C, L
l' rthoptiste
vous aide à y voir plus clair
Une école d’orthoptie ouvrira à Amiens à la rentrée 2009. Voici un métier trop peu connu,
aux débouchés assurés dans notre région, à découvrir avec les deux professeurs du
service ophtalmologie de Saint-Victor.
Elles y ont mis toute leur
énergie
Grâce à la ténacité de Solange
Milazzo, chef du service ophtalmo-
logie du CHU Saint-Victor à Amiens
et de Dominique Brémond-Gignac,
elle aussi professeur des universi-
tés - praticienne hospitalière dans le
même service, des orthoptistes vont
être formés dans la région.
« L’orthoptiste exerce une profession
peu connue, aux évolutions récentes,
explique Dominique Bremond-Gi-
gnac. Il peut travailler sur le versant
rééducation et réadaptation de la vue,
ce que nous appelons l’oculo-motri-
cité. Sous le contrôle de l’ophtalmolo-
giste, il est aussi capable de procéder
à une exploration fonctionnelle de la
vision, comme la mesure de l’acuité
visuelle par exemple ». Ce transfert
de tâches des ophtalmologistes vers
les orthoptistes devrait faciliter l’ac-
cès aux soins et permettre de dépis-
ter les problèmes visuels (la myopie,
l’hypermétropie…), voire de déceler
des pathologies plus lourdes.
Débouchés assurés
Pour Solange Milazzo, l’ouverture de
l’école d’orthoptie est un véritable
enjeu de santé publique. «Notre ré-
gion manque d’ophtalmologistes. Il
faut savoir que 15% des enfants ont
des anomalies visuelles. Un diagnos-
tic et une prise en charge précoces
ont toutes les chances d’aboutir à une
récupération totale. Or, dans notre ré-
gion, certaines pathologies sont prises
en charge trop tard, entraînant à l’âge
adulte des handicaps visuels lourds».
Si l’on ajoute à cela le vieillissement
de la population, on devine que les or-
thoptistes ont de l’avenir en Picardie. Ils
y sont assez peu nombreux, contrai-
rement à certaines régions comme la
Bretagne, la Côte d’Azur et la région
bordelaise, qui sont saturées. Au 1er
janvier 2007, selon la Drass, la Picardie
comptait 38 orthoptistes exerçant à
titre libéral ou salarié. A titre de compa-
raison, les orthophonistes sont pres-
que neuf fois plus nombreux.
« Un jeune intéressé par ce métier
pourra s’installer en libéral, comme
quatre orthoptistes sur cinq, ou tra-
vailler à l’hôpital. Ce qui va se déve-
lopper, c’est l’installation au sein d’un
cabinet d’ophtalmologiste comme sa-
larié de ce dernier, pour l’aider à prati-
quer des explorations fonctionnelles »
précise Dominique Brémond-Gignac.
Cours théoriques
et pratiques
« La formation est profes-
sionnalisante, expliquent
les deux directrices de la
formation, avec une alter-
nance théorie-pratique,
très tôt dans le cursus.
Nos élèves pourront fai-
re des stages à Amiens,
Caen, Rouen et Reims
selon leur lieu d’habita-
tion. Nous avons travaillé
avec les chefs de service
de ces hôpitaux ». Il faut
dire qu’Amiens ne man-
que pas d’atouts. Saint-
Victor est le plus gros ser-
vice chirurgical de France
et les professeurs Milazzo
et Brémond-Gignac sont
des spécialistes recon-
nues lde l’ophtalmologie
pédiatrique. Par ailleurs,
Saint-Victor est en cours
d’accréditation au niveau
européen pour devenir
centre de recherche clini-
que en ophtalmologie, un
club très fermé qui compte
six membres en France. Les élèves
baigneront dans un environnement
stimulant.
A la fois médical et technique, le mé-
tier d’orthoptiste mérite d’être mieux
connu. Humainement, il est très grati-
ant car les progrès des patients sont
parfois très spectaculaires. N’hésitez
pas à vous informer et à approfondir
votre vision du métier.
Article paru dans le supplément
formation réalisé avec le Courrier
Picard, juin 2009
Les patients de l’orthoptiste ont entre 3 mois et 95 ans.
grand
lo r i e n t a t i o n e n Pi c a r d i e
s u r li n f o r m a t i o n e t
ANGLE
les dossiers
© Brigitte Gilles de la Londe / Onisep
Des progrès à vue d’oeil
Pascal Louage est orthoptiste
depuis 25 ans au Centre Saint-
Victor en étroite coopération avec
les ophtalmologistes. Son mé-
tier, qu’il a vu évoluer, lui plaît
toujours autant.
Mercredi, au centre Saint-Victor. Des enfants aux lunettes colorées attendent plus ou moins sagement leur tour.
« Les enfants représentent 60 à 70% de mes patients. La plupart souffre de strabisme ou d’amblyopie (œil paresseux
par rapport à l’oeil dominant). Le plus petit a trois mois », explique Pascal.
Pascal consacre 30% de son temps à l’orthoptie pure, à la rééducation. Outre les enfants, il voit des patients atteints de
paralysie oculo-motrice, après un accident vasculaire cérébral par exemple. « Ils voient double en arrivant et repartent
soulagés après que je leur ai posé un prisme sur l’œil. Prisme dont je diminuerai la puissance au l des séances ».
Pascal travaille aussi avec des personnes âgées qu’il aide à utiliser leur vision affaiblie et les systèmes grossissants
proposés par les opticiens.
70 % de son activité est consacré aux examens complémentaires demandés par l’ophtalmo : mesure de l’acuité ou du
champ visuel, de l’épaisseur de la cornée…« Les techniques sont de plus en plus performantes. ». Les places sont
rares mais Pascal et ses collègues ont choisi de travailler à l’hôpital ce qui permet de voir des pathologies variées et
de travailler en équipe.
La preuve par l’exemple : une de ses jeunes collègues vient lui demander son avis sur le cas d’un jeune homme.
L’orthoptiste expérimenté passe en revue et élimine au fur et à mesure les complications dont pourrait souffrir le
patient. « Pour exercer ce métier, il faut avoir le sens de l’observation et une bonne clinique » explique-t-il.
«Un orthoptiste doit être
patient, calme, pédagogue….
Chez les enfants, quand le
traitement est bien suivi, les
progrès sont rapides, c’est très
gratiant», conclut-il.
Comment devenir orthoptiste?
La formation qui mène au certicat de capacité d’orthoptiste, in-
dispensable pour exercer la profession, dure trois ans. Elle est ac-
cessible sur examen d’admission (qui s’apparente à un concours)
après le bac et se prépare dans 14 universités, dont l’Université
de Picardie Jules Verne.
Cet examen comporte deux épreuves écrites (sciences et vie de
la terre et physique) et une épreuve orale. Les deux épreuves écri-
tes portent sur le programme de SVT de terminale S. L’épreuve
orale vise à apprécier les capacités de raisonnement, de contact
et la motivation du candidat.
Au programme :
cours d’anatomie, de physiologie et pathologies de l’œil, de tech-
niques orthoptiques… L’enseignement théorique est complété par
un enseignement pratique : manipulation des appareils, méthodes
d’examen de la vision, techniques de rééducation… Dès la pre-
mière année, les élèves font des stages en milieu hospitalier.
CHU centre St Victor, 354 boulevard de Beauvillé, 80054 Amiens
cedex 1. Secrétaire de la formation d’orthoptie
Tel : 03 22 82 41 41 - Mail : [email protected]
Le programme de la formation : sur www.u-picardie.fr
Annales des années précédentes : www.orthoptistes.fr
le site du syndicat national des orthoptistes autonomes
EN SAVOIR PLUS
- Consultez les documents de
l’Onisep : Parcours « Les mé-
tiers du paramédical », « Tra-
vailler auprès des enfants »
- Surfez sur www.onisep.fr :
ches métiers, vidéos…
- N’hésitez pas à rencontrer
un conseiller d’orientation-
psychologue dans un CIO ou
au sein de votre établisse-
ment scolaire.
Onisep Picardie - Grand Angle Les dossiers «L’orthoptiste vous aide à y voir plus clair», juin 2009
Les quatres orthoptistes du Centre Saint-Victor,
(de gauche à droite), Blanche Rose, Marion Brunet, Pascal Louage et Chantal Claisse.
Ils vont mettre leurs conpétences au service de l’école d’orthoptie.
(Centre Saint-Victor)
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