Une fois développé ces caractéristiques du management, l’auteur s’interroge sur
l’enseignement de celui-ci. Quelle formation au management ? Il propose alors des formations
qui prennent en compte la parole de ceux qui exercent l’activité de management au plus près
des réalités.
Depuis le début des années 80, le contexte économique est devenu plus instable. La
concurrence s’est accentuée, l’avenir est devenu plus incertain. Le management moderniste a
amplifié cette déstabilisation due à l’environnement.
Une politique de changement permanent s’établi alors, instaurant une « vision chaotique du
monde ». Ce changement permanent auquel on ne peut s’adapter mais qui impose une rupture
n’est pas de nature à rassurer les salariés, qui perdent leur repères : « le monde devient un
vaste chantier en reconstruction permanente, une course contre la montre ».
Le discours instauré dans les organisations et l’utilisation du langage qu’il impose altèrent et
dénaturent la perception que les individus ont de l’environnement. Le recours constant à des
outils « miracles » ne fait qu’augmenter le phénomène de diffraction. Ainsi, le monde devient
encore plus incompréhensible et les gens ne se comprennent plus. (cf. Annexe du livre, la
méthode du « formulateur automatique »)
La négation des écarts entre dirigeants et dirigés qu’opère le management moderniste, ne fait
que renforcer ce phénomène d’incompréhension. Les messages du management qui ne
tiennent pas compte de la situation, des aspirations des individus ne font plus sens à leurs
yeux. Selon JP Le Goff, il s’agit aussi d’une récupération d’aspirations sociales qui ont voulu
être présent dans l’entreprise, dans le but de représenter la société. L’entreprise devrait donc
être le lieu de l’exercice d’un pouvoir démocratique. Mais cette confusion ne vise qu’à
endormir les tensions au sein de l’entreprise. Selon l’auteur, elle est dangereuse car elle
occulte la nature profonde de l’entreprise qui est de faire du profit.
On pourrait croire que comme ce modèle de management mène l’entreprise dans le mur, il
s’adaptera, analysera et prendra en compte la pluralité des points de vue. Mais dans la réalité
rien ne change, car le modèle n’est pas "apprenant" : Il glorifie une performance sans faille et
l’échec n’est vu que comme une contre-performance dû à une mauvaise application des règles
du modèle. Il n’est donc pas source d’apprentissage.