caulinaires (qui tiennent à la tige) et engainantes. Les fleurs peuvent mesurer plusieurs
centimètres de diamètre. Les fleurs ressemblent à celles du pissenlit, mais en beaucoup
plus gros. Les parachutes des fruits, gros et rigides, sont blanchâtres ou fauve. Le salsifis
cultivé se reconnaît facilement à ses fleurs pourpres ou bleues. Les deux autres espèces
se distinguent l'une de l'autre par quelques détails mineurs. Par exemple, Ia tige de T.
dubius est gonflée sous la fleur, contrairement à celle de T. pratensis qui a des feuilles aux
bords crispés s'effilant abruptement pour former de longues pointes recourbées; les
feuilles de T. dubius n'ont par contre ni bords crispés ni bouts recourbés. Les fruits de T.
pratensis ont environ 2,5 cm de longueur et ceux de T. dubius, habituellement plus de 3
cm.
Où le trouver
Les trois espèces furent importées d'Europe vers la fin du 19e siècle. Le salsifis cultivé est
un véritable légume potager, aujourd'hui moins utilisé, mais qu'on trouve souvent dans nos
régions, poussant en liberté dans les vieux jardins et vergers ainsi que le long des routes.
Le salsifis majeur et le salsifis des prés, de couleur jaune, se retrouvent dans toutes les
provinces, à l'exception de Terre-Neuve. Tragopogon pratensis est très commun dans
l'Est; T. dubius est abondant en Colombie- Britannique et dans les Prairies et se répand
rapidement en Ontario et au Québec
Comment les accommoder
Les racines pivotantes charnues de ces espèces, semblables à des carottes, font un
excellent légume cuit, dont certains comparent le goût à celui de l'huître ou du poisson
salé, mais nous le rapprocherions plutôt du panais. Il est préférable de les récolter à l'été
ou à l'automne sur des plants de première année; les racines des plants en pleine
floraison sont décidément médulleuses (rempli de moëlle) et coriaces, mais elles n'en sont
pas moins agréables au goût. Une fois pelées et coupées, les racines perdent rapidement
leur couleur. On doit donc les faire cuire non pelées ou les faire bouillir immédiatement
après les avoir pelées. Le trempage dans l'eau additionnée d'un peu de vinaigre ou
d'acide ascorbique s'avère aussi efficace.
Les jeunes feuilles sont elles aussi comestibles. En fait, on peut faire cuire les feuilles
basilaires avec les racines. En outre, on peut, comme pour l'asclépiade, laisser coaguler le
latex de la tige pour en faire une agréable gomme à mâcher d'un nouveau genre. Il est
parfois possible d'acheter le salsifis au marché ou d'en commander comme hors-d'oeuvre
dans la plupart des restaurants français, habituellement à prix fort. Pourquoi ne pas vous
préparer un repas à la française et inscrire le salsifis au menu; il ne vous en coûtera pas
un sou si vous le récoltez vous-même. Ces plantes croissent très vite une fois semées. Si
vous en aimez le goût, vous pouvez faire revivre le salsifis et l'introduire dans votre jardin.
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