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Communiqué de presse, le 28 mai 2015
1er juin 2015 - Journée Mondiale de l'Orthoptie
L’orthoptie
mais qu’est ce
que c’est ?
DÉPISTAGE - RÉÉDUCATION - RÉADAPTATION ....
Reconnue en France depuis 1956, l’orthoptie
(du grec ortho : droit et opsie : vision ou œil)
est une profession paramédicale dont l’exercice est réglementé par le code de la santé
publique : l’orthoptie consiste en des actes
d’exploration, de rééducation et de réadaptation de la vision utilisant éventuellement des
appareils et destinés à traiter les anomalies
fonctionnelles de la vision.
AU CHRU DE TOURS, en chiffres :
7 orthoptistes font partie de l’équipe du Professeur Pierre-Jean PISELLA chef de service d’ophtalmologie. Dans le cadre de leur exercice , les orthoptistes ont effectué en 2014 :
2144 consultations orthoptiques
Près de 10 000 examens complémentaires spécifiques
Ils secondent les médecins à 36 demi-journées de consultation par semaine.
Les 7 orthoptistes encadrent 25 étudiants en orthoptie qui participent activement aux consultations du service.
.../...
L’orthoptie concerne toutes les altérations de la vision fonctionnelle sur les plans
moteur, sensoriel et fonctionnel. L’examen orthoptique est à la base de l’évaluation des
capacités visuelles en fonction des plaintes décrites, de la pathologie, de l’âge du patient
et de ses besoins propres en rapport avec ses activités.
Sur le plan législatif et réglementaire, l’exercice du métier d’orthoptiste est réglementé par
l’article R. 4342-2 du code de la santé publique et il respecte le champ d’intervention des
autres professions réglementées :
Sur prescription médicale, l’orthoptiste établit un bilan qui comprend le diagnostic orthoptique, l’objectif et le plan de soins proposé. Ce bilan, accompagné du choix des actes et
des techniques appropriées, est communiqué et proposé au médecin prescripteur.
L’orthoptiste informe le médecin prescripteur de l’éventuelle adaptation du traitement en
fonction de l’évolution et de l’état de santé de la personne et lui adresse, à l’issue de la
dernière séance, une fiche retraçant l’évolution du traitement orthoptique.
Sa fonction s’étend du nourrisson à la personne âgée.
Des problèmes de vision peuvent apparaître à différents moments de la vie, et le port de
lunettes ne les corrigera pas tous.
Certains peuvent être dépistés et rééduqués par l’orthoptiste.
La vocation de l’orthoptiste est le dépistage, la rééducation, la réadaptation et l’exploration
fonctionnelle des troubles de la vision
Il est primordial de contrôler de façon systématique la fonction visuelle à différents âges
clés de la vie.
•
Chez l’enfant, la vision est en développement.
•
Chez l’adulte, sa vision doit être en adéquation avec son activité professionnelle et
de loisir. Il faut être particulièrement vigilant vers 40 ans.
•
Chez la personne âgée, les capacités visuelles diminuent avec ou sans la présence
de pathologies.
DÉPISTAGE
Ce dépistage se fait dans le cadre :
- de la Protection Maternelle Infantile (PMI),
- de la médecine scolaire et universitaire,
- de la médecine du travail, médecine du sport.
Les conseils départementaux organisent des dépistages dans les différents milieux
accueillant les enfants afin de vérifier la vision des enfants (dépistage de l’amblyopie et
des strabismes).
Des campagnes nationales et régionales sont organisées de façon plus spécifique autour de certaines pathologies (diabète, DMLA, glaucome…).
.../...
RÉÉDUCATION
L’orthoptie consiste à dépister mais aussi à examiner et rééduquer les troubles de la
vision binoculaire comme :
•
Le strabisme
•
L’amblyopie fonctionnelle
•
Les paralysies oculomotrices
•
L’insuffisance de convergence
Un strabisme intermittent peut entraîner des maux de tête, une vision double, une fatigue
visuelle ou des douleurs oculaires. La rééducation permet d’obtenir une meilleure compensation de la déviation des axes visuels et donc de diminuer ou supprimer la gêne.
Il peut s’agir d’une mauvaise vision d’un œil (amblyopie). La rééducation consiste à pénaliser l’œil sain au moyen de diverses méthodes (occlusions, filtres, pénalisations).
La paralysie d’un muscle oculomoteur entraîne très souvent une vision double très invalidante. L’orthoptiste peut aider à compenser la gêne par des prismes et dans quelques cas
au moyen d’exercices.
Le bilan orthoptique comprend :
Mesure de l’Acuité Visuelle
Rechercher les déviations des axes visuels
Etude des mouvements oculaires
Etude de la motricité oculaire conjuguée
Etude de la convergence
Examen d’un nystagmus
Examen d’une attitude compensatrice de la tête
Evaluation de la vision binoculaire
Ce bilan peut donner lieu à une indication de rééducation ou orienter le patient vers un
traitement optique ou chirurgical.
L’orthoptiste réalise aussi sur prescription médicale des actes de réfraction objective et
subjective.
L’examen de vue, sous cycloplégie éventuellement, et la réfractométrie permettent de
déterminer un défaut optique, comme la myopie, l’astigmatisme ou l’hypermétropie.
Une insuffisance de convergence peut provoquer des difficultés pour la lecture ou lors du
travail sur écran. La rééducation améliore les capacités de fusion et d’accommodation.
RÉADAPTATION
L’orthoptiste prend en charge des actes de réadaptation pour les personnes atteintes de
déficience visuelle profonde.
La réadaptation s’adresse à toute personne quel que soit son âge et sa déficience. Elle
concerne les patients qui ont une vision basse, et qui veulent apprendre à utiliser leurs possibilités visuelles restantes si minimes soient-elles.
Elle peut s’accompagner de la mise en place ou non d’une aide optique.
.../...
Chez le bébé opéré très tôt de la cataracte congénitale, la mise en place de la motricité oculaire et l’utilisation de la vision ne sont pas spontanées. Une rééducation précoce, adaptée
permet une efficience visuelle qui va favoriser les nombreux apprentissages de la petite
enfance.
De même, pour l’enfant scolarisé, l’amélioration de l’efficacité visuelle facilitera la lecture et
l’écriture.
Chez l’adulte, la rééducation proposée le plus rapidement possible et quel que soit l’âge du
patient, améliore les chances de réadaptation.
L’orthoptiste réalise un bilan de la vision fonctionnelle et peut entreprendre une réhabilitation des capacités visuelles résiduelles.
L’orthoptiste fait partie intégrante d’une équipe pluridisciplinaire pour la prise en charge des
patients atteints d’une déficience visuelle profonde associée ou non à d’autres pathologies.
On retrouve dans cette équipe :
•
Psychologues
•
Ergothérapeutes
•
Rééducateurs en autonomie de la vie journalière
•
Rééducateurs en locomotions
•
Opticiens…
L’orthoptiste, grâce à la rééducation de la personne atteinte d’un handicap moteur et notamment d’une infirmité motrice cérébrale, contribue efficacement à l’amélioration de l’utilisation de la vision et favorise ainsi une meilleure évolution du patient.
RÉALISATION D’EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
Le rôle de l’orthoptiste est également de réaliser des examens complémentaires comme :
•
Le champ visuel
•
L’examen de la sensibilité au contraste
•
L’examen de la vision des couleurs
L’orthoptiste est habilité à participer, sous la responsabilité d’un médecin en mesure d’en
contrôler l’exécution et d’intervenir immédiatement, les examens d’explorations fonctionnelles suivants :
•
L’électrorétinogramme ERG
•
L’électro-oculogramme EOG
•
Les potentiels évoqués visuels PEV
Pour les suivis des rétinopathies diabétiques et la DMLA, l’orthoptiste réalise aussi :
•
OCT
•
Rétinographie
•
Angiographie
L’orthoptiste peut exercer en tant que :
•
Libéral : Indépendant ou en association avec d’autres professionnels de la santé. •
Salarié : Secteur public : les CHU ou les CHR
Secteur Privé : Les hôpitaux privés et les cabinets médicaux
L’orthoptiste peut aussi intervenir sous diverses formes :
•
Les crèches
•
Les PMI
•
CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce)
•
Dépistage scolaire
.../...
DÉMOGRAPHIE
DRESS janvier 2014
4016 orthoptistes (France métropolitaine, DOM TOM)
3922 orthoptistes en France métropolitaine
2729 orthoptistes libéraux ou mixte
1287 orthoptistes salariés (hospitaliers et autres)
89,6% pratiquée par des femmes
• 893 orthoptistes (soit 647 libéraux, 116 salariés hospitaliers et 130 autres salariés)
en Ile de France avec pas moins de 343 (199 + 73 + 71) dans la seule ville de Paris.
• 34 (26 + 5 + 3) orthoptistes dans la région Champagne-Ardenne (2 orthoptistes en
Lozère et dans la Creuse).
• 1 orthoptiste en Mayotte, pas d’orthoptiste à Saint Pierre et Miquelon et Wallis et
Futuna…
EN RÉGON CENTRE
FORMATION
Le Certificat de Capacité d’Orthoptie s’obtient après 3 années de formation postbac
avec des cours théoriques et des stages pratiques.
Les stages sont réalisés dans des services hospitaliers, des services de soins pour personnes handicapées et dans des cabinets libéraux conventionnés.
Le département d’orthoptie est dépendant de l’Université et de la Faculté de médecine.
DÉLÉGATION DES MISSIONS OPHTALMOLOGISTES / ORTHOPTISTES
La démographie décroissante des ophtalmologistes provoque un changement à court
terme du mode d’exercice de la profession avec une baisse importante des effectifs
alors que l’évolution et le vieillissement de la population conduisent à une augmentation de la demande de soins. De plus, il y a un accroissement attendu de la consommation de consultations et d’examens ophtalmologiques, lié d’une part au vieillissement de la population (avec augmentation de l’incidence de la cataracte et de la DMLA,
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dégénérescence maculaire liée à l’âge (pathologie fréquente qui touche 20% de la
population après 80 ans) et que l’on sait depuis peu stabiliser au prix d’un suivi pratiquement mensuel), d’autre part à un resserrement du suivi des patients glaucomateux
(consultations semestrielles avec examen du champ visuel et examen annuel d’imagerie du nerf optique) et des malades diabétiques.
A ces perspectives s’ajoute l’engorgement des consultations d’ophtalmologie, tant libérales qu’hospitalières dans de nombreuses régions, avec des délais de rendez- vous
de près de 6 mois sur la plus grande partie du territoire, voire de 12 mois dans le nord
de la France.
L’une des solutions pour pallier l’inadéquation entre les besoins de la population et
le nombre d’ophtalmologistes est de transférer une partie des actes techniques vers
d’autres professions, en respectant le Code de la Santé Publique et le Code de Déontologie.
Ainsi, le transfert de compétences des ophtalmologistes en direction des orthoptistes a
été envisagé et finalement organisé. Plusieurs protocoles de délégations ont été autorisés et signés par les ARS.
Les objectifs principaux de cette délégation sont d’optimiser les tâches des ophtalmologistes, de réduire les délais d’attente des patients pour avoir accès à une consultation
d’ophtalmologie programmée ou non.
Cette délégation aux orthoptistes chez l’ophtalmologue a obtenu un financement pour
deux ans sur l’ensemble du territoire.
Contact presse :
Anne-Karen Nancey - CHRU de Tours - 02 47 47 37 57 - [email protected]
www.chu-tours.fr