Introduction
Le premier objet de ce m´emoire est l’´etude arithm´etique des courbes
alg´ebriques planes sur un corps fini. `
A une telle courbe est associ´ee une
fonction zˆeta, qui encode des informations sur son arithm´etique, et qui, `a
l’instar d’autres fonctions zˆeta, v´erifie des propri´et´es telles qu’une ´equation
fonctionnelle ou une “hypoth`ese de Riemann”. Le fait est que, contrairement
au cas des fonctions zˆeta de Dedekind relatives aux corps de nombres, on sait
d´emontrer l’hypoth`ese de Riemann pour les fonctions zˆeta de courbes sur les
corps finis ; ceci a de nombreuses cons´equences arithm´etiques, par exemple,
elle permet une d´emonstration imm´ediate du th´eor`eme de Hasse pour les
courbes elliptiques. Signalons qu’il est possible d’attacher une fonction zˆeta
`a une vari´et´e de dimension quelconque sur un corps fini, toutefois, par souci
de simplicit´e, nous n’´etudierons s´erieusement que le cas des courbes. Notons
que ceci ne nous ´eloigne nullement des fonctions zˆeta de Dedekind, puisque
l’anneaux des entiers d’un corps de nombre est lui aussi de dimension un.
Afin de mieux comprendre les fonctions zˆeta de Dedekind en vue de l’hy-
poth`ese de Riemann, il semble profitable d’´etudier davantage les fonctions
zˆeta de vari´et´es sur les corps finis, en raison de l’analogie qu’elles pr´esentent
avec elles. `
A cette fin, J.S. Milne a ´etabli dans [Mil80] une formule reliant
la valeur en z´ero de la fonction zˆeta d’une vari´et´e sur un corps fini `a une
sorte de caract´eristique d’Euler des espaces de cohomologie ´etale de ladite
vari´et´e. Toutefois, cette formule ne s’applique qu’aux vari´et´es projectives
non singuli`eres, et est de surcroˆıt fort peu naturelle. Ces inconv´enients ex-
pliquent l’int´erˆet des travaux de Stephen Lichtenbaum, publi´es dans [Lic05],
qui, grˆace `a l’introduction d’une cohomologie Weil-´etale, version l´eg`erement
modifi´ee de la cohomologie ´etale, r´eussissent `a aboutir `a une formule plus
naturelle, et surtout `a s’affranchir du cadre projectif non singulier, et mˆeme
`a se g´en´eraliser au cas des sch´emas de type fini sur Spec(Z) tels que les an-
neaux d’entiers de corps de nombres, comme [Lic09] le laisse entrevoir. Aussi,
apr`es avoir pr´esent´e la cohomologie Weil-´etale dans le cadre des vari´et´es sur
les corps finis, qui constitue le deuxi`eme objet de ce m´emoire, en ´evoquerons-
nous quelques applications r´ecentes et prometteuses.
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