Assemblée plénière de la CECC : Allocution de S. Exc. Mgr Luigi

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Conférence des évêques catholiques du Canada - Assemblée plénière de la CECC : Allocution de S. Exc.
Dimanche, 15 Octobre 2006 - Mis à jour Vendredi, 05 Mars 2010
Chers confrères dans l’épiscopat,
C’est toujours avec joie que je me retrouve avec vous, et je vous remercie de cette possibilité
qui m’est offerte de participer à l’Assemblée plénière annuelle de votre Conférence épiscopale.
Dans une démarche similaire à celle des apôtres qui rapportaient à Jésus «tout ce qu’ils
avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné
» (Mc 6, 30), nous nous rassemblons au nom du Seigneur pour partager nos expériences et
nos soucis, nos
joies
et nos
espoirs
(
Gaudium et Spes
1), en «
serviteurs fidèles et avisés établis pour donner à chacun en temps voulu
» sa mesure de froment (Mt 24, 45), capables de «
s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il y a ce qu’il faut pour aller jusqu’au bout
» (Lc 14, 28). Cette expérience de communion affective et effective est fondamentale pour la
mission qui nous est confiée, selon la prière même de Jésus : «
Qu’ils soient un, comme toi Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient en nous, afin
que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17, 21).
Dans cette même spiritualité de communion, je désire remercier Mgr Gaumond pour ses
aimables paroles de bienvenue. Je profite également de l’occasion pour remercier Mgr
Paquette ainsi que le personnel de cette Conférence épiscopale, pour l’esprit de collaboration
avec la Nonciature. 1. Depuis notre rencontre de l’an dernier, nous avons pu bénéficier davantage du ministère
de Sa Sainteté Benoît XVI. L’enseignement qu’il nous dispense constitue une source radieuse
qui étonne même ceux que son élection avait surpris; avec des dons de synthèse et de
profondeur exceptionnels, dans un langage singulièrement accessible, le Saint-Père présente la
foi catholique dans sa beauté et son identité. Plusieurs événements ont jalonné cette première
année de pontificat : Synode sur l’Eucharistie, Consistoire, voyages apostoliques; à plusieurs
occasions, on a même vu le Pape dialoguer avec différentes catégories de personnes; des
prêtres lui ont soumis des questions auxquelles il a répondu simplement; des jeunes enfants,
dans la fraîcheur de leur première communion, lui ont aussi présenté les leurs.
2. Je voudrais m’arrêter quelques instants sur trois textes majeurs du Pape. Le premier est
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évidemment
l’Encyclique Deus Caritas Est, publiée au début de cette année. En nous
proposant une méditation sur le thème de l’amour, Benoît XVI plonge au cœur même de la
réalité la plus profonde. Il l’indiquait lui-même dans un discours au Conseil pontifical
Cor Unum
(23 janvier 2006), au cours duquel il a annoncé ce document : «Aujourd’hui
le mot amour est tellement galvaudé, usé, on en a tellement abusé que l’on a presque peur de
le laisser effleurer de nos lèvres. Il s’agit pourtant d’un mot essentiel, l’expression de la réalité
primordiale; nous ne pouvons pas l’abandonner tout simplement. Nous devons le reprendre, le
purifier et le ramener à sa splendeur d’origine, afin qu’il puisse éclairer notre vie et la conduire
sur le droit chemin. C’est cette conscience qui m’a conduit à choisir l’amour comme thème de
ma première Encyclique
».
3. Une lecture attentive de l’Encyclique confirme la première impression : nous avons là un
texte fondamental, qui renvoie les baptisés au centre irréductible de l’expérience chrétienne et
fonde leur engagement diversifié dans le monde et l’Église. Intellectuel de haut niveau, habitué
aux débats les plus serrés, Benoît XVI aborde ici en pasteur, à partir de son origine divine, la
dimension essentielle et la plus urgente du témoignage chrétien : le service de la charité.
L’amour - la charité - est capable de transformer non seulement nos vies personnelles, mais
l’organisation même des structures sociales; il donne sens à l’évolution du monde, jusque dans
ses éléments les plus complexes; il a des conséquences immédiates et visibles. Cœur des
Béatitudes évangéliques, de ce qui depuis les origines a constitué la pensée et la pratique
sociale de l’Église, référence œcuménique par excellence, il ouvre les portes de la justice, de la
réconciliation, du respect de la dignité humaine, de la paix et de la confiance en l’avenir. Il est
non seulement affirmation, mais présence du Dieu Trinité à chaque phase de l’histoire. On ne
peut que saluer avec espérance un Pontificat qui s’appuie dès son début sur un tel roc et
s’abreuve à une telle source.
4. Le second discours que j’aimerais rappeler est celui que le Saint-Père a adressé le 22
décembre 2005 à la Curie romaine
, à l’occasion des vœux de Noël. Après avoir brossé un tableau du riche patrimoine laissé par
Jean-Paul II tant sur le plan doctrinal qu’existentiel, le Pape regarde la JMJ 2005 de Cologne et
le Synode de l’Eucharistie, qu’il unit par le mot ‘
Adoration
’. Dans la troisième partie de cette allocution, il souligne
le quarantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II
. Il invite à faire une juste herméneutique de cet événement majeur dans l’histoire de l’Église
contemporaine.
5. Le Pape décrit deux herméneutiques en présence : l’une de la discontinuité et de la
rupture et l’autre de la réforme, du renouveau dans la continuité de l’unique sujet-Église
. La première peut susciter une rupture entre l’Église préconciliaire et l’Église post-conciliaire ;
les textes conciliaires sont alors perçus comme des compromis qui «
ne réfléteraient que de manière imparfaite le véritable esprit du Concile et de sa nouveauté.. Il
faudrait non pas suivre les textes du Concile, mais son esprit
». Le Pape évoque d’autre part une herméneutique de la réforme qu’expriment déjà Jean XXIII
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et Paul VI; il signale trois cercles de questions qui ont dû être affrontées (relation entre foi et
sciences modernes, rapport entre Église et État moderne, rapport entre foi chrétienne et
religions du monde). «C’est précisément dans cet ensemble de continuité et de discontinuité à
divers niveaux que consiste la nature de la véritable réforme». Le Pape scrute ainsi le Décret
sur la liberté religieuse : «
Le Concile Vatican II, reconnaissant et faisant sien à travers le Décret sur la liberté religieuse
un principe essentiel de l’État moderne, a repris à nouveau le patrimoine plus profond de
l’Église. … L’Église antique a prié pour les Empereurs et pour les responsables politiques; elle a
en revanche refusé de les adorer et, à travers cela, a rejeté clairement la religion d’État. Les
martyrs de l’Église primitive sont morts pour leur foi dans le Dieu qui s’était révélé en
Jésus-Christ et, précisément ainsi, sont morts également pour la liberté de conscience et pour
la liberté de professer sa foi, - une profession qui ne peut être imposée par aucun État, mais
que ne peut en revanche être adoptée que par la grâce de Dieu, dans la liberté de la
conscience
».
6. C’est ce dernier aspect que le Saint-Père a touché dans son discours à Ratisbonne le 12
septembre
dernier, dans le
contexte de son voyage en sa région natale. Avec une extraordinaire profondeur de réflexion, il
a annoncé et témoigné la foi en un Dieu en lequel l’homme, sa raison et sa liberté trouvent leur
supérieure et authentique plénitude. Cette allocution a eu un large écho médiatique et a suscité
des réactions passionnées, en particulier dans les différents milieux musulmans ou non. Il est
surprenant et douloureux que quelques expressions de ce discours aient été mal interprétées,
comme une offense à la religion de l’Islam. Le Saint-Père lui-même a tenu à préciser le sens de
ses paroles, pour éviter toute instrumentalisation alimentée par une lecture superficielle et pas
du tout impartiale et libre.
7. Par déformation de certains médias ou par calcul politique, on n’a pas compris ou on n’a
pas voulu comprendre le thème et le message central de sa pensée. Le Pape a en réalité
proposé une réflexion sur les fondements indispensables à une rencontre véritable des
personnes et des cultures, une base sûre pour une coexistence pacifique. Il a voulu affirmer la
valeur de la raison et de la liberté, condamnant l’usage de la violence, sous quelque prétexte
que ce soit, quand elle est pratiquée au nom de Dieu. Cela nous attriste d’assister au procès
médiatique dont le Pape a été l’objet, avec l’intention non dissimulée de le toucher
personnellement ainsi que son ministère. Je suis certain d’interpréter les sentiments des
Évêques canadiens en exprimant au Saint-Père notre proximité et notre solidarité, tandis que
nous faisons monter vers le Seigneur notre prière pour lui, pour l’Église, pour la paix entre
toutes les religions et tous les hommes.
8. Dans ce contexte, il est prometteur et réconfortant de noter qu’à l’ordre du jour, approuvé
le 12 octobre dernier par toutes les forces politiques du Sénat et de la République italienne, on
fait état «
d’une interprétation politique absolument inappropriée du discours qui a attribué
au Pape des intentions dénigreuses envers l’Islam, alors que la lecture intégrale du texte
pontifical révèle de manière évidente l’engagement sincère de Benoît XVI pour le dialogue entre
les cultures et les religions
». La Déclaration continue en montrant l’engagement
du Gouvernement à exprimer au Souverain Pontife « 3/8
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la pleine solidarité de l’Italie après les attaques injustes et les menaces inacceptables qui ont
été dirigées à l’endroit de Sa personne et contre les institutions de l’Église catholique, et après
les violences effectuées envers des fidèles et des communautés ». Finalement, cette Déclaration se conclut en réaffirmant « le droit à la liberté religieuse et à la libre expression, contre toute persécution, dans une optique
de réciprocité. Par liberté religieuse, on entend la liberté de pratiquer sa propre foi, d’en
changer ou de n’en avoir aucune
».
9. Vous avez effectué cette année la Visite ad limina. Cette expérience, en principe
‘quinquennale’, suppose un travail considérable, j’ai pu le constater de près en voyant vos
rapports, quelquefois volumineux, que la Nonciature apostolique a fait parvenir à Rome; le
travail que vous avez accompli avec vos collaborateurs permet une vision, et je dirais même
une ‘visite’, vraiment précieuse de la vie de vos Églises particulières; c’est un peu comme une
‘photographie’ de la vie actuelle, ciblant les réussites et les défis, les ressources anciennes et
nouvelles; on peut en retracer l’évolution, en la comparant aux rapports antérieurs. Vous avez
souligné les difficultés et les problèmes que vous rencontrez dans la vie de vos communautés
ecclésiales. Plusieurs parmi vous m’ont aussi exprimé leur vive appréciation pour la manière
dont la Visite ad limina s’est déroulée; on a noté à cet égard que les Congrégations romaines
avaient bien pris connaissance de vos rapports; un échange fraternel et serein, dans un réel
climat de communion, a été perçu comme un accompagnement bénéfique. J’ai également
retenu des propos de quelques-uns l’émotion de la rencontre avec le Saint-Père, une
connaissance plus vive de son caractère doux, de sa profonde intelligence, la rencontre d’un
frère attentif à écouter, bien au fait de la vie de vos diocèses et solidaire de votre sollicitude
pastorale.
10. Au cours des allocutions qu’il a adressées à chaque Conférence régionale, en réponse
à vos relations quinquennales et aux paroles de présentation des Présidents des conférences
régionales, le Saint-Père a brossé un tableau général des aspects les plus importants pour la
vie ecclésiale au Canada. C’est ce qu’il a lui-même laissé entendre dès sa rencontre avec les
Évêques du Québec : «
Avec les trois autres groupes d’Évêques de votre pays, j’aurai
l’occasion de poursuivre ma réflexion sur des thèmes significatifs pour la mission de l’Église
dans la société canadienne, marquée par le pluralisme, le subjectivisme et un sécularisme
croissant
».
11. Avec l’AÉCQ, le Pape a touché plus spécifiquement le rôle central de la célébration
eucharistique dans la vie de la communauté chrétienne, et le caractère indispensable du
sacerdoce ministériel, soulignant par conséquent la place inaliénable de la sacramentalité dans
la vie de l’Église; la culture des vocations n’est pas possible si «
le rôle du ministère
ordonné n’est pas clairement défini et reconnu
». Le Saint-Père a noté les signes de renouveau, suite à la JMJ, à l’année de l’Eucharistie.
Reconnaissant pour l’œuvre accomplie par les religieux et religieuses, il a invité à une ‘
solide communion ecclésiale
’. Il a souligné enfin l’importance de la catéchèse qui bénéficie d’investis-sements toujours
renouvelés.
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12. Avec les Évêques de l’Atlantique, le Pape a touché les effets négatifs du sécularisme et
sa fermeture à la transcendance; l’effondrement du taux de natalité en est un des symptômes.
Annoncer la splendeur de la vérité du Christ constitue une tâche fondamentale, effectuée en
communion avec le Magistère. À cet égard, les catéchistes exercent un rôle majeur : leur
ministère ne consiste pas seulement à transmettre des connaissances; ils peuvent en réalité
faire expérimenter la présence active du Seigneur, mettre en contact avec « ce fleuve
vivant qui nous relie aux origines toujours présentes et nous conduit aux portes de l’éternité
». Le Pape a fait référence à la restructuration des paroisses et des diocèses, vue non selon
des modèles sociaux, mais comme ‘
un exercice de renouveau spirituel
’ .
13. Avec les Évêques de l’Ontario ensuite, le Saint-Père a rappelé le fondement de la vie
chrétienne qui doit être une véritable rencontre avec le Christ. L’évangélisation de la culture
suppose une proposition ferme du message chrétien, lequel ne saurait se réduire à des
‘valeurs’. Benoît XVI a montré les effets négatifs de la rupture entre l’Évangile et la culture : au
nom de la ‘tolérance’, on change et détruit les piliers fondamentaux de l’histoire humaine, la vie
et le mariage.
«When the Creator’s divine plan is ignored the truth of human nature is
lost
». Il a encore souligné l’inacceptable dichotomie entre la foi
personnelle et l’action des catholiques engagés dans la vie politique. Dans le domaine de
l’éducation, il a mentionné la tentation du relativisme et a proposé un apostolat de «
charité intellectuelle
».
14. Finalement il y a deux semaines, avec les Évêques de l’Ouest, le Saint-Père a médité
sur la parabole de l’enfant prodigue, touchant ainsi divers aspects de la miséricorde, de la
conversion, de la réconciliation, de la restauration des relations brisées. En parlant de la perte
du sens du péché chez nos contemporains, il en a évoqué les effets destructeurs. La
redécouverte de la valeur du sacrement de pénitence peut constituer un instrument précieux
pour la guérison des personnes. Dans ce contexte, le Pape a exprimé son appréciation et son
encouragement pour l’œuvre de la réconciliation avec les Premières nations.
15. Il pourrait être utile de bénéficier d’un recueil des allocutions du Saint-Père au cours de
cette visite ad limina, avec les textes des Évêques qui ont salué le Pape au nom de leur
conférence régionale.
16. Je connais les efforts que votre Conférence a déployés pour corriger certaines situations
évoquées par le Pape. Je retiens le Message ‘
Nous sommes le peuple de la vie et pour
la vie
’ que les membres de votre Conseil
permanent ont rendu public en réaction à la
Loi sur la procréation assistée
. Je retiens aussi les démarches entreprises auprès des parlementaires canadiens par
l’Organisme catholique pour la vie et la famille
, afin qu’ils rejettent toute nouvelle tentative de législation sur le suicide assisté et l’euthanasie.
L’Église a le devoir et le droit de s’exprimer sur ces questions; votre Conférence épiscopale le
fait dans le respect des institutions démocratiques, et aussi avec conviction. En tant que son
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Représentant, je désire vous remercier au nom du Saint-Père et prolonger son encouragement
récent à poursuivre vos démarches en ce sens.
17. Dès sa première rencontre avec les Évêques du Québec, le Pape a mentionné le
prochain Congrès eucharistique international de 2008. À cet égard, l’équipe qui œuvre
ardemment avec S. Ém. le Cardinal Marc Ouellet a eu l’heureuse initiative de trouver un objet
symbolique, analogue à la Croix pèlerine des JMJ, qui permettrait, également par son itinérance
en différents endroits du pays, de ponctuer une préparation spirituelle à cet événement majeur.
La bénédiction de
l’Arche de la Nouvelle Alliance par le Saint-Père a connu une
diffusion exceptionnelle, aussi grâce à la présence médiatisée du petit Jérémy qui a chanté
devant le Pape : de très nombreuses personnes ont pu ainsi voir le Saint-Père écouter ce jeune
garçon, bénir l’Arche de l’Alliance et savoir ce qu’est une Visite ad limina ! J’ai vu moi-même
cette magnifique Arche, au cours d’une célébration que j’ai présidée en juillet au Congrès des
jeunes de Marie-Jeunesse, à Sherbrooke.
18. Le Comité du Congrès eucharistique a accompli beaucoup au cours de l’année. Déjà, il
est possible d’entrevoir le rayonnement et la richesse spirituelle du Congrès, qui s’inscrit
parfaitement dans la suite de la 11ème Assemblée générale du Synode des Évêques, l’an
dernier. La date de 2008 est hautement significative pour le Canada ; le quatrième centenaire
de la ville de Québec permettra peut-être aux fidèles de s’inspirer de la devise de la province
homonyme « Je me souviens », évoquer les débuts réellement héroïques de ce pays,
comme vous l’avez si bien rappelé dans votre lettre pastorale du 14 septembre 1999 sur le
350e anniversaire des Saints Martyrs canadiens. La rédécouverte de la place occupée par la
Sainte Eucharistie dans l’histoire peut permettre d’en relancer toute l’actualité et la nécessité
dans le présent contexte.
19. Dans le message qu’ils ont rendu public au terme du Synode, les délégués de la CECC
n’ont pas manqué de rappeler que le Synode a permis d’avancer dans la voie tracée par les
documents du pape Jean-Paul II : l’Encyclique
Ecclesia de Eucharistia, et la Lettre
apostolique
Mane
nobiscum Domine
. On attend prochainement la publication de l’Exhortation apostolique post-synodale du
Saint-Père. Voilà autant d’éléments qui permettront à l’Église universelle, comme à celle du
Canada, de poursuivre sa réflexion sur la beauté et la richesse du mystère de l’Eucharistie.
Tout cela constituera également une ressource stimulante pour la préparation du Congrès
eucharistique international. Centrer notre attention et notre prière sur l’Eucharistie, c’est
retrouver la source où naît et se construit l’Église du Seigneur.
20. Le souci pour les souffrances de l’humanité et la recherche de la paix sont bien présents
au cœur de l’Église. À cet égard, le récent conflit au Proche-Orient a suscité l’anxiété du
monde, ainsi que de toute l’Église. Le Pape a demandé aux catholiques de prier tout
spécialement pour la paix en Terre Sainte et au Proche-Orient; il a invité les responsables
politiques à s’engager dans la voie de la raison, à chercher sans cesse les possibilités de
dialogue et d’accord. Votre Conférence épiscopale a elle aussi multiplié les appels pour que les
dirigeants politiques du Canada fassent tout en leur pouvoir pour encourager un cessez-le-feu,
hâter le début des négociations et apporter une aide humanitaire aux personnes affectées par
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la guerre. Quoique très fragile, la paix est maintenant rétablie; du moins, le bruit des armes a
cessé. Les dégâts matériels occasionnés par cette guerre sont gigantesques; on ne peut
surtout pas oublier les pertes de vie, la douleur de trop nombreuses personnes, victimes
innocentes de ce conflit. Une aide internationale est nécessaire, spécialement dans le domaine
du maintien de la paix; malheureusement, elle coûte beaucoup, aussi en termes de vies
humaines, aux pays qui en prennent charge. Le Canada fait partie de ces pays qui doivent
pleurer la mort de plusieurs jeunes qui ont sacrifié leur vie, en particulier en Afghanistan; nous
les portons dans nos prières, avec leurs familles. 21. Pour aider à notre réflexion et à celle de tous les fidèles, l’Église a publié cette année
deux documents de grande importance : Le
Compendium sur le Catéchisme de l’Église
catholique
, et le Compendium sur la
Doctrine sociale de l’Église
. Votre Conférence épiscopale a obtenu, de la part de l’Administration du Patrimoine du Siège
apostolique, les droits de publication et de diffusion pour ces deux textes. On ne peut que se
réjouir que de tels liens de collaboration soient établis et surtout que votre Conférence puisse
ainsi contribuer à favoriser la diffusion de ces documents à travers le Canada. Une piste est
ainsi ouverte et il sera sans doute possible d’identifier d’autres secteurs de collaboration avec
les instances du Saint-Siège.
22. Les études se poursuivent aussi pour les réaménagements des frontières des diocèses.
Comme vous le savez bien, c’est une démarche laborieuse, qui exige beaucoup de minutie et
de tact. Je remercie les Évêques qui s’y penchent, avec le souci pastoral de servir toujours
adéquatement le peuple de Dieu.
23. Cette année, le Collège épiscopal s’est enrichi de nouveaux membres : Mgr Gary
Gordon, évêque de Whitehorse, Mgr André Gazaille et Mgr Lionel Gendron, évêques auxiliaires
à Montréal, Mgr Peter Hundt, Évêque auxiliaire à Toronto. D’autres Prélats ont pris une retraite
bien méritée : Mgr Vallée, Mgr Bzdel, Mgr St-Antoine, Mgr Sutton, Mgr Mikloshazy, Mgr
MacDonald. D’autres ont assumé de nouvelles fonctions: Mgr Huculak à Winnipeg; Mgr Lavoie
à Keewatin Le Pas, Mgr Cadieux et Mgr Currie, Administrateurs apostoliques respectivement
de Hearst et St John, tâches que le Saint-Père leur confie en plus de celle qu’ils assument déjà.
Pour sa part, la Nonciature apostolique est toujours heureuse de continuer son travail et d’offrir
le service nécessaire pour faciliter le dialogue et la collaboration entre le Saint-Siège et les
diocèses du Canada.
24. Nous sommes en effet unis par des liens de communion, de fraternité, d’estime et
d’amitié personnelle; nous partageons la même sollicitude pastorale et missionnaire, pour la
croissance de la foi en Jésus-Christ notre Sauveur, et pour le bien de peuple de Dieu. Je suis
particulièrement heureux de pouvoir vous exprimer ma sincère affection et mon partage de vos
fatigues et de vos espérances. Dans la prière, je demeure uni à vous, demandant la lumière et
la grâce de l’Esprit-Saint de sorte que, unie à son Seigneur, l’Église puisse être elle-même et
remplir la mission qu’il a voulue pour elle. 7/8
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Source : Sylvain Salvas
Directeur du Service des communications
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Tél. : (613) 241-9461
Téléc. : (613) 241-9048
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