Episodes multiples de cas de bactéries hautement résistantes (EPC et ERG) dans un centre hospitalier … Comment résister ? … Dr. S. DAVIDIAN – Pharmacien hygiéniste CH MONTELIMAR Journée d’échanges des réseaux ATB et BMR SUD-EST 15 novembre 2012 L’épidémie en quelques chiffres … … ERG + … - Cas index ERG + : Juillet 2011 • 24 ERG positifs : – 12 DCD (non en lien avec ERG) – 11 RAD + 1 EHPAD • 13 transmissions ERG positifs (durant l’ensemble des épisodes) • 500 patients contacts L’épidémie en quelques chiffres … … EPC + … - Cas index EPC + : Décembre 2011 - ECBU positive - Pas de notion d’hospitalisation à l’étranger • 9 EPC positifs (4 patients DCD + 1 patient négativé) • 0 transmission EPC positif (durant l’ensemble des épisodes) • 600 patients contacts Encore plus de chiffres … • 22 Episodes (au moins un patient positif) • Gestion de : – 33 patients positifs (ERG ou EPC) – 1139 patients contacts • 4170 prélèvements Zone cohorting « dédiée » avec équipe dédiée • Zone de 6 lits dans un service : – 1 IDE et 1 AS dédiées jour et nuit – 1 ASH fait le secteur en dernier • deux périodes (2 services) : – Du 19/03 au 24/04/2012 – Du 24/04 au 09/07/2012 Zone cohorting « dédiée » et équipe dédiée • Oui mais !!! – Accueil de patients ERG ou EPC positifs – Pour ne pas perdre d’activité (T2A oblige) … Accueil de patients contacts … – Mais également accueil de patients ni contacts, ni positifs, … – Patients double dépistage : • Nous avons généré 102 nouveaux contacts avec double dépistage (EPC et ERG) – Trouble dans l’esprit des soignants (quels type de dépistage ?, combien ? …) Zone de cohorting « dédiée » … Difficultés rencontrées … – Nombre de lits dans la zone de cohorting ? – A partir de combien de patients positifs faut-il la mettre en place ? – Dans quel service ? Quelle spécialité ? – Quels types de patients ? Questionnement éthique (perte de chance ?) – Le manque de personnel – Difficulté d’anticiper et de définir une ligne de conduite … … les poches de résistance … • Résistance des équipes médicales : – Incompréhension des consignes • Risque immédiat … et risque de santé publique • Équipe soignante dédiée (médecin ? Kiné ? … ) … les poches de résistance … • Résistance des équipes médicales : – Incompréhension des consignes • Risque immédiat … et risque de santé publique • Équipe soignante dédiée (médecin ? Kiné ? … ) – Perte de lit, peur de voir le patient rester longtemps dans le service, – Peur de voir son service devenir LE service d’accueil des nouveaux patients positifs – Difficulté d’informer les patients contacts (incompréhension des patients et des familles … ) … les poches de résistance … • Résistance des soignants : – Lourdeur du protocole d’isolement – Incompréhension des consignes – Fantasme / aux risques, angoisse réelle du personnel (un arrêt maladie, …) … zone « des pestiférés » … … les poches de résistance … • Résistance de l’administration – Perturbation des organisations – Mobilisation des ressources – Pas le personnel en nombre suffisant … – Pertes d’activités (logique comptable … ) … … les poches de résistance … • Résistance des patients contacts : – Incompréhension … – Difficulté pour avoir accord du patient pour la surveillance – Si patient contact sort .. Difficulté d’avoir les résultats du suivi … manque de fiabilité de certains résultats … – Plainte de patient … • Résistance des établissements voisins – Difficultés pour faire muter un patient positif ou même contact sur un autre établissement ; … les coûts … Addition salée Evaluation du coût du cohorting : • • Réorganisation des soins : 0.90 ETP IDE/mois 0.90 ETP AS/mois Matériel de protection : • 31 500 € /3 mois 26 250 €/3 mois 9 203 Euros Baisse de recette par fermeture de lit : 63 000 Euros Evaluation du coût des prélèvements : 197 206 Euros • Energie dépensée par l’EOH …malheureusement difficile à chiffrer … 3 H / jour depuis début épidémie … Et le patient dans tout ça ? • Perte de son statut de patient … … mais devient LE patient positif et sa pathologie : le « syndrome de la patate chaude » : • La première question qui se pose, faut-il vraiment l’hospitaliser dans notre établissement ? • Le deuxième dans quel service ? Qui va accepter de le prendre ? • Dans quel service va-t-il générer le moins de cas contacts ? • … • Et enfin … il vient pourquoi déjà ? Conclusion … … Politiquement correcte … Les apports de cette épidémie … points positifs … • Amélioration des pratiques PS et PC par les équipes de soins, • Renforcement des liens avec l’EOH, • Amélioration des informations données aux patients, • MEP d’une fiche « alerte » informatisée dans le dossier du patient. Les apports de cette épidémie … points négatifs … • Epidémie longue et épuisante …banalisation de ce type de BHR • Chronophage … « énergivore » • Difficulté de faire passer les messages surtout lors de retour en EHPAD • Patients considérés comme des « pestiférés » … t n e v u e p s o op … r p té s li i n i a sib t r autour … n e…Réflexions e c : es De la zone géographique dédiée et de l’équipe dédiée … n r io vot t n r e A partir de notre expérience t At urte Pas de preuve scientifique he …Conclusion … Zone géographique dédiée et/ou équipe dédiée ? • Finalement qu’est-ce qui est véritablement important ? • Equipe dédiée ?… oui mais : – En partie : Quid du médecin ? Quid des kiné ? … et toutes les équipes transversales ? … – Les mêmes soignants sur les deux zones … ªconsignes pas comprises par tous les acteurs Zone géographique dédiée et/ou équipe dédiée ? • Zone géographique dédiée dans « l’esprit » des soignants : • Matérialisation d’une zone de danger • Précautions standards et complémentaires deviennent obligatoire ? – Risque de transmission pour le patient – Peur du soignant d’être « contaminé » • Consignes plus compréhensibles pour les soignants CONCLUSION • Pour prévenir l’émergence et la diffusion des EPC et ERG … – RESPECT : • Des précautions standards • Des précautions complémentaires – Travailler avec les acteurs de terrain sur le bon usage des antibiotiques … qui ne doivent pas être automatiques