application 2π-p´eriodique
ENS Lyon M’1 90 : Th´eor`emes de Lie et d’Engel
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PARTIE I
1. ecessit´e de vecteur propre commun : Le premier vecteur d’une base com-
mune de trigonalisation est eectivement un vecteur propre commun `a tous
les ´el´ements de F: la condition est donc bien n´ecessaire.
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2. stabilit´e de Vu(λ) par F: usuel.
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3. Existence d’un vecteur propre commun : proc´edons par r´ecurrence sur la
dimension nde V:
Si n=1 , le r´esultat est imm´ediat car tout vecteur non nul est propre pour
tout endomorphisme.
Si n>1 et si tous les ´el´ements de Fsont des homoth´eties, le r´esultat est
encore ´evident.
Sinon, on choisit uFnon homoth´etie et λl’une de ses valeurs propres
(elle existe car nous sommes sur C) . Le sous-espace Vu(λ) est strictement
inclus dans V, donc de dimension <n, et il est stable par F. On peut
alors appliquer l’hypoth`ese de r´ecurrence aux endomorphismes induits sur
Vu(λ) par les ´el´ements de F(qui commutent bien) : ils poss`edent un
vecteur propre commun, ce qui donne le r´esultat voulu :
Les ´el´ements de Fposs`edent un vecteur propre commun .
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4. Ftrigonalisable : On proc`ede par r´ecurrence sur n, matriciellement, ou
bien en utilisant les transpos´ees :
Pour n=1 , le esultat est ´evident.
Si n>1 , consid´erons le sous-ensemble tFde L(V) compos´e des trans-
pos´ees des ´el´ements de F. On peut appliquer la question pr´ec´edente aux
´el´ements de tFcar ils commutent entre eux : ils poss`edent donc un vecteur
propre commun, qui est un ´el´ement ϕ"= 0 de V.
Pour chaque uF, on peut donc ´ecrire tu(ϕ)=λϕ ,c`adϕu=λϕ ,
et il est alors clair que l’hyperplan H=Ker ϕest stable par tout uFcar
ϕ(x)=0=ϕ(u(x)) = 0 .
L’hypoth`ese de r´ecurrence s’applique alors aux endomorphismes induits
sur Hpar les ´el´ements de F(qui commutent bien) : ils se trigonalisent,
simultan´ement, dans une base (e1,... ,e
n1) de H. En compl´etant cette
base de Hpar un vecteur en, on obtient une base de Vdans laquelle
la matrice de chaque uFest triangulaire sup´erieure, ce qui ach`eve la
r´ecurrence :
Fest trigonalisable .
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1
5. et 6. Diagonalisation simultan´ee : On raisonne ici encore par ecurrence
sur n; le esultat est encore ´evident pour n= 1 et aussi lorsque tous les
´el´ements de Fsont des homoth´eties.
Sinon, on choisit encore uF, non homoth´etie. u´etant diagonalisable,
Vest la somme directe des sous-espaces propres Vu(λ) de u. Tous ces
sous-espaces propres sont stables par Fet de dimension <n. L’hypoth`ese
de r´ecurrence s’applique alors aux endomorphismes induits sur Vu(λ) par
les ´el´ements de F(qui commutent bien, et qui sont diagonalisables en tant
que restrictions d’endomorphismes diagonalisables) : ils se diagonalisent,
simultan´ement, dans une base B(λ) de Vu(λ) . La juxtaposition de ces
bases B(λ) fournit alors une base de Vdans laquelle tous les ´el´ements de
Font une matrice diagonale :
Les ´el´ements de Fsont simultan´ement diagonalisables .
PARTIE II
1. Alg`ebre de dimension 2 : Notons d’abord que (u0,v
0) est libre, sinon le
crochet serait nul. (u0,v
0) est donc une base de F. En prenant dans F#un
couple (u#
0,v
#
0) analogue, on d´efinit un isomorphisme d’espaces vectoriels
ϕde Fsur F#par ϕ(u0)=u#
0et ϕ(v0)=v#
0.
En g´en´eral, cet isomorphisme ne v´erifie pas la propri´et´e compl´ementaire
demand´ee (c`ad : ϕn’est pas un isomorphisme d’alg`ebres de Lie) : si, en
eet, u=au0+bv0et v=cu0+dv0sont deux ´el´ements de F, alors :
[u, v]=[au0+bv0, cu0+dv0]=(ad bc)[u0,v
0] , donc ϕ([u, v]) =
(ad bc)ϕ([u0,v
0]) ,
alors que :
[ϕ(u),ϕ(v)] = (ad bc)[ϕ(u0),ϕ(v0)] = (ad bc)[u#
0,v
#
0].
Il apparaˆıt donc que ϕconvient si et seulement si ϕ([u0,v
0]) = [u#
0,v#
0] . Il
nous faut donc commencer par “normaliser” les couples (u0,v
0) et (u#
0,v#
0)
.
Puisque Fest une alg`ebre de Lie, le crochet (u0,v
0) appartient `a F:
[u0,v
0]=αu0+βv0. Nommons w0ce crochet (non nul par hypoth`ese) ;
quitte `a ´echanger u0et v0, on peut supposer β"=0.
On a alors [u0,w
0]=[u0,αu0+βv0)] = β[u0,v
0]=βw0et en consid´erant
maintenant t0=u0/β, on a : [t0,w
0]=w0.
Cela montre que, quitte `a remplacer (u0,v
0) par (t0,w
0) , on peut sup-
poser : [u0,v
0]=v0. De mˆeme, on peut supposer [u#
0,v#
0]=v#
0. Alors,
puisque ϕ(v0)=v#
0, l’isomorphisme ϕerifie bien la condition suppl´ementaire
impos´ee :
Il existe un isomorphisme d’alg`ebres de Lie de Fsur F#.
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2. Suite xk: Proc´edons par r´ecurrence sur k:
pour k=0,v(x0)l(v)x0est nul par hypoth`ese et appartient donc au
sous-espace (r´eduit `a 0) engendr´e par la famille vide ...
supposons le r´esultat au rang k; on peut ´ecrire :
v(xk+1)l(v)xk+1 =vu(xk)l(v)u(xk)=[v, u](xk)+u(v(xk)l(v)xk)
2
= ([v, u](xk)l([u, v])xk)+l([u, v])xk+u(v(xk)l(v)xk)
.
Si on examine cette expression :
Le crochet [v, u] est dans Jpuisque vJ, donc l’hypoth`ese de
r´ecurrence assure :
[v, u](xk)l([u, v])xkV ect (x0,... ,x
k1);
l([u, v])xkest bien sˆur dans V ect (x0,... ,x
k);
enfin, l’hypoth`ese de r´ecurrence assure que v(xk)l(v)xkV ect (x0,... ,x
k1)
, donc :
u(v(xk)l(v)xk)V ect (x0,... ,x
k).
Finalement, on peut conclure : v(xk+1)l(v)xk+1 V ect (x0,... ,x
k),
et le esultat est donc ´etabli par r´ecurrence :
kNvJv(xk)l(v)xkV ect (x0,... ,x
k1).
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3. stabilit´e de Upar J{u}: La stabilit´e par uecoule de la d´efinition
mˆeme des xk.
La stabilit´e par vJecoule de la question 2. puisqu’on y a ´etabli
v(xk)V ect (x0,... ,x
k).
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4. expression de l([u, v]) : D’abord, Uposs`ede une base de la forme (x0,... ,x
q1):
soit, en eet, qest le plus grand entier tel que (x0,... ,x
q1) est libre
(cet entier existe car Vest de dimension finie) ; alors xqest combinaison
lin´eaire de (x0,... ,x
q1) , de sorte que V ect (x0,... ,x
q1)=U#est
stable par u(il contient l’image par udes vecteurs qui l’engendrent). D`es
lors, cette stabilit´e assure que U#contient tous les xk, donc contient U.
Finalement U=U#, et la famille envisag´ee, libre et g´en´eratrice, est une
base de U. Notons aussi que dimU=q.
La question 2. signifie que dans cette base la matrice de la restriction
`a Ude chaque vJest triangulaire sup´erieure, avec tous les ´el´ements
diagonaux ´egaux `a l(v) . Par cons´equent, Tr(v|U=ql(v) . Comme [u, v]
est aussi dans J, on peut lui appliquer cette ´egalit´e :
Tr([u, v]|U)=ql([u, v]) .
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5. Stabilit´e de Wpar F: En fait, U´etant stable par uet v, la restriction
[u, v]|Uest aussi le crochet [u|U,v
|U] . De l’´egalit´e habituelle Tr(ab)=
Tr(ba) , on d´eduit que la trace d’un crochet est toujours nulle, donc
Tr([u, v]|U) = 0 . La question pr´ec´edente donne alors l([u, v]=0(q>0
car x"=0).
Ceci ´etant acquis, l’appartenance de x`a Wet de [u, v]`aJnous donne,
par d´efinition mˆeme de W:[u, v](x)=0,c`advu(x)=uv(x) , ou encore,
puisque v(x)=l(v)x:vu(x)=l(v)u(x). Cette ´egalit´e, valant pour tout
vJ, exprime que u(x)W, et ´etablit donc :
West stable par tout uF
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3
6. R´esolubilit´e quand dim F2 : Si [u, v] = 0 pout tout uet vdans F,
c`ad si Fest commutative, alors la suite {0}Fconvient (notons que
c’est toujours le cas si dim F1 ).
Sinon, on a constat´e au II1. que si u0et v0dans Fv´erifient [u0,v
0]"=0
, alors pour tout uet vdans F,[u, v] est colin´eaire `a w0=[u0,v
0] . La
suite {0}Cw0Fconvient donc.
Toute alg`ebre de Lie de dimension 2est r´esoluble.
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7. existence d’un id´eal de dimension d1 : Dans la suite des Fi, on peut
supposer Fp1"=F. Soit alors Jun hyperplan de Fcontenant Fp1.
C’est un sous-espace de dimension d1 et il erifie bien la propri´et´e qui
en fait un id´eal, puisque, contenant Fp1, il contient tous les crochets
d’´el´ements de F.
Pour la mˆeme raison, Jest une alg`ebre de Lie, et la suite {0}F1
...Fp1Jmontre que Jest r´esoluble.
Un id´eal J, de dimension d1, lui-mˆeme alg`ebre de Lie r´esoluble, existe.
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8. existence d’un vecteur propre commun : Proc´edons par r´ecurrence sur d.
Pour d=0,F=0 et le r´esultat est ´evident.
Si le r´esultat est acquis pour la dimension d1 , il s’applique `a l’id´eal
Jde la question pr´ec´edente : il existe un vecteur a"= 0 propre pour tous
les ´el´ements de J. Pour tout vJ, il existe donc un complexe l(v) tel
que v(a)=l(v)a.
L’application l:J−→ Cainsi efinie est une forme lin´eaire car compos´ee
de v+−v(a) et de λa+−λ, lin´eaires toutes les deux.
Si on introduit le sous-espace Wassoci´e `a lcomme au d´ebut de ce II , le
II5. indique que West stable par F. On peut alors chercher dans Wun
vecteur propre commun `a tous les ´el´ements de Fcar W"= 0 (il contient
a) et ses vecteurs sont ej`a propres pour tous les ´el´ements de J.
Soit uF,u/J. L’endomorphisme induit par usur Wposs`ede un
vecteur propre b(le corps de base est Cet W"= 0 ). On peut obtenir une
base de Fen adjoignant `a uune base de J.best alors propre pour tous
les ´el´ements de cette base de F, donc, par combinaison lin´eaire, pour tous
les ´el´ements de F:
Les ´el´ements de Font un vecteur propre commun.
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9. Ftrigonalisable : On proc`ede par r´ecurrence sur n=dim V. Il sut en
r´ealit´e de reprendre le raisonnement du I4. :
tFest une alg`ebre de Lie (car [tu, tv]=t[v,u] ), r´esoluble (car les tFi
fournissent une suite croissante ad´equate) ; on lui applique le r´esultat de
la question 8. ci-dessus, ce qui fournit un vecteur propre pour tFet donc
un hyperplan Hstable par F.
On applique alors l’hypoth`ese de r´ecurrence `a l’ensemble des endomor-
phismes induits sur Hpar les ´el´ements de F(qui est bien une alg`ebre
4
de Lie r´esoluble, car toutes les propri´et´es requises se transmettent, par
stabilit´e de H, aux endomorphismes induits).
D`es lors, on conclut comme au I4. :
Une alg`ebre de Lie r´esoluble est trigonalisable.
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10. R´eciproque : Soit B=(e1,... ,e
n) une base de trigonalisation commune
pour les ´el´ements de l’alg`ebre de Lie trigonalisable F, et posons Er=
V ect (e1,... ,e
r) . Pour tout uF, on a alors u(Er)Er.
Introduisons les sous-espaces Fk,k=0,1,... ,n , de F:
Fk={uF,r=k, .. . , n u(Er)Erk}.
(matriciellement, Fkest form´e des ´el´ements de Fdont la matrice dans la
base Best triangulaire sup´erieure lorsque k= 0 , avec, de plus, lorsque
k>0 , la diagonale principale nulle ainsi que les k1 diagonales qui lui
sont imm´ediatement sup´erieures.)
Il est imm´ediat que ce sont des sous-espaces vectoriels de F, que Fn={0}
,F0=Fet aussi que Fk+1 Fk. On note ´egalement que le produit d’un
´el´ement de Fkpar un ´el´ement de Flest dans Fk+l(lorsque k+ln,
sinon il est nul).
Enfin, soit uet vdans Fk. V´erifions que [u, v]Fk+1 :
si k= 0 , les matrices de uv et vu sont triangulaires sup´erieures, avec la
mˆeme diagonale, form´ee des produits des ´el´ements diagonaux de uet de
v. Ainsi la matrice de uv vu est triangulaire sup´erieure et `a diagonale
nulle : [u, v]F1.
si k>0,uv et vu sont, comme on l’a dit plus haut, dans F2kou nuls,
donc dans Fk+1 , et on a bien encore [u, v]Fk+1 .
La suite {0}FnFn1...F0=F´etablit donc :
Toute alg`ebre de Lie trigonalisable est esoluble.
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11. Application `a I4. : Dans l’hypoth`ese du I , Fest une partie commutative
de L(V). Soit Gle sous-espace vectoriel de L(V) engendr´e par F.
Gest commutatif car ses ´el´ements sont des combinaisons lin´eaires de ceux
de F. Ceci assure que Gest en fait une alg`ebre de Lie (tous les crochets
sont nuls, donc sont dans G) et qu’elle est r´esoluble (en prenant la suite
{0}G).
Le th´eor`eme de Lie assure que Gest trigonalisable, donc Faussi :
I4. est un corollaire du th´eor`eme de Lie.
PARTIE III
1. ad[u,v]=[adu, adv] : Il s’agit d’une simple v´erification du fait que pour
tout wL(V):
![u, v],w"=!u, [v,w]"!v,[u, w]".
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