Exercices : Algèbre linéaire - Les maths en ECS2 à La Bruyère

ECS2 – Lycée La Bruyère, Versailles
Année 2013/2014
Algèbre linéaire
Feuille d’exercices
1Dans l’espace vectoriel C(R,R)des fonctions continues de Rdans R, montrer que les
familles suivantes sont libres :
1. fa:x7→ eax ,aR;2. ga:x7→ |xa|,aR;3. hn:x7→ sin nx,nN
2Les sous-espaces vectoriels de Knpeuvent être dénis de trois façons suivantes :
par des équations cartésiennes :
E={(x,y,z,t)R4:xy+z=0,y2t=0};
par un paramétrage :
F={(2a3b+c,a+2bc,b+c,a)}(a,b,c)R3;
par la donnée d’une base (ou d’une famille génératrice) :
G=Vect(1,2,1,0),(0,1,3,1).
Écrire chacun de ces sous-espaces vectoriels de R4sous les trois formes possibles.
3Montrer que l’ensemble E des polynômes P =a0+a1X+a2X2+a3X3+a4X4R[X]de
degré inférieur ou égal à 4 vériant les équations
a02a1+3a3a4=0
2a04a2+a3=0
a0+2a14a22a3+a4=0
est un sous-espace vectoriel de R4[X]et en déterminer une base.
4Montrer que toute famille de polynômes non nuls et de degrés deux-à-deux distincts est
libre.
5Montrer que toute matrice A Mn(K)admet un polynôme annulateur non nul.
6Soit E =C(R,R)le R-espace vectoriel des fonctions continues de Rdans R. On dénit
l’application ϕ:EE en posant, pour tout fE,
ϕ(f) : RR,x7−ˆx
0
tf (t)dt.
Montrer que ϕest un endomorphisme de E. Est-il injectif ? surjectif ?
7Pour nNet aK, démontrer la formule de Taylor pour les polynômes :
PKn[X],P(X+a) =
n
P
k=0
P(k)(a)
k!Xk
lorsque P est un monôme puis dans le cas général.
8Soient A, B, B0et C quatre espaces vectoriels et f,f0,g,g0et hdes applications linéaires
telles que ci-dessous :
B
A C
B0
f
f0
g
h
g0
On suppose en outre que :
âhf=f0et g0h=g;
âfet f0sont injectives, get g0sont surjectives ;
âIm f=Ker get Im f0=Ker g0.
Le but de l’exercice est de montrer qu’alors hest un isomorphisme.
1. Montrer que pour tout aA, gf(a) = 0 et g0f0(a) = 0.
2. Étude de l’injectivité de h.
a. Soit bB tel que h(b) = 0. Montrer que g(b) = 0.
b. Justier qu’il existe aA tel que f(a) = b.
c. En calculant f0(a), montrer que b=0 et conclure.
3. Étude de la surjectivité de h.
a. Soit b0B0. Montrer qu’il existe bB tel que g(b) = g0(b0).
b. Justier que h(b)b0Im f0puis h(b)b0Im h.
c. Conclure.
9Soit (a,b)K×(K\ {0}). On considère l’ensemble E des suites (un)nNd’éléments de
Kvériant la relation de récurrence
nN,un+2=aun+1+bun.
1. Montrer que E est un sous-espace vectoriel de KN.
2. a. Montrer que l’application
ϕ:EK2,(un)nN7−(u0,u1)
est un isomorphisme de E sur K2.
b. En déduire que E est de dimension 2.
3. En déduire une démonstration du résultat du cours donnant une description des élé-
ments de E.
10 Pour nNdonné, montrer que l’ensemble
H=nPRn[X] : ˆ1
0
P(t)dt=0o
est un sous-espace vectoriel de Rn[X]; en déterminer la dimension puis en donner une
base.
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11 Soient n>1 et a0,a1,...,andes scalaires deux-à-deux distincts. Justier que pour tous
scalaires λ0, λ1, . . . , λn, il existe un unique polynôme P Kn[X]tel que P(ai) = λipour
tout iJ0,nK.
Indication. On pourra introduire l’application
ϕ:PKn[X]7−P(a0),P(a1),...,P(an).
12 Soit fun endomorphisme donné d’un espace vectoriel E de dimension n.
Déterminer la dimension de
F={gL(E) : gf=fg=0}.
13 Soient E un espace vectoriel de dimension nie et u,vdeux endomorphismes de E. On
suppose que
E=Im u+Im v=Ker u+Ker v.
Montrer que ces deux sommes sont directes.
14 Donner une base du noyau et de l’image de l’application linéaire canoniquement associée
à la matrice suivante :
A=
1 1 11 1
2 1 0 4 4
1 2 3 1 1
0 1 0 1 1
.
15 On considère l’application fqui, à P R3[X], associe
f(P) = 1
6P(3)(0)·(X3X22X)1
2P00(0)·(X23X) + 2P0(0)·X+2P(0).
1. Justier que fest un endomorphisme de R3[X].
2. Déterminer la matrice A représentant fen base canonique.
3. Montrer que e=1,X,X(X1),X(X1)(X2)est une base de R3[X]. Déterminer
la matrice de passage P de la base canonique à la base e.
4. Exprimer la matrice B de fen base e.
5. Pour nN, calculer Bnet en déduire An.
16 Soient nNet aR.
1. Vérier que f:P(X)7−P(X+a)dénit un endomorphisme de Rn[X].
2. Déterminer la matrice A de fen base canonique.
3. Justier que A est inversible et calculer A1.
4. Montrer que pour tout p,qJ0,nKtels que p<q,ona:
q
P
k=p
(1)qkk
pq
k=0.
17 Soit fun endomorphisme de R3tel que f26=0 et f3=0.
Déterminer rg fet rg f2ainsi que la dimension de Ker fet Ker f2puis montrer qu’il existe
une base de R3dans laquelle fest représentée par la matrice
010
001
000
.
18 Soient E =R2[X]et u,vles endomorphismes de E dénis par
u:P(X)7−P(X+1)et v:P(X)7−P(X1).
Discuter, en fonction du réel k, le rang de l’endomorphisme u+kv de E.
19 Soit ϕl’application qui à tout polynôme P R[X]associe le polynôme Q =ϕ(P)déni
par Q(X) = P(X+1) + P(X).
1. Vérier que ϕest un endomorpisme de R[X].
2. a. Montrer que Ker ϕ={0}. Qu’en déduit-on pour ϕ?
b. Pour nN, justier que ϕinduit sur Rn[X]un endomorphisme ϕnsurjectif.
c. En déduire que ϕest un automorphisme de R[X].
3. Soient ψ=ϕ2 idR[X]et H l’ensemble des polynômes s’annulant en 0. On note
Hn=HRn[X]pour tout nN.
a. Justier que H est un sous-espace vectoriel de R[X], ainsi que Hnpour tout nN.
b. Pour P R[X], exprimer le degré de ψ(P)en fonction de celui de P.
c. En déduire que Ker ψ=R0[X].
d. Montrer que Ker ψet F sont supplémentaires dans R[X]. En déduire que ψinduit
un isomorphisme de F sur Im ψ.
e. Montrer que ψest surjective.
4. En déduire l’existence d’une suite (Un)nNde polynômes telle que U0=1 et, pour
tout nN,
Un(0) = 0 et Un(X+1) = Un(X) + Un1(X).
Préciser le degré de Unet son coecient dominant.
5. Montrer que pour tout nN, la famille (U0,U1,...,Un)est une base de Rn[X].
6. Justier l’existence et l’unicité d’une suite (Pn)nNde polynômes telle que ϕ(Pn) =
2Xnpour tout nN.
7. a. Démontrer que :
nN,xR,Pn(1x)=(1)nPn(x).
b. En déduire les valeurs de P2n(0), P2n(1)et P2n+11
2pour tout nN.
c. Démontrer que P0
n=nPn1pour tout nN. Calculer P3, P4et P5.
d. Dresser le tableau de variations des restrictions des fonctions polynomiales Pnà
l’intervale [0,1](on pourra utilier une récurence sur n).
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20 Dans Rn, montrer que
G={(xi)n
i=1Rn:x1=x2=· · · =xn}et H =n(xi)n
i=1Rn:
n
P
i=1
xi=0o
sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires.
21 On se place dans R3. Calculer la matrice représentant dans la base canonique la composée
de l’homothétie de rapport 5 et de la projection sur le plan d’équation x+y+2z=0
parallèlement à la droite dirigée par le vecteur (1,2,1).
22 Soient E un K-espace vectoriel et pun projecteur de E. On dénit l’application πde L(E)
dans lui-même en posant, pour tout uL(E),π(u) = pu. Montrer que πest un
projecteur de L(E).
23 Soient E un K-espace vectoriel et p,qdeux projecteurs de E.
1. Montrer que pq=qsi, et seulement si, Im qIm p.
2. Montrer que pq=psi, et seulement si, Ker qKer p.
24 Soient E un K-espace vectoriel, pun projecteur de E et uun endomorphisme de E.
Montrer que ucommute avec psi, et seulement si, les sous-espaces Ker pet Im psont
stables par u.
25 Soient E un espace vectoriel de dimension nie et uun endomorphisme de E.
1. Montrer qu’on a équivalence entre les assertions suivantes :
(i) Ker u=Ker u2; (ii) Im u=Im u2; (iii) E =Ker uIm u.
2. Donner des exemples d’endomorphismes vériant ces conditions.
3. Le résultat subsiste-t-il en dimension innie ?
26 Soit nN. Une matrice A Mn(K)est dite magique s’il existe un scalaire τAtel que les
sommes des coecients se trouvant sur chaque ligne, sur chaque colonne et sur chaque
diagonale de A soient toutes égales à τA.
1. a. Vérier que l’ensemble Mdes matrices magiques de Mn(K)est un espace vectoriel
pour les lois matricielles usuelles.
b. Justier que τ:A7−τAest une application linéaire sur M.
2. Montrer que les ensembles E des matrices A magiques symétriques telles que τA=0,
F des matrices magiques antisymétriques et G des matrices dont tous les coecients
sont égaux sont des sous-espaces vectoriels supplémentaires de M.
27 Soient E un C-espace vectoriel et fun endomorphisme de E tel que f3=idE.
Montrer que :
E=Ker(fidE)Ker(fjidE)Ker(fj2idE).
28 Soit E un K-espace vectoriel de dimension nie rapporté à une base (e1,...,en). Pour tout
iJ1,nK, on considère le sous-espace vectoriel Fide E engendré par la famille (ej)j6=iainsi
que le sous-espace vectoriel Gi={fL(E) : Ker fFi}de L(E). Montrer que :
L(E) =
n
M
i=1
Gi.
29 Soit E un K-espace vectoriel. On s’intéresse aux endomorphismes fde E qui commutent
avec tous les autres :
gL(E),fg=gf.()
1. Proposer des solutions évidentes.
2. On suppose dans cette question l’espace E de dimension nie n. En raisonnant matri-
ciellement, déterminer tous les endomorphismes fde E réalisant ().
Indication. On utilisera la base canonique de Mn(K).
3. a. Démontrer le lemme suivant, intéressant en lui-même et souvent utile : un endo-
morphisme fde E est une homothétie si, et seulement si, pour tout xE, la famille
x,f(x)est liée.
b. En raisonnant géométriquement, et à l’aide du lemme précédent, déterminer tous
les endomorphismes fde E satisfaisant ().
Indication. On écrira qu’un tel endomorphisme fcommute en particulier avec les
symétries.
30 Soit E un K-espace vectoriel de dimension nie n>1 et fun endomorphisme de E. On
suppose fnilpotent, i.e. l’existence d’un entier k>1 tel que fk=0. On appelle indice de
nilpotence pde fle plus petit entier k>1 tel que fk=0 ; on a donc fp16=0 et fp=0.
1. Soit x0E tel que fp1(x0)6=0. Montrer que la famille x0,f(x0),f2(x0),...,
fp1(x0)est libre. Qu’en déduit-on sur p?
On suppose, dans le reste de l’exercice, que l’indice de nilpotence de fest égal à n.
2. Montrer que, pour tout jJ1,nK, dim(Ker fj) = j.
3. En déduire que si F est un sous-espace vectoriel de dimension dde E, stable par f, alors
F=Ker fd.
31 Soient E un K-espace vectoriel de dimension nie net fun endomorphisme de E. On
pose :
F=S
kN
Ker fket G =T
kN
Im fk.
1. a. Justier que les suites (Ker fk)kNet (Im fk)kNsont respectivement croissante et
décroissante pour l’inclusion.
b. En déduire qu’il existe pNtel que F =Ker fpet G =Im fp.
2. Montrer que :
(i) F et G sont des sous-espaces vectoriels de E stables par f;
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(ii) l’endomorphisme finduit sur F un endomorphisme fFnilpotent et sur G un endo-
morphisme fGbijectif ;
(iii) les sous-espaces F et G sont supplémentaires dans E.
3. Établir l’unicité du couple (F,G)satisfaisant les trois conditions précédentes. On dit
que le couple (F,G)réalise la décomposition de Fitting de E pour l’endomorphisme
f.
32 On considère l’endomorphisme d:P7−P0de K[X].
1. Pour nN, déterminer les sous-espaces vectoriels de Kn[X]stables par d.
Indication. Si F 6={0}est un sous-espace de Kn[X]stable par d, on pourra considérer
un polynôme de degré maximal dans F.
2. En déduire les sous-espaces vectoriels de dimension nie de K[X]qui sont stables par
d.
3. En déduire les sous-espaces vectoriels de dimension innie de K[X]qui sont stables
par d.
33 Soit fl’endomorphisme de R2[X]canoniquement associé à la matrice
A=
33 2
1 5 2
1 3 0
.
1. Calculer f2(P0)6f(P0)où P0=2X2+X1.
2. Déterminer une base de Ker(f2 id)et Ker(f4 id).
3. Montrer que f2(P) = 6f(P) + 8P pour tout P R2[X].
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