Chapitre 1
La psychologie sociale en perspective
I] Présentation
La psychologie sociale n’est pas un ensemble, c’est un ensemble de discours. En
effet, les théories fondant la psychologie sociale sont données par des êtres humains
qui sont eux-même socialement intégré.
Les sciences, en général, sont influencées par la mauvaise fois. Les chercheurs
sont des êtres humains. Donc comme le dirait Einstein : « tout est relatif ».
II] La psychologie des foules
Pour LEBON :
- il se produit un processus de
submersion
qui transforme le comportement de
l’individu en foule. L’individu a le sentiment d’être invincible et le sentiment de
responsabilité disparaît entièrement.
- Il y a aussi un processus de
contagion mentale
, phénomène d’ordre hypnotique ;
en foule, tous sentiments ou comportements sont contagieux.
- De plus, il y a le processus de
suggestion
. L’individu en foule, perdant son
individualité en revient à l’inconscience racial. Cet inconscient suggère des
sentiments et comportements qui par contagion prennent les autres individus.
En foule, l’être humain régresse sur l’échelle de la civilisation, il devient sauvage.
La foule est femme et folie : « l’homme en foule régresse au niveau de l’enfant, de la
femme et du sauvage ».
La pensée de LEBON est imprégnée de son niveau social. Il a eu peur’ en temps
que bourgeois, lors des manifestations de la commune de Paris.
L’héritage de LEBON
En psychologie sociale, l’idée de perte du soi et de la raison quand on est immergé
en foule est importante, on la nomme la désindividuation.
Un individu désindividué perd son sentiment d’identité personnelle, le contrôle de
son comportement. Son comportement est désinhibé. On retrouve cette idée chez
FESTINGER & al. (52) qui suggère que les gens en groupe expriment plus facilement de
l’hostilité. ZIMBARDO a aussi fait des recherches sur ce sujet. En 1969, il publie : ‘Le
choix humain : individuation, raison et ordre VS désindividuation, impulsion et chaos’.
Pour lui, si on veut de l’ordre dans une société, il faut que les individus réagissent
raisonnablement et soient individués. Empiriquement, il a une expérience :
Individuation (affichette avec nom et prénom)
VI
Désindividuation (uniforme de type ‘ku klux klan’)
VD : les sujets doivent envoyés des chocs électriques d’une intensité qu’ils
choisissent.
Résultats : Les impulsions électriques sont plus intenses en désindividuation
qu’en individuation.
Ö Quand on est anonyme, dans un groupe, on a une baisse de l’observation et de
l’évaluation de soi et un intérêt minime envers l’évaluation des autres.
Une personne désindividué émettra des comportements anti-sociaux.
DIENER (1980) remet en cause l’idée de ZIMBARDO. Car pour lui, le
comportement désindividué n’est pas forcément anti-social. Il utilise le même paradigme
expérimental que précédemment mais en désindividuant les sujets avec des uniformes
d’infirmière.
Il parle de conscience de soi objective : mesure dans laquelle l’attention est
dirigée vers soi-même ou elle peut être occupée par des événements extérieurs.
La baisse de la conscience de soi objective engendre une baisse de
l’autorégulation.
PRENTICE-DUNN (1989) cherche à préciser ce processus de perte de
conscience de soi. Il propose de distinguer conscience de soi privée et conscience de soi
publique.
La conscience de soi privée est la même que celle considérée par DIENER ? C’est
celle qui amène à nous surveiller nous-même.
La conscience de soi publique : c’est l’idée d’anonymat selon ZIMBARDO. Le
comportement est régulé par des normes sociales. On est évalué par les autres.
Ö Le social entraîne l’occlusion du soi et de=u contrôle de soi.
Les foules ne font pas n’importe quoi
L’idée de comportements anti-sociaux d’individu en foule est discutable. Si on
regarde, on étudie une émeute, il y a tout de même des limites, les comportements
restent contrôlés. Le comportement des émeutiers n’est pas insensé.
THEORIE DES NORMES 2MERGENTES (Turner & Killian)
Les comportements des foules sont régulés par des normes. Or, ces normes ne
sont pas claires dés le début, elles s’élaborent. Il y a une période de fourmillement
assez hétérogène. Des leaders proposent des normes.
Les psychologues sociaux se sont intéressés au hooliganisme. Ils expliquent ces
comportements avec le niveau d’activation physiologique (alcool, surstimulation,…).
BERKOWITZ : effet arme, on devient plus violent à la vue d’une arme.
Pour certain hooligan, la violence au stade le dimanche est un rituel qui a ses
règles et ses normes.
Ö CONCLUSION :
- REICHER : on a affaire à une méta-théorie individualiste de type individu =
raison ; groupe = déraison. De sorte qu’en groupe, l’individu perd quelque chose. Il
n’y peut rien, certaines chosent changent. ‘La psychologie n’a pas pris une forme
anti-collective pour nier les alternatives à l’ordre social.’
III] La psychopathologie des mineurs délinquants
1) Des tares biologiques
Lombrozo (1887) nous parle de ces criminels nés ‘dégénérés, voués
inexorablement au crime ou à la délinquance’.
Goddard (1914) nous parle de l’arriération mentale des délinquants, il nous parle
de la propensité des ‘races inférieures’ à la délinquance (craniométrie). On avait repéré
le faciès du criminel.
Actuellement, on parle du gène du crime. Après la seconde guerre mondiale, le
phénomène de ‘races inférieures’ a disparu de l’idée scientifique.
2) Les troubles de la personnalité
Pinatel (1970) décris la personnalité criminelle comme étant égocentrique,
agressive, ayant une labilité émotionnelle et une indifférence affective.
Dans le DSM, il y a la personnalité anti-sociale qui est caractérisée par
l’impulsivité et l’instabilité.
Eysenck a décris la théorie de la personnalité en 5 facteurs. Les facteurs
propres à la délinquance sont l’extraversion et le névrosisme.
¾
Déficit du contrôle de soi
- Incapacité à retarder la gratification
- Défaut de culpabilité
- Passage à l’acte
- Impulsivité
¾
Troubles cognitifs
La moralité résulte d’un développement cognitif. Les délinquants ont des
difficultés à évaluer la conséquence des actes.
3) des troubles du contrôle de soi et de la socialisation
Les jeunes ont été mal socialisé.
Le contrôle social peut être :
- externe : les individus sont surveillés par autrui.
- Interne : l’individu se surveille lui-même.
Intériorisation des normes et des règles.
Durkheim : les sociétés de masse doivent se baser sur le contrôle interne.
Théorie de Hirshi (1969) : la délinquance est causée essentiellement par un manque
d’attachement social vertical vers les figures d’autorité
parentale d’une part et scolaire d’autre part.
Proximité affective
Parents
Supervision parentale
L’école est le premier lieu où l’enfant rencontre une autre autorité que l’autorité
parentale. Les qualités de l’attachement à cette institution va aussi engendrer un
sentiment de proximité. Cette institution peut être rejeté si on n’y est pas attaché.
En 1990, Hirshi a présenté un modèle centré que le style éducatif des parents :
Style éducatif Contrôle de soi
Mode d’exercice de
l’autorité Style éducatif
Punition Autocratique (règles
imposées)
explication Démocratique (règles
discutées)
Permissif (aucune règle
fixe)
4) Un faible développement de la pensée morale
PIAGET : Le jugement moral chez l’enfant (1932)
Il a commencé par des observations d’enfants qui jouaient entre eux et
comment ils respectaient les règles du jeu.
Les jeunes enfants (jusqu’à environ 10 ans) sacralisent les règles. C’est
assez tardivement que l’enfant comprend que les règles sont modifiables.
Il observe ensuite : il demande à ces enfants d’émettre des jugements de
justice (par rapport à une histoire).
Î Les plus jeunes ont une perspective réaliste plutôt que relativiste.
Î L’enfant passe d’une morale hétéronome à une morale autonome.
KOHLBERG : Le développement de la pensée morale se fait par étape. Il décrit trois
étapes composées chacune de deux sous étapes. Ces étapes sont des
stades universels et successifs :
Si l’argumentaire tiens
sur : Sous-étapes Stades
o Les conséquences
de l’action pour soi
1
o Les conséquences
pour autrui mais
avec une vision
égoïste
2
Pré conventionnel
o La prise en compte
de l’intérêt d’autrui 3
o Les conséquences
pour le groupe, la
société 4
Conventionnel
o La multiplicité des
valeurs, la
nécessité de
procédure de
justice ou de
décision
5
o Des principes
philosophiques et
éthiques abstraits 6
Post conventionnel
Il y aurait aussi un stade 7 qui demanderai un argumentaire de source métaphysique et
qui serai lié au sens de la vie.
Nous observons dans cette classification une décentration progressive partant de soi et
allant vers autrui.
Ö Dans les prisons, les délinquants ont un faible niveau de pensée morale (type
d’argument : ‘On peut s’faire pécho par les keufs’)
Ö Les femmes atteignent un moins haut niveau de pensée morale par rapport
aux hommes.
Ö Dans les sociétés traditionnelles, on reste au niveau conventionnel.
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