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Octobre 2004 Polyarthrite rhumatoïde – Généralités. F.ROCHER 3/4
Comment est effectué le diagnostic ?
Il est essentiellement clinique, mais parfois délicat à établir car les symptômes, d’intensité variable suivant les
individus, sont ceux de toutes les maladies rhumatismales inflammatoires.
La distinction se fait sur :
- la localisation des troubles et leur physiopathologie : en début de maladie, les articulations généralement
touchées sont celles des mains, des poignets et des pieds (90% des cas) et ce de façon symétrique. La
douleur articulaire ressentie réveille la nuit, est maximale au matin avec une raideur articulaire qui
s’estompe avec une phase de dérouillage souvent supérieure à 30 minutes. Il n’y a pas de déformation au
début de la maladie.
- L’évolution de la PR : par poussées. A un stade plus avancé, la phase d’état est caractérisée par l’apparition
des déformations articulaires, caractéristiques de la PR.
Au niveau biologique, la recherche de marqueurs de l’inflammation (vitesse de sédimentation ou VS, mesure
du taux de protéine C réactive ou CRP) peut être effectuée.
Le FR ou d’autres anticorps plus spécifiques ne sont pas toujours présents en début de PR. Il en est de même
pour la recherche de lésions sur images radiologiques.
Des examens complémentaires peuvent permettre d’identifier la PR (en sévérité) et d’éliminer d’autres
affections, tels qu’un examen génétique à la recherche de gènes « à risques » (rarement utile).
Mon médecin me propose d’évaluer ma PR ; en quoi cela consiste-t-il ?
Cette évaluation repose sur plusieurs tests permettant de classer la forme de PR (plus ou moins sévère) et
surtout de pouvoir proposer un traitement individualisé le plus rapidement possible, afin de limiter ses troubles
et son évolution.
Une série de critères doit être évaluée afin, avec le bilan clinique, d’évaluer la sévérité de la PR, son évolution
et l’efficacité des thérapeutiques.
Pour aller un peu plus loin…
Plusieurs critères existent et doivent être appréciés :
- La conférence de consensus de l’OMERACT permet d’évaluer l’activité de la PR par mesure, entre autres, de la douleur, des
clichés radiologiques, du nombre d’articulations touchées, du nombre de synovites…
- Une appréciation directe par le patient et par le médecin de la douleur par cotation visuelle (échelle EVA, échelle de Likert)
- Des indices articulaires, par évaluation du nombre d’articulations enflées (ou synovites) et du nombre d’articulations
douloureuses
- La quantification de l’impact de la PR sur la qualité de vie ; échelle de mesure de la qualité de vie, auto-questionnaire de l’indice
de Lee
- La recherche des marqueurs de l’inflammation : VS et CRP
- Une évaluation des clichés radiographiques : elle permet une appréciation de la sévérité et de l’évolution de la PR, par suivi des
lésions observables sur clichés. Ils sont complémentaires du bilan clinique. 2 indices permettent de coter la sévérité : l’indice de
Larsen et l’indice de Sharp modifié.
Après évaluation de ces critères, une évaluation clinique de son activité et de l’efficacité des traitements peut être effectuée :
- Une PR est dite « active » si
. Selon la FDA, 3 des 4 critères suivants sont présents : nombre d’articulations douloureuses ≥ 6, nombre de synovites ≥ 3,
durée du dérouillage matinal ≥ 45min,VS ≥ 28mm à la 1ère heure
. Selon les critères européens, le « Disease Activity Score » (ou DAS 28) ≥ 3.2. Le DAS est un score mesuré à partir d’une
équation assez complexe prenant en compte la VS, le nombre d’articulations douloureuses, le nombre d’articulations
gonflées et l’évaluation de l’échelle EVA.
- Une PR est en phase de rémission si :
. Selon le critère de Pinals, 5 des critères suivants sont présents sur 2 mois : absence d’asthénie, de douleur articulaire, de
douleur articulaire à la mobilisation, de signe d’inflammation, raideur matinale < 15min , VS < 20mm (femme) ou 30mm
(homme)
. Selon l’ACR, aucun de ces critère est présent : douleur articulaire inflammatoire, raideur matinale, fatigue, synovite,
progression de lésions sur clichés radiologiques successifs, augmentation de la VS ou de la CRP.
- L’efficacité du traitement est estimée sur une baisse du score de DAS 28 ou sur une amélioration des critères de l’ACR.