CHAPITRE 1
ANALYSE DES SYSTÈMES
1.1 Feuille n°2 : Modélisation et analyse d’un système linéaire à partir
des équations diérentielles
Lobjectif de ce TD est de montrer que l’outil équation diérentielle permet d’étudier les systèmes
asservis mais qu’il nest pas le plus adapté.
Exercice 1- Moteur à courant continu - équations diérentielles Corrigé page 5
A. Description
Un moteur 1à courant continu est constitué d’un rotor bobiné (induit) qui est placé dans le champ
magnétique créé par un stator (inducteur), le champ peut être créé par un aimant permanent ou par
un stator bobiné.
rotor - induitstator - inducteur
collecteur
Figure 1.1: Moteur à courant continu - écorché
Le courant qui circule dans un conducteur du rotor placé dans le champ magnétique produit
une force qui à tendance à faire tourner le rotor (figure 1.2). La force agissant sur le conducteur est
proportionnelle au courant circulant dans le conducteur.
1. Le principe et l’étude des machines électriques sera approfondi en sciences physiques
1
2 1 Analyse des systèmes
(a) schéma de principe
LRE
u(t)
(b) schéma électrique équivalent
MCC à aimant permanent
Figure 1.2: Schéma de principe moteur CC
Lorsque le rotor tourne une force électromotrice est induite dans le rotor qui s’oppose à la tension
d’alimentation, cette tension, appelée force contre électromotrice f.c.e.m, est proportionnelle à la
vitesse de rotation de l’arbre moteur.
B. Étude
B.1. Étude simplifié
Dans cette première partie, nous étudierons un modèle simplifié du moteur à courant continu 2,
nous considèrerons que l’inductance est nulle et qu’aucun couple résistant ni frottement ne s’oppose
à la rotation du moteur. Il peut à lors être décrit par les quatre équations suivantes :
Équation électrique
u(t) = R ·i(t) + e(t)
u(t) : la tension d’alimentation, i(t) : le courant et e(t) la force contre électromotrice.
Équation de la mécanique
J·dω(t)
dt = Cm(t)
ω(t) : la vitesse de rotation du moteur, Cm(t) : le couple moteur.
Équations de couplage électromagnétique
Cm(t) = Kt·i(t)
e(t) = Ke·ω(t)
Q1. Donner l’équation diérentielle donnant la vitesse de rotation ω(t) en fonction de la tension
d’alimentation u(t).
Le moteur étudié a les caractéristiques suivantes :
2. Les équations compètent seront vus en physique
1.1 Feuille n°2 : Modélisation et analyse d’un système linéaire à partir des équations diérentielles3
Tension nominale Un20V
Résistance R 4
Rendement ηmax 79%
Constante de couple Kt34,20mN A1
Constante de FEM Ke3,590mVmin/tr
Inductance du rotor L 630µH
Inertie du rotor J 52gcm2
Soit u(t) = U0= 12V, à l’instant initial, le moteur est à l’arrêt.
Q2. Déterminer ω(t) en fonction de τ, U0et des autres paramètres
Q3. Tracer l’allure de la courbe pour diérentes valeurs de U0: 5V, 10V, 15V(attention au unités
SI !). Que constatez vous ?
Q4. Déterminer la tangente à l’origine et la valeur finale ( ω= lim
t→∞(ω(t)) ), en fonction de τ, U0, et
des autres paramètres. Que constatez-vous ?
Q5. Tracer l’évolution de la valeur finale en fonction de U0. Que constatez-vous ?
B.2. Prise en compte d’un couple résistant
Dans la première partie, nous avons supposé que le moteur nentrainait aucune charge.
Toujours dans l’hypothèse de non frottement mais avec un couple résistant, l’équation de la mé-
canique devient :
J·dω(t)
dt = Cm(t)Cr(t)
Q6. Établir l’équation diérentielle reliant ω(t), Cr(t) et u(t).
Q7. Résoudre l’équation diérentielle dans le cas où u(t) = U0et Cr(t) = Cr0avec U0et Cr0des
constantes.
B.3. Modèle de connaissance complet
En fait les équations électriques et mécanique du moteur à courant sont plus complexes (sans
prise en compte du couple résistant),
u(t) = R ·i(t) + L ·di(t)
dt +e(t) L : l’inductance du moteur
J·dω(t)
dt = Cm(t)f·ω(t)f: le coecient de frottement fluide
Cm(t) = Kt·i(t)
e(t) = Ke·ω(t)
Q8. Établir l’équation diérentielle donnant ω(t) en fonction de u(t).
Q9. Quel est l’ordre de l’équation diérentielle ?
Q10. À partir des valeurs numériques, préciser la nature des racines ?
C. Notion d’asservissement
Nous revenons sur le premier modèle (pas d’inductance, pas de frottements, pas de couple résis-
tant).
Dans ce modèle, nous avons constaté que la vitesse de rotation dépend de la tension d’alimen-
tation. On peut souhaiter commander le moteur directement avec une consigne de vitesse ωc(t) et
non plus avec une commande en tension.
Pour réaliser cette commande, on rajoute
4 1 Analyse des systèmes
un capteur : une dynamo tachymétrique, qui permet de mesure la vitesse réelle de rotation du
moteur et retourne une tension proportionnelle à cette vitesse :
uω(t) = Kc·ω(t)
une interface (IHM) qui permet d’adapter la consigne ωc(t) au système (conversion numérique
analogique)
uc(t) = Kc·ωc(t)
un comparateur et un correcteur qui compare la consigne et la valeur réelle et qui amplifie
cette écart., pour générer la tension de commande du moteur u(t)
u(t) = Kp·(uc(t)uωt))
Q11. Déterminer l’équation diérentielle donnant ω(t) en fonction de la consigne de vitesse ωc(t).
On suppose que Kc= Ke(la génératrice à les même caractéristiques que le moteur).
Q12. Déterminer la solution de l’équation diérentielle pour ωc(t) = ω0(constant) en fonction de
Kp
Q13. Déterminer la valeur finale ω= lim
t→∞(ω(t)) en fonction de ω0et Kp. Que peut-on dire ?
Q14. Déterminer Kppour que l’erreur de vitesse soit inférieure à 5%.
D. En conclusion
1.1 Feuille n°2 : Modélisation et analyse d’un système linéaire à partir des équations diérentielles5
1.1.1 Corrections
Cor. 1: Moteur à courant continu - équations diérentielles Sujet page 1
Q1. Donner l’équation diérentielle donnant la vitesse de rotation ω(t) en fonction de la tension d’alimentation u(t).
u(t) = R ·i(t) + e(t)
J·dω(t)
dt = Cm(t)
Cm(t) = Kt·i(t)
e(t) = Ke·ω(t)
en substituant
u(t) = R ·i(t) + Ke·ω(t)
J·dω(t)
dt = Kt·i(t)
R·J
Kt
·dω(t)
dt + Ke·ω(t) = u(t)
On pose τ=R·J
Ke·Kt
τ·dω(t)
dt +ω(t) = 1
Ke
·u(t)
Q2. Déterminer ω(t) (attention au unités SI!)
Il faut résoudre :
τ·dω(t)
dt +ω(t) = 1
Ke
·U0
On pose comme solution particulière : ωp(t) = 1
Ke
·U0
La solution sans second membre est : ωs(t) = A ·e
t
τ
ω(t) = A ·e
t
τ+1
Ke
·U0
à l’instant initial, ω(0) = 0
A·e
0
τ+1
Ke
·U0= 0 A = 1
Ke
·U0
d’
ω(t) = 1
Ke
·U0
1− ·e
t
τ
Q3. Tracer l’allure de la courbe
déterminons τ=R·J
Ke·Kt
Inertie du rotor :J = 52gcm2= 52 ×103kgcm2= 52 ×107kgm2
Constante de couple : Kt= 34,20mN A1= 34,20 ×103N A1
Constante de FEM :Ke= 3,590mVmin/tr = 3,590 ×103Vmin/tr = 215,40 ×103Vs/tr = 1
2·π215,40 ×103V s rad1
Ke= 34,28 ×103V s rad1
On remarque Ktet Kesont égaux.
τ=R·J
Ke·Kt
=4·52 ×107
(34,2×103)20,0177s = 17ms
U0= 5V
147,0rad s1
U0= 10V
294,0rad s1
U0= 15V
441,0rad s1
t
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