“Palais du vin” et les magasins “Merchie-Pède”

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L’ensemble architectural, le “Palais du vin” et les ma-
gasins “Merchie-Pède” dans le coeur même de Bruxelles
ont été rénovés par l’architecte Christophe Gillis, du
bureau Ozon architecture cvba. Dans la conception, l’on
a autant tenu compte de la lecture historique du bâti-
ment que du potentiel économique et social, ceci afin de
donner au “Bas des Marolles” une nouvelle dynamique
urbaine.
Le bureau d’architecture Ozon à Schaarbeek, est dirigé par Gillis
Christophe. Le nom du bureau fait référence à une sculpture de
Le Corbusier. Modernité et aspect contemporain sont des thè-
mes repris sans effort par l’équipe. Aujourd’hui, Ozon a tout ce
qui est nécessaire pour réussir des réaffectations et des recon-
versions d’anciens sites industriels de qualité.
Chef d’orchestre
Christophe Gillis a étudié à Saint-Luc Bruxelles (1987). J’ai tou-
jours été familiarisé avec le travail sur chantier. J’ai par exemple,
beaucoup travaillé avec mon neveu Alain Hubert. Il était ingé-
nieur, menuisier et grand voyageur étant allé jusqu’au Pôle. Avec
lui, j’ai engrangé un trésor d’expériences. »
Christophe Gillis est un cas à part, quelqu’un pour qui la dimen-
sion humaine est très importante. « Et aussi quelqu’un qui dit:
« La création m’intéresse ». Un architecte est un chef d’orches-
tre qui doit pouvoir faire appel à des musiciens compétents et
de qualité. Nous travaillons avec des historiens, des ingénieurs.
Cette collaboration est nécessaire autant pour la fonctionnalité
que pour la stabilité d’un bâtiment. »
Le bureau de Christophe Gillis s’est développé fin des années
septante dans le domaine de la réaffectation. Son fleuron est
le Palais du vin et Merchie-Pède dans la rue des Tanneurs à
Bruxelles. Il est difficile d’ignorer le complexe, à cause de sa fa-
çade imposante. Christophe Gillis: « Tout y était complètement
construit. Nous y avons réalisé de petites interventions, à dose
homéopathique, par la création de cours intérieures. Notre fil
conducteur pour ce projet était la recherche de la clé permettant
de « lire » le bâtiment. Dans notre résultat final, nous avons mon-
tré comment le bâtiment fonctionnait et la manière dont il a évo-
lué aujourd’hui. Nous avons laissé sa lecture historique visible.
Ou encore: l’évolution économique du bâtiment est clairement
perceptible. Aujourd’hui, à l’intérieur du complexe, se trouve un
grand mélange de fonctions pour lesquelles nous avons créé les
facilités nécessaire. »
Compétition de projets
Le CPAS de Bruxelles a acheté le complexe « Palais du vin » en
1996; il était déjà alors vide depuis une dizaine d’années. Excep-
quelques interventions sommaires et uniquement conservatri-
ces, le bâtiment art-nouveau de l’architecte-politicien Fernand
Symons (1869-1942) était trop décrépi. Ce dernier a construit le
Palais du Vin en 1909, en remplacement de l’ancien entrepôt de
vins et liqueurs de la famille Catteau, dans la rue des Tanneurs.
On a vu apparaître un bâtiment avec une façade colorée, déco-
rée de sgraffites, sur laquelle les poutres en fer de la construc-
tion ont été laissées apparentes. Le Palais du vin est le seul bâti-
ment d’exploitation bruxellois en style art-nouveau qui subsiste.
Jouxtant le Palais du vin, se trouve le complexe Merchie-Pède,
dont la partie la plus ancienne fut érigée en 1898. Derrière la
façade éclectique, l’architecte F. Timmermans a
construit en phases successives un grand bâtiment
de coin qui donne avec une aile dans la rue du Mi-
roir. Pour cet ensemble, formé par le Palais du vin
et le complexe Merchie-Pède, le CPAS bruxellois a
organisé un concours de projets. La mission qui a
été donnée aux bureaux d’architectes participants
était assez complexe. Outre une revalorisation des
parties ayant une valeur architecturale, le CPAS a
voulu réconcilier entre elles, à l’intérieur de cet en-
semble, différentes fonctions et destinations.
Marollien
En premier lieu, les autorités ont voulu y placer une
« cellule sociale décentralisée » destinée au quartier
Palais du Vin
Ozon Architecture
Une intervention homéopathique
donne aux Marolles une nouvelle dynamique urbaine
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de la rue Blaes, de sorte que les marolliens du quartier ne doi-
vent plus se déplacer au siège principal du CPAS pour les presta-
tions de service. De plus, le CPAS voulait établir dans le Palais du
vin et les bâtiments attenants un « Centre d’intégration d’entre-
prises ». Le but était de mettre des locaux d’entreprises équipés
à disposition de petites et moyennes entreprises qui procurent
du travail à un personnel peu qualifié. De cette manière, le CPAS
espère replacer une partie de sa clientèle dans la dynamique du
travail. Les petites entreprises concernées seraient aussi priori-
taires pour la location des espaces commerciaux qui sont prévus
sur le coin de la rue du Miroir - rue des Tanneurs.
Logement
L’architecte Christophe Gillis et Ozon Architecture se sont vus
attribuer la mission, sur base de leur projet. Lors de la réalisation,
ils ont été assistés par des historiens de l’art et un bureau d’in-
génieurs. Selon l’administration du CPAS, le projet gagnant a
surtout reçu la préférence, parce qu’en plus de la rénovation des
22 logements existants, il comporte encore 22 autres logements.
De plus, ceci revalorise les ateliers et les entrepôts existants sans
intervention fondamentale dans la structure du bâtiment. La ré-
novation de ce complexe s’est déroulée en quatre phases.
www.ozon-architecture.be
DIALOGUE ENTRE HÉRITAGE HISTORIQUE ET
ARCHITECTURE CONTEMPORAINE
La richesse du programme du CPAS de Bruxelles repose
aussi sur le mélange de différentes fonctions urbaines
(espace logement, bureaux, ateliers de production, res-
taurants-brasseries, centres d’entreprises). La finalité de
la réaffectation du « Palais du vin » consistait à concen-
trer les espaces destinés à ces différentes fonctions,
autour des grandes parties de l’ancien complexe, de
manière à ce qu’elles soient toutes directement acces-
sibles via les cours intérieures. Christophe Gillis et son
équipe ont opté pour des interventions contemporai-
nes, mais ont laissé la lecture historique de l’ensemble
quasiment intacte.
Ou encore: on voulait faire évoluer le bâtiment sans
effacer complètement les anciennes traces. Et cela, le
bureau d’architecture l’a particulièrement bien réussi.
Christophe Gillis: « La réalisation du projet, nous le de-
vons à une communication excellente avec le CPAS.
Nous avions un bon contact et un bâtiment intéressant.»
(PHW)
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