de coopération La Chine affirme encore davantage son indépendance en refusant
de signer le traité de Moscou de 1963 qui met fin aux essais nucléaires et se dote par ailleurs de la bombe
A. Elle refuse également de signer le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en 1968. La Chine se lance
enfin dans la course à l’espace et met en orbite son premier satellite en 1970.
En 1971, le pays est admis à l’ONU, et récupère le siège qui était occupé par Taïwan depuis 1949. Son
influence dans le monde est reconnue officiellement et le rôle qu’elle joue sur la scène internationale devient
incontestable.
Transition : Ainsi, la Chine s’est-elle affirmée sur la scène internationale en tant que leader du Tiers-Monde,
néanmoins la voix économique poursuivit par Mao Zedong, de 1949 à 1976 ne permet pas à la chine le
développement éco escompté
Deuxième paragraphe De 1978 à nos jours : l’affirmation d’un pays qui est finalement devenu la
deuxième puissance économique du monde.
On peut attendre ici 2 idées essentielles
Les clefs de la réussite
Pour devenir une puissance la Chine doit assurer son développement économique ; ce qui commence
réellement avec l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, numéro un du régime, à partir de 1978 et
jusqu'en 1997
Conscient du retard accumulé par la Chine il veut redresser le pays. Ces réformes commencent dès
1978, où il lance la politique de l’enfant unique pour limiter la croissance de la population et la politique des
« quatre modernisations », en restructurant l’économie, en développant l'agriculture, l'industrie, la science
et la technologie. Elle aboutit donc à la décollectivisation des campagnes, à la libération des prix, à
l'abandon de la planification et à l'encouragement des entreprises individuelles.
Pour que le pays progresse, il faut d'abord qu'il s'ouvre économiquement et politiquement. Pour
attirer les capitaux étrangers, Deng Xiaoping crée des zones économiques spéciales (ZES) dans les
régions côtières, comme à Shenzhen, Shantou, Zhuhai et Xiamen, puis ouvre tout le littoral chinois aux
investissements étrangers.
La Chine sort de son isolationnisme traditionnel et s'ouvre sur le monde, comme en 1992, lorsque
le Parti Communiste Chinois se rallie à une « économie socialiste » de marché qui combine économie
capitaliste et régime communiste.
Grâce à cette politique d'ouverture, la Chine intègre pleinement la communauté internationale et s'ouvre
aux marchés internationaux.
Elle entre dans tous les organismes financiers internationaux : FMI et Banque mondiale en 1980-1981
et OMC en 2001. En 2003, la Chine devient le 3ème exportateur mondial juste derrière les Etats-Unis et un
des acteurs majeurs de la scène internationale.
La modernisation puis la mondialisation de l'économie chinoise assurent au pays une croissance
économique exceptionnelle, proche de 10% par an depuis 1996. Cette croissance permet l'amélioration du
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niveau de vie d'une partie de la population et propulse la Chine au rang de 2ème puissance mondiale, juste
derrière les Etats-Unis en 2010.
Une politique extérieure ambiguë : entre affirmation et effacement
En 1979, les Etats-Unis reconnaissent diplomatiquement la République Populaire de Chine et
délaissent les autorités de Taiwan.
Sa croissance économique lui permet de financer un budget militaire en hausse constante depuis les 90’s
pour être aujourd’hui le 2ième mondial mais loin derrière celui des USA. L’appareil militaire et modernisé,
l’arsenal nucléaire et la marine de guerre sont privilégiés. Cela suscite les craintes des USA qui parlent
de « menace chinoise » mais aussi de ses voisins asiatiques
Par contre sur le plan diplomatique la chine reste en marge des grandes crises géopolitiques
mondiales ex elle est effacée dans les conflits récents ex guerre du golfe, Afghanistan, Irak) pour
plusieurs raisons :
- Si elle dénonce l’hégémonie Américaine elle doit les ménager car ce sont ses principaux clients et
de plus ils ont des alliés importants en Asie (Japon, Corée du Sud)
- De plus, les dirigeants chinois ont trop besoin de la paix et du monde puisque leur objectif est
avant tout d'assurer la croissance économique de leur pays elle ne veut donc pas s’engager dans des
actions qui l’isolerait du monde d’où une politique parfois ambigue : comme le montre son intervention au
Vietnam en 1979. Où avec le soutien des Etats-Unis, elle se lance dans une offensive militaire pour limiter
l’influence pro-soviétique et dans le même temps, elle se rapproche de Mikhaïl Gorbatchev et de
l'URSS pourtant pro-vietnamiens.
Transition : si la Chine est devenue une puissance économique de premier plan, la volonté d'auto
préservation de son indépendance mène donc la Chine à jouer sur tous les tableaux pour s'assurer la
meilleure position dans les conflits mondiaux. Cette attitude ambiguë se révèle également dans le
domaine culturel et montre les limites du modèle chinois
Vers une affirmation culturelle ?
L’affirmation politique et économique de a chine passe également par une ouverture culturelle sur le monde.
Non contente de dominer le secteur économique, la Chine tente maintenant de posséder une réelle
influence culturelle avec la diffusion de son soft power. Depuis 2004, elle créée, partout dans le monde,
de nombreux instituts Confucius, des établissements scolaires dont le but est de diffuser la langue et la
culture chinoises. En 2008, elle organise les Jeux Olympiques de Beijing, dont la cérémonie d'ouverture fait
l'apologie de l'histoire chinoise, et continue de montrer au monde sa puissance en organisant en 2010
l'Exposition Universelle de Shanghai.
La diaspora chinoise permet en outre cette ouverture culturelle de la chine
Pourtant, cette ouverture culturelle ne se fait pas forcément dans les deux sens. En effet, même si elle
voudrait que le monde découvre et assimile sa propre identité, la Chine, en revanche, refuse certains
symboles du soft-power américain, comme le prouve son refus de l'installation de réseaux sociaux
tels que Facebook ou Twitter sur son territoire. Elle préfère créer ses propres réseaux sociaux chinois,
ce qui lui permet aussi de contrôler (et de censurer) internet afin d’éviter toute expression d’une
opposition au régime.
Conclusion : la reconstruction politique et éco s’est faite de manière progressive durant tout le 20è siècle
et au début du 21è elle est devenue la première puissance éco de la planète ( 2014)
Cependant sa puissance ne peut encore être qualifiée de « globale » car la Chine, centrée sur elle-même,
se soucie moins de son rayonnement planétaire que de ses intérêts immédiats. Elle doit encore relever de
nombreux défis sociaux, politiques et environnementaux, vieillissement de sa population, et surtout les
inégalités sociales. De plus son modèle est critiquée par une frange de sa population qui revendique
davantage de libertés. il conviendra donc à la chine de relever ces défis pour parvenir au rang de puissance
et globale.
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