1 Introduction
Les horloges atomiqes sont actuellement les instruments de mesure du temps les plus pr´ecis que
l’on sait mettre en oeuvre. La pr´ecisonrelativedelamesuredela seconde par de tels dispositifs
est ´evalu´ee `a10
−15 pour les appareils les plus courant, soit l’´equivalent de la d´erive d’une seconde
pour 50 millions d’ann´ees. Derni`erement, grˆace au projet PHARAO consistant en la r´ealisation
d’une horloge atomique en apesenteur, cette pr´ecision descend jusqu’`a10
−16.
Au cours des propos qui vont suivre, on s’efforcera de rep´erer quels sont les facteurs limitant la
pr´ecision de la mesure de la seconde et de savoir si la pr´ecision des horloges atomiques va tendre
vers une limite.
2 Erreurs de mesure sur la seconde atomique
2.1 Fondement de la mesure et de l’erreur : approximation de l’atome
isol´eaurepos
La qualit´edelamesureestbas´ee sur l’obtention d’un ´etalon atomique de fr´equence id´eale sur
lequel est asservi un oscillateur. La fr´equence de r´ef´erence serait d´efinis en th´eorie par des transi-
tions entre deux niveaux d’´energie voisins tr`es bien s´epar´es d’un atome ou d’un ion unique, isol´e
et au repos.
Le cas id´eal de l’atome isol´e et au repos n’est, dans la pratique, qu’approch´e. Les conditons
exp´erimentales sont g´en´eralement les sources de l’´eloignement de cet ´etat.
Les perturbations induites sur la mesure d´ecoulent majoritairement de l’asservissement de la
fr´equence de l’oscillateur sur la fr´equence atomique. En effet, la boucle d’asservissement ´etant
bas´ee sur la mesure de la probabilit´e de transition autour de la r´esonnance atomique, le moindre
´ecart de fr´equence sera interpr´et´e comme une variation de la fr´equence de r´ef´erence par la boucle
qui changera la fr´equence de l’oscillateur.
Les effets influants sur la pr´ecision de la mesure sont soit des effets li´es `alamesure(d´etection ou
instrumentation) soit des effets physiques.
Dans la suite du document nous allons d´ecrire l’effet de ces perturbations en cherchant `aca-
ract´eriser l’ordre de grandeur de l’erreur sur la mesure de la seconde et en donnant un exemple
d’application dans lequel ce probl`eme a ´et´e soit rencontr´e et/ou solutionn´e.
2.2 Inexactitude
L’inexactitude d’un ´etalon atomique est d´ecrite comme sa capacit´e`afournirsans´etallonnage
une fr´equence en accord avec la d´efinition de la seconde. La seconde est d´efinie par rapport `a une
transition ´energ´etique d’un atome ou d’un ion stable, isol´e et au repos. Or, dans la pratique, les
atomes impliqu´es dans ces transitions se trouvent dans des ´etats hors d’´equilibre et ne sont pas
isol´es. La fr´equence de r´ef´erence (ν0) est une fr´equence propre accessible dans un domaine spatial
limit´e infiniment fin (en th´eorie). La configuration exp´erimentale et ses contraintes va introduire
des effets syst´ematiques perturbant la mesure de cette fr´equence (effets que nous d´ecrirons dans
les sections suivantes). A la sortie du dipositif, on va donc r´ecup´erer une valeur moyenne νsde
la fr´equence mesur´ee qui sera sensiblement diff´erente de la fr´equence de r´ef´erence. La pr´ecision
relative qui va caract´eriser l’incertitude sur la mesure du temps par l’horloge va alors ˆetre d´efinie
comme l’incertitude1σEsur la d´etermination du rapport R=nus
ν0.
1On note que cette notion d’incertitude est une notion g´en´erale d´efinie dans chaque cas o`u une grandeur est
r´ef´erenc´ee par rapport `aunph´enom`ene naturel invariant
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