2 Introduction
l’espace et, en particulier, celle des courants induits dans les matériaux conducteurs, en
présence de certaines sources. Pour cette raison, nous l’appelons aussi problème des
courants induits. Le régime statique correspondant est également considéré et constitue le
problème de la magnétostatique. Le fait que ce dernier soit un cas particulier du problème
dynamique va nous permettre une analyse progressive des problèmes envisagés.
Nous commençons ainsi par étudier plusieurs formulations du problème de la
magnétostatique, toutes équivalentes au modèle de départ mais qui se distinguent par
l’utilisation de divers potentiels, scalaires et vecteur. Ces potentiels sont des outils
mathématiques et sont des intermédiaires pour la détermination des champs
électromagnétiques. La définition générale des potentiels scalaires nécessite l’introduction de
la notion de coupure, afin de traiter les potentiels multivoques, alors que celle des potentiels
vecteur nécessite l’introduction de la notion de jauge, afin d’assurer l’unicité de ces
potentiels. Le problème de la magnétodynamique est ensuite envisagé et diverses formulations
sont encore établies. Certaines sont basées sur des potentiels scalaires et vecteur, d’autres sont
directement exprimées en termes de champs physiques, tel que le champ magnétique. Les
avantages et inconvénients de toutes les formulations exposées sont discutés.
Les formulations établies jusque-là sont exprimées sous des formes, dites fortes, qui ne se
prêtent pas encore à une discrétisation aisée. C’est précisément le but du chapitre II de
conduire à une discrétisation des modèles magnétostatiques et magnétodynamiques. Ce
chapitre comporte deux parties consacrées respectivement aux formulations continues et
discrètes de modèles aux dérivées partielles, tels que celui des équations de Maxwell.
La première partie traite des outils permettant de transformer les formes fortes considérées en
formes, dites faibles, qui seront bien adaptées à une discrétisation par la méthode des
éléments finis. Dans ce but, des espaces fonctionnels sont construits sur mesure pour les
champs électromagnétiques et les potentiels associés. Les propriétés des opérateurs
différentiels qui s’appliquent à ces champs, le gradient, le rotationnel et la divergence, sont
étudiées. Les espaces fonctionnels et les opérateurs constituent une structure mathématique
continue dont les propriétés sont remarquables pour les modèles considérés.
La seconde partie vise à une discrétisation de la structure mathématique continue. Un
ensemble d’outils permettant la discrétisation des espaces fonctionnels définis, et donc la
discrétisation des champs et des potentiels, est présenté en détail. Notre souci est de conserver
au niveau discret certaines des propriétés remarquables des espaces et des opérateurs du
niveau continu. Cette partie présente la méthode des éléments finis. Sont développés des
éléments finis spéciaux, nodaux, d’arête, de facette et de volume, associés à des assemblages
d’éléments géométriques différents, qui peuvent être des tétraèdres, des hexaèdres et des
prismes à base triangulaire. Ils sont une généralisation des éléments finis classiques, nodaux,
et diffèrent les uns des autres par les entités géométriques auxquelles sont associés les
inconnues ou degrés de liberté. Les fonctions de base des espaces d’approximation relatifs à
ces éléments finis sont définies et leurs propriétés sont établies. De plus, les notions de
coupure et de jauge peuvent être définies dans ces espaces de façon naturelle et sont
développées de manière approfondie. Les espaces d’approximation définis apparaissent être
très bien adaptés à l’approximation des champs électromagnétiques et des potentiels associés
éventuels.
Ce chapitre est présenté sous une forme assez générale en ce sens que les équations de
Maxwell n’y sont pas considérées explicitement. Néanmoins, par le rappel de notions déjà
introduites au chapitre précédent, telles que les notions de potentiel multivoque et de coupure,
et par les notations utilisées pour caractériser les champs scalaires et vectoriels, les
applications directes à ces équations apparaîtront souvent comme immédiates.