
Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire 2014 ; 18(4) : 219-224 221
chirurgie thoracique
de 60 millimètres (42,5-140). Une qualité de résection R0 était
objectivée sur 22 pièces opératoires (96%), et 1 résection était
qualifiée R1 (4%).
3.6. Résultats postopératoires immédiats [tableau 3]
Dix-huit patients ont présenté des suites opératoires simples
(83%), et la durée d’hospitalisation était de 4 jours (3-4,5). Les
complications immédiates rencontrées étaient : 3 lésions récur-
rentielles (13 %) dont 2 s’accompagnant d’une pneumopathie
(9%) responsable d’une hospitalisation prolongée (8 et 16 jours),
1 lésion phrénique (4%) sans prolongement de la durée d’hos-
pitalisation (5 jours), et 1 syndrome coronarien aigu (4%) ayant
nécessité le transfert précoce dans le service de cardiologie (au
troisième jour).
3.7. Résultats à 1 mois [tableau 3]
L’examen clinique objective une cicatrisation sans particularité
chez tous les patients ; la douleur était cotée à 1/10 (1/10-2/10)
et on retient 1 douleur invalidante (4%) cotée à 6/10.
Les complications rencontrées étaient : 1 dyspnée (4%) sur un
exsudat pleural à cytologie négative et s’étant résorbé sponta-
nément, 1 aggravation de myasthénie (4%), et 1 syndrome rectal
(4%).
Par ailleurs, des 3 lésions récurrentielles postopératoires, 2 ont
totalement récupéré alors qu’une (4 %) persistera au contrôle
endoscopique mais sans conséquence fonctionnelle majeure,
et aucune ne nécessitera de médialisation des cordes vocales ;
concernant la lésion phrénique postopératoire, elle a totalement
récupéré au contrôle radiologique.
3.8. Résultats à distance [tableau 3]
Aucun patient n’est décédé à ce jour. La survie était de 10 mois
(5,5-14,5). Aucune récidive locale n’était objectivée à la tomo-
densitométrie à 1 an.
4. DISCUSSION
Malgré un développement important de la chirurgie mini- invasive
pour diérentes spécialités chirurgicales [1,2], l’abord du médias-
tin reste dicile et la chirurgie ouverte reste le gold standard. La
CVA a trouvé une place limitée, principalement indiquée pour
les tumeurs de petite taille et/ou du médiastin postérieur, alors
que pour le médiastin antérieur, elle fait toujours débat et peut
être réalisée parfois aux dépens d’un abord complexe [13,14].
porelle de 25,2 kg/m² (22,9-27,6). Le score de l’American Society
of Anesthesiologists (ASA) était de 2 (1-3).
3.2. Région abordée et indication [tableau 1]
Le médiastin antérieur était abordé chez 18 patients (78%) ; les
indications étaient 11 tumeurs thymiques (48%), 5 thymectomies
pour myasthénie auto-immune sans tumeur (21%) et 2 tumeurs
parathyroïdes (9 %). Le médiastin moyen était abordé chez 3
patients (13%) ; les indications étaient 2 curages ganglionnaires
(9%) pour adénopathie médiastinale isolée dans le cadre de tu-
meur maligne en rémission complète (un cancer colorectal et un
lymphome) et 1 tumeur parathyroïde (4%). Le médiastin posté-
rieur était abordé chez 2 patients (9%) ; les indications étaient 2
tumeurs pararachidiennes (9%).
3.3. Temps opératoires [tableau 2]
Le temps total d’occupation au bloc opératoire est de 185 mi-
nutes (170-233), comprenant le temps de conditionnement de
85 minutes (60-90) et le temps opératoire de 120 minutes (100-
175) ; ce dernier est subdivisé en temps nécessaire au docking
qui était de 30 (15-30) minutes, en temps à la console qui était
de 80 minutes (65-90) et en temps nécessaire à la fermeture
qui était de 10 minutes (10-15). Par ailleurs, le temps de docking
semble avoir diminué entre les 10 premiers (de l’ordre de 30 mi-
nutes) et les 13 suivants (de l’ordre de 15 minutes).
3.4. Déroulement de l’intervention [tableau 2]
Le saignement peropératoire, estimé par la quantité d’aspiration
pendant l’intervention, était de 25millilitres (5-50) ; aucun sai-
gnement n’était supérieur à 300 millilitres et ne nécessitait de
transfusion de culot globulaire. Aucune conversion n’était né-
cessaire que ce soit pour un problème technique ni hémorra-
gique. Le drainage en fin d’intervention était réalisé chez 11 pa-
tients (48%) ; aucun bullage n’était observé dès le premier jour
postopératoire et la durée de drainage était de 2 jours (1,5-3).
3.5. Histologie [tableau 2]
Le diagnostic histologique concluait à, par ordre décroissant : 7
hyperplasies thymiques (30%), 6 thymomes (26%), 2 adénomes
parathyroïdiens (9%), 2 de schwannomes (9%), 1 thymolipome
(4 %), 1 kyste thymique (4%), 1 lipome parathyroïdien (4 %), 1
kyste bronchogénique (4 %), 1 nodule fibro-hyalin (4 %) et 1
ganglion normal (4%). La taille de la tumeur réséquée était de
40 millimètres (27,5-52,5), pour une taille de la pièce opératoire
Figure 3. Modification de la position des trocarts
Photographie de gauche. Position initiale des trocarts (suivant la description de Rea pour le médiastin antérieur) : le trocart instrument crânial est situé
à proximité du creux axillaire ; devant un « petit thorax », celui-ci est dicile à positionner et un abord par l’hémithorax à droite est alors utile aux
dépens d’un moins bon contrôle du nerf phrénique gauche.
Photographie de droite. Le trocart instrument crânial est déplacé en transpectoral, ceci étant possible quel que soit la hauteur du thorax du patient,
autorisant un abord par l’hémithorax gauche pour la plupart des lésions du médiastin antérieur (centrale et latéralisée à gauche), l’abord à droite étant
alors réservé uniquement aux lésions particulièrement latéralisées à droite.