L2 MIASHS 51EE07MT Université Paris Diderot
Probabilités & Statistiques 2016 - 2017
Exercices corrigés n°3 Probabilités conditionnelles et indépendance
Exercice 1 (EXERCICE NO13 DE LA LISTE TD2 : UNE AFFAIRE DE FAMILLE).
Soient p]0,1[et a]0,1/2[. Dans une population donnée, on suppose que la pro-
babilité pour un enfant d’être un garçon est pet que, pour tout kN, la probabilité
qu’une famille ait kenfants est pk, où la suite (pk)kNest définie par p0=p1=a,
pk=(12a)2(k1) pour kÊ2. Pour tout kN, on note Akl’événement «la famille
akenfants »,Fk«la famille a klles »et Gk«la famille a kgarçons ».
L’espace probabilisé sous-jacent est noté, comme d’habitude, (,A,P).
1. Calculer P(Gj|Ak)pour tout couple (j,k)N2.
Soit (j,k)N2. Si j>k,GjAk= ; de sorte que P(Gj|Ak)=0. Supposons
jÉk. Alors, conditionnellement à Ak,Gjest réalisé si et seulement la famille
de kenfants est composée de jgarçons. Une hypothèse implicite du modèle est
que les sexes de chaque enfant de la fratrie sont P-indépendants. Conditionnel-
lement à Ak, la fratrie compte jgarçons si le k-uplet des sexes de chaque enfant
compte j«Garçons »et kj«Filles », chacun de ces k-uplets étant de P(· | Ak)-
probabilité pj(1p)kj. Comme il y a autant de tels k-uplets que de parties à j
éléments dans un ensemble de kéléments, on en déduit que :
P(Gj|Ak)=jÉkÃk
j!pj(1p)kj. (1.1)
2. Calculer P(Gj)pour tout jNtel que jÊ2.
La famille dénombrable (Ak)kNANest une famille d’événements deux à deux
disjoints, de réunion et telle que P(Ak)>0 pour tout kN. Soit jNtel que
jÊ2. Comme Gj= ∪kNGjAkest une réunion dénombrable de parties deux
à deux disjointes,
P(Gj)=X
kN
P(Gj|Ak)P(Ak)=X
kN
jÉkÃk
j!pj(1p)kjP(Ak)
=X
kÊjÃk
j!pj(1p)kj(12a)2(k1)
=2(12a)³p
2´jX
kÊjÃk
j!µ1p
2kj
. (1.2)
Calcul de la série entière PkÊj¡k
j¢xkj.
Étudions la fonction x7→ Fj(x)=PkÊj¡k
j¢xkjpour tout jN.
La série entière PkNxkadmet 1 pour rayon de convergence donc converge vers
F0(x)=(1x)1pour tout x]1,+1[. De plus, la fonction-somme F0est indé-
finiment dérivable sur l’intervalle d’absolue convergence ]1,+1[et les dérivées
successives de la fonction-somme sont calculables en dérivant le terme général
de la série entière comme suit :
jNx]1,+1[F(j)
0(x)=X
kÊj
(k)jxkj=(j!) X
kÊjÃk
j!xkj=(j!)Fj(x).
où (k)j=Q0Él<j(kl)=(j!)¡k
j¢. De plus, on prouve par récurrence que
jNx]1,+1[F(j)
0(x)=(j!)(1x)(j+1)
ce qui, finalement, montre que
jNx]1,+1[Fj(x)=X
kÊjÃk
j!xkj=(1x)(j+1).
Ce calcul nous permet de donner une expression simplifiée de :
P(Gj)=4(1 2a)µ11
1+pj1
1+p(1.3)
3. Calculer la probabilité qu’une famille de jgarçons ait seulement kenfants
(Calcul :p=1
2,k=j=2).
La probabilité qu’une famille de jgarçons a seulement kenfants vaut P(Ak|Gj).
Si k<j,P(Ak|Gj)=0 car AkGj= ;. Supposons que 2 ÉjÉk. Alors, la formule
de Bayes montre avec les relations (1.1) et (1.3) que
P(Ak|Gj)=
P(Gj|Ak)P(Ak)
P(Gj)=Ãk
j!µ1p
2kjµ1+p
2j+1
.
Il en résulte que, si p=1
2,P(A2|G2)=¡3
4¢3.
4. Quelle est la probabilité qu’une famille ait exactement deux filles sachant qu’elle
a exactement deux garçons ?
Comme G2F2=A4G2, si p=1
2,
P(F2|G2)=P(A4|G2)=Ã4
2!µ1
42µ3
43
=22.3. 33
210 =34
28=µ3
44
1
Exercice 2 (EXERCICE NO14 DE LA LISTE TD2).
Soient (,A,P)un espace probabilisé et (A,B)A2tel que P(B)]0,1[.
1. Exprimer P(B)P(Bc)(P(A|B)P(A|Bc))en fonction de P(A),P(B)et P(AB).
Comme P(B)P(A|B)=P(AB) et P(Bc)P(A|Bc)=P(ABc)=P(A)P(AB),
P(B)P(Bc)¡P(A|B)P(A|Bc)¢=P(Bc)P(AB)P(B)(P(A)P(AB))
=P(AB)P(B)P(A).
Ainsi,
¯¯P(AB)P(A)P(B)¯¯=P(B)(1P(B))¯¯P(A|B)P(A|Bc)¯¯. (2.1)
2. Montrez que
¯¯P(AB)P(A)P(B)¯¯É1
4¯¯P(A|B)P(A|Bc)¯¯()
Montrons que, pour tout (u,v)[0,1]2,|uv| É 1 et u(1 u)É1
4.
Soit (u,v)[0,1]2.|uv| = max{u,v}min{u,v}É1 et l’égalité est réalisée ssi
max{u,v}=1 et min{u,v}=0. De plus, u(1u)=uu2=1
4(1
2u)2É1
4avec
égalité si et seulement si u=1
2.
Comme P(B)[0,1], on déduit de (2.1) l’inégalité ().
3. En déduire que |P(AB)P(B)P(A)|É1
4.
Comme les réels P(A|B) et P(A|Bc) sont compris entre 0 et 1, leur distance
mutuelle |P(A|B)P(A|Bc)|est É1. On déduit de () que
|P(AB)P(B)P(A)| É P(B)(1P(B)) É1
4. (2.2)
4. Que donne l’inégalité ()lorsque AB? Dans quels cas est-ce une égalité ?
Supposons AB, i.e. AB=Aou ABc= ;. Alors, P(A|B)=P(B)1P(A)
et P(A|Bc)=0. Il en résulte que P(AB)P(A)P(B)=P(A)P(Bc) et P(A|B)
P(A|Bc)=P(B)1P(A). () s’écrit alors : P(A)P(Bc)É1
4P(B)1P(A).
Pour que () soit une égalité, il faut et i suffit que P(B)P(Bc)=P(B)(1P(B))=1
4,
i.e. P(B)=1
2.
5. Construire un espace de probabilité (,A,P)et (A,B)A2tels que
|P(AB)P(B)P(A)|=1
4.
L’inégalité (2.2) est une égalité ssi P(B)(1P(B)) =1
4et |P(A|B)P2(A|Bc)|=1.
D’après ce qui précède, ceci impose que P(B)=1
2et que {P(A|B),P(A|Bc)} =
{0,1}. Soit C{B,Bc} tel que P(A|Cc)=0 et P(A|C)=1. Comme P(ACc)=0
et P(AC)=P(C)=1
2,P(A)=P(AC)=1
2et P(AcC)=P(C)P(AC)=0.
En conclusion, il suffit de choisir Bet Ade P-probabilité 1
2tels que P(ABc)=0.
Exercice 3 (EXERCICE NO15 DE LA LISTE TD2).Soient nN,p[0,1]et (,A,P)
l’espace probabilisé sous-jacent. On observe une suite de nlancers d’une pièce. On
suppose que les lancers sont P-indépendants les uns des autres et que la P-probabilité
d’obtenir Pile à chaque lancer vaut p.
1. Décrire l’espace probabilisé associé à cette expérience.
On code le résultat d’un lancer par 1 s’il donne Pile et 0 sinon. Le jeu consis-
tant en nlancers consécutifs de la pièce est donc représenté par une suite fi-
nie ω{0,1}n. On choisit donc pour espace fondamental ={0,1}net pour σ-
algèbre A=P(). Pour tout kN
net tout ε{0,1}, Ck(ε) désigne l’événement :
«obtenir εau k-ième lancer »de P-probabilité : P(Ck(ε)) =pε(1 p)1ε.
Soit ω. Comme l’événement {ω} coïncide avec l’intersection 1ÉkÉnCk(ωk)
de la famille P-indépendante des névénements (Ck(ωk))1ÉkÉn, on en déduit que
P({ω}) =PÃ\
1ÉkÉn
Ck(ωk)!=Y
1ÉkÉn
P(Ck(ωk))
=Y
1ÉkÉn
pωk(1p)1ωk=p|ω|1(1 p)n−|ω|1,
|ω|1=P1ÉkÉnωkest la hauteur de la suite ω.
Remarquons que la probabilité Pn’est pas uniforme, sauf si p=1
2.
2. Calculer la probabilité
(a) d’obtenir au moins un Pile au cours des nlancers,
Pour tout kNn, notons Akl’événement «obtenir au moins kfois Pile »et
Bkl’événement «obtenir exactement kfois Pile ».Ac
1=B0est le singleton
de la suite nulle de longueur nnotée 0n:Ac
1={0n} et P(Ac
1)=p0(1p)n0=
(1p)n.
(b) d’obtenir exactement kPile kN.
Soit kN. Pour tout ω,ωBksi et seulement si |ω|1=k.Bkest l’en-
semble des suites à valeurs dans {0,1} prenant exactement kfois la valeur
1. Notons Θl’application de P(N
n) dans qui, à toute partie AN
n, as-
socie la suite finie de longueur n,Θ(A)=(A(k))1ÉkÉn. On sait que Θest
bijective et l’on constate que Θ(Pk(N
n)) =Bkde sorte que #Bk=¡n
k¢. Il en
résulte que :
P(Bk)=X
ωBk
P({ω}) =pk(1p)nk#Bk=Ãn
k!pk(1p)nk,
2
3. Décrire l’espace probabilisé obtenu lorsqu’on conditionne par l’événement Bk,
«obtenir exactement kPile au cours des nlancers ».
Soit kN. Pour tout ωBk,P({ω}|Bk)=P({ω})P(Bk)1=¡n
k¢1. La P-probabilité
conditionnelle sachant Bkest donc la mesure de probabilité uniforme sur Bk.
4. Si n=6, calculer la probabilité, sachant qu’on a obtenu exactement deux Pile,
que ces Pile soient consécutifs.
Soit Dl’événement «les Pile sont consécutifs ». Conditionnellement à B2,Dest
l’ensemble des suites ω{0,1}6comportant exactement deux Pile consécutifs,
i.e. dont le premier Pile se trouve en position 1 à 5. Il en résulte que :
P(D|B2)=5Ã6
2!1
=2
6=1
3.
Exercice 4 (EXERCICE NO16 DE LA LISTE TD2).Soient p[0,1]et (,A,P)l’espace
probabilisé sous-jacent. L’expérience consiste en une infinité de lancers d’une même
pièce. On suppose que les lancers sont P-indépendants les uns des autres et que la
probabilité d’obtenir Pile à chaque lancer vaut p.
1. Décrire l’espace probabilisé associé à cette expérience. Pour tout nN, calculer
la probabilité que le premier Pile survienne au nelancer.
On code le résultat d’un lancer par 1 s’il donne Pile et 0 sinon. Le jeu consiste
en une infinité de lancers consécutifs de la pièce et peut être représenté par une
suite ω{0,1}N. L’espace fondamental est donc ={0,1}N. Le choix de la σ-
algèbre Aest plus délicat. On appelle événement cylindrique toute partie de
telle qu’il existe mNet une suite finie ε{0,1}mvérifiant
C(ε)={ω| ∀kN
mωk=εk}.
On choisit Ala σ-algèbre engendrée par l’ensemble de tous les événements cy-
lindriques. Sous les hypothèses de l’énoncé, si une probabilité Pdéfinie sur A
existe, pour tout mNet toute suite finie ε{0,1}m, on a
P(C(ε))=Y
kN
m
pεk(1p)1εk=p|ε|1(1 p)m−|ε|1
|ε|1=P1ÉkÉmωkest la hauteur de la suite ε. On ADMET l’existence d’une
telle probabilité P.
Pour tout nN, notons Anl’événement «la premier Pile survient au nelan-
cer ». Notons 0n11 la suite finie de longueur nconstituée de n1 0 suivis de 1.
Clairement, An=C(0n11) et P(An)=p(1p)n1.
2. Montrer que, si p>0, on est sûr d’obtenir au moins un Pile au cours de l’expé-
rience.
Soit Al’événement «obtenir au moins un Pile lors du jeu infini ».\Aest le
singleton formé de la suite constante égale à 0, autrement dit :
Ac= ∩nNC(0n).
Comme la suite (C(0n))nNest une suite décroissante d’événements, P(Ac) est
la limite de la suite décroissante (P(C(0n)))nN. Comme P(C(0n)) =(1p)npour
tout nN,P(Ac)=0 et P(A)=1.
(Remarque : Tout événement AAtel que P(A)=1 est dit P-presque sûr.)
3. On suppose dorénavant p>0.
(a) Soit nN. Montrer que les événements An:«le premier Pile survient
au n-ième lancer »et C1:«le premier Pile est immédiatement suivi d’un
Face »sont P-indépendants.
Pour tout kN,C1Akest l’ensemble C(0k110) des jeux commençant
par k1Face puis 1 Pile puis 1 Face, de sorte que P(C1Ak)=p1(1p)k.
Comme C1AcAcet P(Ac)=0, P(C1Ac)=0. (Ak)kNest une suite
d’événements deux à deux disjoints de réunion A= ∪kNAk. On en déduit
que C1A= ∪kNC1Akest la réunion disjointe de la suite d’événements
(C1Ak)kNtelle que
P(C1A)=X
kN
P(C1Ak)=X
kN
p(1p)k=1p
et
P(C1)=P(C1Ac)+P(C1A)=1p.
En conclusion, C1et Ansont P-indépendants car
P(C1)P(An)=(1p)p(1p)n1=p(1p)n=P(C1An).
(b) Est-ce encore le cas si on remplace C1par D3:«le premier Pile est
immédiatement suivi de trois Pile »?
Pour tout kN,D3Akest l’ensemble C(0k114) des jeux commençant
par k1Face puis 4 Pile, de sorte que P(D3Ak)=p4(1 p)k1.
De même que précédemment, on a : P(D3)=PkNP(D3Ak)=p3. Il en
résulte que D3et Ansont P-indépendants car
P(D3)P(An)=p3p(1p)n1=p(1p)n+2=P(D3An).
3
Exercice 5 (EXERCICE NO17 DE LA LISTE TD2).Émilie et Denis jouent aux dés. On
note (,A,P)l’espace probabilisé sous-jacent.
1. Le jeu est le suivant. Émilie commence la partie et lance son dé. Elle gagne si
Denis obtient, en lançant à son tour le dé, un nombre plus petit ou égal au sien.
Déterminer la probabilité pque Emilie gagne cette partie.
Le jeu consiste à observer le résultat de deux lancers consécutifs du dé, le pre-
mier par Émilie, le second par Denis. L’espace d’états (fini) est =(N
6)2, muni
de la σ-algèbre A=P(). Comme on suppose le dé non biaisé et les deux lan-
cers P-indépendants, Aest munie de la probabilité uniforme notée P.
Notons El’événement : «Émilie gagne la partie ». Ainsi, E={ω|ω2Éω1} et
#E=P1ÉjÉ6j=1
26.7. D’où : P(E)=1
62#E=7
12 =p.
2. Émilie et Denis font plusieurs parties de ce type de la manière suivante. Émilie
commence la première partie. Si elle gagne, elle commence la deuxième partie ;
sinon, c’est Denis. Et ainsi de suite : le joueur qui gagne une partie donnée
commence la partie suivante. Pour tout nN, on désigne par Enl’événement
«Émilie gagne la nepartie »et l’on note un=P(En).
(a) Calculer u1.Par définition, u1=p.
(b) Montrer que la suite (un)nNvérifie la relation de récurrence :
nNun=(2p1)un1+1p.
Conditionnellement à En1, Émilie joue la première la nepartie de sorte
que P(En|En1)=p. Conditionnellement à Ec
n1, Émilie joue après De-
nis la nepartie de sorte que P(En|Ec
n1)=1p. Comme P(En)=P(En|
En1)P(En1)+P(En|Ec
n1)P(Ec
n1), on obtient :
un=pun1+(1p)(1un1) soit, un=(2p1)un1+1p.
(c) Chercher aRtelle que la suite de terme général unadéfinisse une suite
géométrique.
On suppose désormais que p<1. Soit aR. Comme, pour tout nN,
(una)=(2p1)(un1a)+1pa+(2p1)a, la suite de terme général
unaest une suite géométrique si et seulement si 1pa+(2p1)a=0.
Comme p<1, cela impose que a=1
2.
(d) En déduire pour tout nNl’expression de unen fonction de pet de n.
Comment se comporte unquand ntend vers +∞ ? Commenter.
Comme la suite ¡un1
2¢nNest géométrique de raison 2p1=1
6,
nNun1
2=¡1
6¢n1(u11
2)=1
12 ¡1
6¢n1
Il en résulte que untend vers 1
2en +∞.
Exercice 6 (EXERCICE NO18 DE LA LISTE TD2 : INDÉPENDANCE REVISITÉE).
1. Soit un espace fondamental. On rappelle que, pour tout ensemble Fde
parties de (FP()), il existe une et une seule σ-algèbre sur contenant
F, minimale pour l’inclusion, la σ-algèbre engendrée par Fnotée σ(F).
Soit AP(). Prouver que σ({A}) ={;,A,\A,}.
Soit FP() une σ-algèbre telle que AF. Nécessairement, \AF,F
et ; ∈ F, i.e. FF0={;,A,\A,}. On note A+=Aet A=\A=Ac.
F0et F0est clairement stable par passage au complémentaire.
Montrons que F0est stable par réunion dénombrable. Soit (Ak)kNFN
0. No-
tons A= ∪kNAket
K0={kN|Ak=}K+={kN|Ak=A+} et K={kN|Ak=A}.
Si K06= ;,A=F0. Sinon, K0= ;.Si K+et Ksont tous deux non vides, il
existe iK+et jKde sorte que Ak=A,Aj=Ac,AkAj=et A=.
Sinon, ou K+= ; ou K= ;. Notons ε{,+} tel que Kε= ;. Alors, Ak{;,Aε}
pour tout kNet A{;,Aε}. Dans tous les cas, AF0.
F0est donc une σ-algèbre sur donc plus petite σ-algèbre contenant A:F0est
la σ-algèbre engendrée par {A}.
2. Soient (,A,P)un espace probabilisé et (A,B)A2.
(a) Quand dit-on que Aet Bsont P-indépendants ?
Aet Bsont P-indépendants ssi P(AB)=P(A)P(B).
(b) Prouver l’équivalence des deux assertions suivantes :
i) Aet Bsont P-indépendants
ii) pour tout (C,D)σ({A}) ×σ({B}),Cet Dsont P-indépendants.
Comme Aσ({A}) et Bσ({B}), il est clair que ii) entraîne i). Pour prouver que
i) entraîne ii), nous montrons le résultat simple suivant : si Cet Dsont deux
événements P-indépendants, Cet Dc=\Dle sont aussi. En effet,
C=C=C¡DDc¢=(CD)(CDc), de sorte que
P(C)=P(CD)+P(CDc)
et P(CDc)=P(C)P(CD)=P(C)P(C)P(D)=P(C)(1P(D)) =P(C)P(Dc).
Supposons i). Alors Aet Bcsont P-indépendants, ainsi que Bet Acpar symétrie.
Puis, en appliquant le résultat ci-dessus au couple (Bc,A), Bcet Acle sont aussi.
Le résultat est ainsi prouvé pour tout couple (C,D){A,Ac}×{B,Bc}.
Si Cou Dest ou ;, on sait que Cet Dsont P-indépendants.
4
3. Soit (,A,P)un espace probabilisé. Si AA, on note A+1=A,A1=\Aet
A0=. Soit (Ai)iIAIune famille d’événements à valeurs dans A.
Montrer l’équivalence des quatre assertions suivantes :
(Ai)iIAIest une famille d’événements P-indépendante (6.1)
JPf(I)P³\
kJ
Ak´=Y
kJ
P(Ak) (6.2)
JPf(I)(εk)kJ{1,0,+1}JP³\
kJ
Aεk
k´=Y
kJ
P(Aεk
k) (6.3)
JPf(I)(Ck)kJY
kJ
σ({Ak}) P³\
kJ
Ck´=Y
kJ
P(Ck), (6.4)
où l’on a noté Pf(I)l’ensemble des parties finies de I.
La définition de la P-indépendance de (Ai)iIest l’équivalence de (6.1) et (6.2).
Supposons (6.4). D’après la question précédente, pour tout kI, la σ-algèbre
engendrée par {Ak} est σ({Ak}) ={;,A+,A,A0}. (6.3) en résulte immédiate-
ment.
Supposons (6.3). Soit JPf(I). Choisissons εk=1, i.e. Aεk
k=Akpour tout kJ
de sorte que TkJAεk
k=TkJAk. On déduit de (6.3) que
P³\
kJ
Ak´=P³\
kJ
Aεk
k´=Y
kJ
P(Aεk
k)=Y
kJ
P(Ak).
(6.2) est donc démontré.
Supposons (6.2). Montrons (6.4).
Soient JPf(I) et (Ck)kJQkJσ({Ak}), i.e. Ck{;,,A+
k,A
k} pour tout kJ.
Supposons qu’il existe αJtel que Cα= ;. Alors, TkJCk= ; et P(Cα)=0 de
sorte que P³TkJCk´=0=QkJP(Ck). (6.4) est donc vérifiée dans ce cas.
Sinon, Ck6= ; pour tout kJ. Notons J+={kJ|Ck=Ak}, J={kJ|Ck=Ac
k}
et J0={kJ|Ck=} de sorte que J=J0J+J(réunion disjointe). Notons
D=\
kJ+
Aket S=[
kJ
Ak.
Comme Ck=pour tout kJ0, on obtient en utilisant les lois de DEMORGAN :
\
kJ
Ck=Ã\
kJ0
Ck!Ã\
kJ+
Ck!Ã\
kJ
Ck!=Ã\
kJ+
Ak!Ã\
kJ
Ac
k!=DSc.
D’après (6.2), P(D)=QkJ+P(Ak). Distinguons selon que P(D) est nul ou non.
Supposons que P(D)=0. Comme TkJCkD,P¡TkJCk¢ÉP(D)=0 et
P¡\
kJ
Ck¢=0=P(D)=Y
kJ+
P(Ak)=Y
kJ+
P(Ck)=Y
kJ
P(Ck),
car le produit QkJ+P(Ck) est nul et JJ+.
Supposons que P(D)>0. On peut ainsi exprimer :
P³\
kJ
Ck´=P¡DSc¢=P(D)P¡Sc|D¢=P(D)¡1P¡S|D¢¢. (6.5)
Appliquons la formule d’inclusion-exclusion à S=SkJAket à la mesure de
probabilités P(· | D). Notant AL= ∩kLAkpour toute partie finie Lde I, on ob-
tient :
1P¡S|D¢=X
LP(J)
(1)#LP¡AL|D¢. (6.6)
En injectant la formule (6.6) dans l’identité précédente (6.5), on obtient :
P³\
kJ
Ck´=P(D)ÃX
LP(J)
(1)#LP¡AL|D¢!=X
LP(J)
(1)#LP¡AL|D¢P(D)
=X
LP(J)
(1)#LP¡ALD¢=X
LP(J)
(1)#LP³\
kLJ+
Ak´
ce qui s’écrit grâce à (6.2),
P³\
kJ
Ck´=X
LP(J)
(1)#LY
kLJ+
P(Ak)=X
LP(J)
(1)#LY
kJ+
P(Ak)Y
kL
P(Ak)
=ÃY
kJ+
P(Ak)!Ã X
LP(J)Y
kL
(1)#LP(Ak)!=ÃY
kJ+
P(Ak)!ÃY
kJ
(1P(Ak))!
=ÃY
kJ+
P(Ak)!ÃY
kJ
P(Ac
k)!=Y
kJ+J
P(Ck)=Y
kJ0J+J
P(Ck)=Y
kJ
P(Ck).
Ceci achève la preuve de (6.4).
On a ainsi prouvé que les quatre assertions (6.1)—(6.4) sont équivalentes.
Exercice 7 (PREUVE DE LA CONTINUITÉ MONOTONE DUNE MESURE DE PROBABILITÉS).
La propriété de continuité monotone d’une mesure de probabilités s’énonce ainsi.
Soient (,A,P)un espace probabilisé et (An)nNANune suite croissante (resp.
décroissante) d’événements. Alors, la suite croissante (resp. décroissante) (P(An))nN
converge vers P(nNAn)(resp. P(nNAn)).
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