Décembre 2013
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Position
Comment François
peut-il réformer l’Église ?
TROIS mois après son élection, le pape Jean XXIII convoquait un
concile. Cinquante ans plus tard, un autre homme, qui lui aussi a
séduit immédiatement par un style différent et de plain-pied, un
homme qui a quitté les appartements du Vatican parce qu’il ne peut
vivre « sans les autres », qui met à distance le style sacral qui
perdurait autour de lui, un homme qui a été élu par ses pairs pour
entreprendre une réforme de la structure hiérarchique, se trouve
devant des questions d’une autre ampleur et ne peut aller aussi vite.
L’appréciation positive dont bénéficie le nouveau pape, voire
l’enthousiasme qu’il suscite, a fait rapidement oublier que depuis
une trentaine d’années l’institution vaticane résistait de toutes ses
forces à l’évolution des sociétés occidentales, qui lui paraissait
folle, au point de bloquer une honorable gestion de réformes indis-
pensables. Le sentiment dominait que l’Église catholique ne voulait
ni ne pouvait se réformer. Le prix à payer semblait trop cher. Les
questions à envisager trop angoissantes. Aujourd’hui, est-on parti
dans un sens différent ? Beaucoup de catholiques se contenteraient
du style du nouveau pape. Car pour le catholicisme tel qu’il est
devenu, la figure et le charisme du pape sont un pôle dont on ne peut
se passer. Pour certains, il est le seul point de repère dans un
océan de doutes, le seul atout dont dispose l’Église. C’est l’héritage
de la papauté intransigeante et isolée du XIXesiècle et de Jean-Paul
II dans les temps difficiles de l’après-concile. Le charisme est
essentiel dans les conditions de l’autorité moderne. Mais derrière
l’enthousiasme, une batterie de questions se pose. Plus on les
envisage de près, plus elles paraissent complexes.
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