Connaître le risque infectieux pour une meilleure maîtrise Dr Emilie POIRIER Formation APHAL Mardi 15 septembre 2015 Chaîne de contamination réceptivité du sujet INFECTION RESERVOIR AGENT INFECTIEUX (bactéries, virus, champignons) -environnement - individu TRANSMISSION - endogène - exogène directe ou indirecte 2 Les Bactéries (1) • Celles bénéfiques pour l’homme sont dites commensales et saprophytes et sont présentes • dans l'alimentation : fermentation pour les fromages, yaourt, vin, saucisson… • dans l'intestin (saprophytes) : dégradation des aliments, protection contre l’infection • Sur la peau: équilibre de la flore cutanée, barrière naturelle Les Bactéries (2) • Certaines bactéries sont toujours pathogènes ex : peste, tuberculose, syphilis, diphtérie... • D’autres bactéries ne deviennent pathogènes que dans certaines circonstances liées aux terrains : maladie, dénutrition... liées aux soins : sondage, cathéter, endoscope, ATB.. = Bactéries opportunistes Staphylocoque doré Morphologie : Cocci Gram + En forme grappe de raisin Dépourvu de capsule Très résistant à la dessiccation et de nombreuses substances Parfois portage asymptomatique (20 à 30% des soignants) Réservoirs : bactérie dite ubiquitaire. Rhinopharynx Peau Intestin Environnement Modes de transmission: croisée directe (gouttelettes de salive) croisée indirecte (mains, matériel…) Entérocoque Morphologie: Cocci Gram + sous forme de chaînette Très résistant dans l’environnement Réservoir : Mode de transmission: sphère intestinale de l’homme et des animaux indirecte !! Si dans l’environnement : pollution d’origine fécale Le plus souvent, portage asymptomatique Escherichia Coli Morphologie : bacille Gram mobile Particularité : indicateur de la contamination fécale (bactérie intestinale très commune chez l’humain et les animaux à sang chaud) Réservoirs possibles : Environnement : sol, végétaux, eau Flore digestive normale de l'homme Réservoir animal (bovins) Mode de transmission : essentiellement indirecte Escherichia coli Pouvoir pathogène : capacité à adhérer et à envahir les tissus La production d’entéro toxines responsables de diarrhées - I. urinaires (germe retrouvé dans 25% des cas) - I. intestinales PSEUDOMONAS AEROGINOSA ou bacille pyocyanique Morphologie: Bacille Gram – Mobile grâce à un flagelle se multiplie sur des milieux hostiles ou pauvres et résistent bien aux agents chimiques. Mode de transmission: Essentiellement indirecte : Eau matériel mal désinfecté (humidificateurs, endoscopes…) Linge humide Rarement retrouvé chez l’homme sain LES VIRUS (1) • pas des êtres vivants • virus a obligatoirement besoin d’un hôte pour se développer, se multiplier ! (pas autonome) • pas d'autonomie de multiplication • pas tués par les antibiotiques • plus ou moins résistants (enveloppe signe la fragilité) Ils sont responsables de 60 % des maladies infectieuses connues LES VIRUS (2) • Quelques virus • VIRUS ENVELOPPES (fragiles) : – Herpès, SIDA, hépatite B et C, grippe transmission DIRECTE • VIRUS NUS : très résistants – polio, hépatite A, Norovirus transmission DIRECTE, transmission INDIRECTE LES VIRUS (3) Survenue concomitantes à des pics communautaires Circulation fréquente de plusieurs souches au cours des épidémies Atteinte fréquente des immunocompétents • Infections « généraliste » Gastroentérite virale, Grippe, Varicelle, Rougeole, VRS … • Infections potentiellement liées aux soins Hépatite C, VIH LES CHAMPIGNONS (1) Plusieurs familles Levures Candida spp. Cryptococcus spp. Saccharomyces spp. Champigons filamenteux « Moisissures » (spores) Aspergillus spp. Les champignons dimorphiques (dans le sol et in vitro sous forme filamenteuse, in vivo à l’état parasitaire sous forme levure, agents mycoses exotiques / histoplasmose LES CHAMPIGNONS (2) Saprophytes (commensaux) ou parasites Habitat courant = sol, aérobies, T° = 20 – 27°C, humidité Production de spores par multiplication asexuée (parfois par reproduction sexuée) Les infections fongiques ou mycoses sont des affections dues à des champignons microscopiques ou micromycètes. 75 000 à 1,5 million d'espèces [250.000 probable] 200 à 400 (< 1/1000ème) potentiellement pathogènes pour l’homme Mycoses Superficielles Peau Phanères Muqueuses (digestive, génitale) Profondes Sous-cutanées Viscérales Septicémiques Disséminées LES CHAMPIGNONS (4) Principales voie d’entrée chez l’homme LES CHAMPIGNONS (8) Les patients à risque élevé de développer une AI sont hospitalisés =,infection nosocomiale Les AI ne sont pas des maladies contagieuses Exceptionnel qu’un patient élimine des spores : si plusieurs patients développent simultanément une AI, il faut rechercher une cause environnementale Une AI peut se développer : Soit parce que le patient était colonisé avant son hospitalisation Soit parce qu’il se contamine en milieu hospitalier Il faut éviter que le patient se contamine au cours de l’hospitalisation LES CHAMPIGNONS (9) Incidence croissante des facteurs favorisants locaux ou généraux LES PARASITES parasitoses: toxoplasmose, paludisme, gale, poux, puces et punaises R I Réservoirs (1) Varient selon l’agent infectieux T Individus liquides biologiques (sang…) excrétion (toux, selles…) mains (manu portage) Environnement air, eau, surfaces matériel Réservoir (2) Les mains De 100 à 1000 bactéries/cm² Le Cuir Chevelu Environ 1 million de bactéries/cm² Les Aisselles De 1 à 10 millions bactéries/cm² Les matières Fécales Environ 100 millions de bactéries/g Le Front De 10 000 à 100 000 bactéries/cm² La Sécrétion Nasale Environ 10 millions de bactéries/gramme La Salive Environ 100 millions de bactéries/gramme Modes de transmission (1) • par auto-infection : l’individu s’infecte avec sa propre flore commensale (peau, muqueuses, tube digestif) : candidose, septicémie à staphylocoque, infections intraabdominales… • Infection parfois facilitée par acte opératoire, suture non étanche, soins, mauvaise gestion des FR intrinsèques… • par contamination à partir de l'environnement : air, poussières, perfusion, cathéter, endoscope, linge, matériel, surfaces... • par échange interhumain : transmission croisée (directe ou indirecte) – Manuportage +++ Transmission par contact Transmission la plus importante et la plus fréquente des infections associées aux soins Direct ou indirect (surfaces, matériel …) Mains ++++ Adénovirus (contact + gouttelettes) Gastro-entérite Plaie infectée (Strepto A) Conjonctivite virale Pédiculose Gale SARM (cutané) E coli (urines, fèces) …. Transmission par gouttelettes Sécrétions respiratoires ou salivaires Produites pendant la toux, les éternuements, certaines manœuvres… Projetée sur une courte distance Sédimentation rapide Se déposent sur la muqueuse conjonctivale, nasale, buccale ou respiratoire de l’hôte Adénovirus Oreillons Rubéole Infections à Méningocoques Grippe - VRS Coqueluche Pharyngite à Streptocoque A Pneumonies bactériennes Transmission par voie aérienne Sécrétions respiratoires < 5 mm Suspension dans l’air Diffusion à distance de la source BK, rougeole, varicelle Particules de taille variable Poussières : 10 à 100 µm microgouttelettes émises par les voies respiratoires humaines ou par aérosolisation : 10 à 1000µm Principales portes d’entrée Tractus respiratoire Muqueuses Peau lésée Facteurs de risque liés au patient : le risque infectieux intrinsèque R I T Facteur généraux Baisse de l’immunité liée à: age (extrêmes de la vie ) la dénutrition : dépistage, surveillance, renutrition avant acte invasif programmés non urgent l’alcoolisme, tabagisme : aide au sevrage (même momentané) les effractions cutanées (brûlés, escarres, accidentés, opérés) Prévention, optimisation cicatrisation le diabète : dépistage, surveillance, insulinothérapie artérite Différentes Immunosuppressions Infection par le VIH Ac monoclonaux Leucémies aigues Autogreffes Allogreffe LLC Tumeur solides Greffes d’organes solides Corticothérapie au long cours … Risque majeur ENP 2012 Nécessité de combattre sur tous les fronts