Stress professionnel et cardiopathie ischémique :
une association mieux comprise.
Article paru le : Mercredi 20 Février 2008
Chandola T, et al. Work stress and coronary heart disease: what are the mechanisms? Eur
Heart J. 2008 Jan 23 [Epub ahead of print].
Le stress au travail est associé à un risque accru de cardiopathie ischémique mais le
mécanisme de cause à effet restait mal connu. Une équipe de chercheurs s´est penchée sur la
question et a mis en évidence un double mécanisme d´action, direct lié au système
neuroendocrinien et indirect via des facteurs de risque comportementaux liés au mode de vie.
Ces résultats sont issus d´une étude menée sur 10 308 sujets londoniens, âgés de 35 à 55
ans au moment de l´inclusion (1985-88). Jusqu´en 2004, plusieurs paramètres ont été évalués :
l´incidence des cardiopathies ischémiques, la variabilité de la fréquence cardiaque, l´élévation
matinale du cortisol (l´hormone de « stress »), l´apparition d´un syndrome métabolique et
différents facteurs de risques tels que le régime alimentaire, l´exercice physique, le tabagisme
et l´alcool.
Chez les moins de 50 ans,
Il y a une association nette entre le niveau de stress professionnel et le risque de
cardiopathie ischémique, avec une augmentation du risque de 68 % comparativement aux
sujets qui ne déclaraient pas de stress au travail (RR 1,68, IC 95 % 1,17-2,42). Le risque est
moins élevé et non significatif chez les 50-60 ans. Fait plus nouveau, l´association observée
entre le stress professionnel, la variabilité de la fréquence cardiaque et la cortisolémie
matinale, quel que soit l´âge : les sujets les plus stressés au travail ayant la plus faible
variabilité de la fréquence cardiaque et un taux de cortisolémie matinale plus élevé, soulignant
la perturbation du système neuroendocrinien. Ces résultats persistent après ajustement sur les
facteurs de risque environnementaux. Une association significative a également été mise en
évidence entre le stress professionnel et des facteurs de risque comportementaux, susceptibles
d´augmenter le risque cardiovasculaire, tels que la sédentarité, une alimentation pauvre en
fruits et en légumes et l´existence d´un syndrome métabolique. Environ 32 % de la relation
entre stress professionnel et cardiopathie ischémique peut être attribué aux facteurs de risque
comportementaux et au syndrome métabolique
Dr Corinne Challeton.