Orobanche - Terres Inovia

Tournesol et Orobanche cumana
Etat les lieux et préconisations
du CETIOM pour 2013
Vincent LECOMTE – CETIOM BAZIEGE
Plan de l’exposé
 Rappels sur Orobanche cumana :
– Cycle et biologie
– Nuisibilité en France
 Extension en France fin 2012
 Moyens de lutte :
 Etat les lieux
 Lutte prophylactique
 Focus sur les luttes herbicide (Clearfield + Pulsar 40)
et génétique
 Conseils CETIOM pour 2013
 Conclusion et perspectives
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Cycle de l’orobanche cumana
Parasite obligatoire, sans chlorophylle, totalement dépendant de l’hôte (eau, nutriments et sels minéraux)
Fixation du parasite sur les racines de son hôte - Plante à fleurs ne se multipliant que par les graines
Orobanche cumana : un parasite spécifique du tournesol
Dissémination
des graines
Germination
Fructification
Fixation sur la
racine-hôte
Formation du suçoir
Phase
aérienne
Floraison
Pénétration dans les
tissus de l’hôte
Phase
souterraine
Tubercule
Emergence
Bourgeon
Tige souterraine
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Bourgeon
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Biologie de l’Orobanche cumana
 Le parasite se dissémine par les graines uniquement :
– Graine de petite taille
 de 0,2 à 0,3 mm
– PMG : 3,3 mg (1/1500 du PMG du colza !)
 Dissémination par le vent, l’eau, les outils, l’homme,…
– 100 000 à 1 million de graines par hampe
– Une hampe par pied (morphologie « classique »)
– Viabilité des graines dans le sol : supérieure à 10 ans
(Molinero-ruiz et al, 2007)
– Germination uniquement en présence d’un hôte (stimulée par
les exsudats racinaires de l’hôte : strigolactones, …)
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Orobanche cumana
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Orobanche cumana : nuisibilité
 Niveaux d’infestations et rendements très
corrélés
 Nuisibilité très importante
– jusqu’ à 91 % de pertes
– 1,5 q/ha par hampe d’Orobanche par pied de
tournesol dans tout type de sol (estimation)
 Pertes d’autant plus fortes :
– que l’attaque est précoce
– que la contrainte hydrique est importante
(exemple de 2012 : forte nuisibilité en sol superficiel)
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Orobanche cumana
Situation en France en 2012

Fréquence de parcelles touchées dans le sud-ouest
–
1,3 % des parcelles avec Orobanche cumana dans l’enquête kilométrique
CETIOM et SRAAL 2012 (6/448 parcelles visitées dans le cadre du BSV)
–
34 parcelles signalées au CETIOM avec Orobanche en août et septembre
2012
–
Au total, dans le sud-ouest : 106 parcelles identifiées avec Orobanche
cumana depuis 2008

Présente sur tous types de sol et profondeurs de sol, y compris
en sols argilo-calcaires et boulbènes superficiels

Localisation des parcelles avec Orobanche cumana :
–
Deux secteurs principaux :


–
Sud du Tarn-et-Garonne : vallée et terrasses de Garonne au sud de
Castelsarrasin
Lauragais haut-garonnais
Des parcelles isolées plus dispersées :
• Vallée du Tarn (81-31)
• Spots dans le Gers
• Spot dans le Razès (11)
• Spots en Poitou-Charentes et en
Vendée
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Parcelles avec Orobanche cumana recensées jusqu’en
2012 (CETIOM et partenaires)
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Lutte contre Orobanche cumana :
état des lieux

Prophylaxie
–


Lutte chimique
–
Pas de traitement herbicide seul qui soit efficace et sélectif
–
MAIS bonne efficacité du PULSAR 40 bien positionné sur variété Clearfield
Lutte génétique (comportement variétal)
–

Allongement des rotations : diminution du potentiel de multiplication
Lutte physique
–

Résistance mono et polygénique
Lutte agronomique
–

Eliminer les premiers pieds, ne pas broyer les parcelles infestées, nettoyage du
matériel après usage dans la parcelle
Traitement thermique (essai CETIOM 2010), solarisation
Lutte biologique
–
Pistes d’étude : insecte (Phytomyza orobanchia), Fusarium, Sclerotinia, Trichoderma
aspergillus, fragments de racines de tournesol (effet faux-hôte)
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Conseil du CETIOM
sur Orobanche cumana
Une prophylaxie indispensable
 Identifier au plus tôt les parcelles avec Orobanche
cumana et en informer le CETIOM
 par téléphone et/ou module de saisie sur www.cetiom.fr
 Eliminer manuellement les premiers pieds observés
et les détruire.
 Récolter en dernier des parcelles concernées par
l’Orobanche cumana.
 Ne pas broyer les cannes (par la moissonneusebatteuse ou un broyeur spécifique).
 Enfouir les cannes après récolte du tournesol.
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Lutte herbicide contre Orobanche cumana
Variété Clearfield et PULSAR 40


Une action qui serait surtout
systémique (nécrose des jeunes
tubercules d’Oro. cum. sur les racines
de tournesol)
La part de l’action racinaire du
PULSAR 40 reste à préciser : essais
CETIOM en 2013
Pulsar 40 1,25 l/ha
à 6-8 feuilles du
tournesol
Transfert de
l’imazamox via les
vaissaux de sève
vers les racines
Graine
d’Orobanche
cumana
 Positionnement optimal du PULSAR 40 :
– Pas trop précoce pour avoir une systémie prolongée au cours du cycle du
tournesol et empêcher les levées tardives d’Orobanche
– Pas trop tardif pour intervenir avant la germination – levée des pieds
d’Orobanche
 PULSAR 40 1,25 l/ha à 6-8 feuilles du tournesol
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Lutte herbicide contre Orobanche cumana
Variété Clearfield et PULSAR 40

Une efficacité intéressante mais devant être complétée par la tolérance
génétique à l’Orobanche cumana :
– Pulsar 40 1,25 l/ha appliqué le 07/06/2012
– Sur tournesol au stade 6-8 feuilles (optimum)
Variété
KLARIKA CL
ES FLORIMIS CL
LG5452 HO CL
SY SAMIN (CL)
Traitement
Note du
Note du
17/07/2012 23/08/2012
Non traité
8,5
9
Traité
1
3
Non traité
4,5
6,5
Traité
1
2
Non traité
1
1
Traité
1
1
Non traité
1
1
Traité
1
1
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Classe de gravité d'infestation :
Classe 1 : 0 orobanche / parcelle
Classe 2 : 1 seule orobanche/ parcelle
Classe 3 : de 2 à 15 orobanche / parcelle
Classe 4 : de 16 à 40 orobanches / parcelle
Classe 5 : de 41 à 100 orobanches / parcelle
Classe 6 : de 101 à 200 orobanches : parcelle
Classe 7 : de 3 à 5 orobanches / pied de tournesol
Classe 8 : de 6 à 10 orobanches / pied de tournesol
Classe 9 : plus de 10 orobanches / pied de tournesol
Source : essai CETIOM T12ORV,
à Bourret (82)
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Résistances génétiques et
Orobanche cumana
Un phénomène complexe
 Au départ : des gènes dominants pour une
résistance totale (Molinero-ruiz et al, 2008)
 Aujourd’hui : au-delà de la « race » E, apparition
de nouvelles « populations » contournant la
génétique des variétés cultivées d’où l’utilisation
de nouvelles génétiques avec :
−
Des gènes récessifs, dominants, partiellement
dominants qui peuvent contribuer à une
résistance totale,
−
Une identification de groupes de gènes (QTL)
ayant un effet « quantitatif » sur la tolérance
variétale, spécifique ou non à la « race »,
−
Une expression variable selon l’environnement
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Gènes de
Résistance
Or1
Or2
Or3
Or4
Or5
Populations
A
B
C
D
E
G ?,
H ?, I?
Composante
polygénique et
monogénique au sein
des variétés de tournesol
avec des effets qualitatifs
et quantitatifs
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Essai 2012 d’évaluation variétale à
l’Orobanche cumana - Bourret (T.-et-G.)

2010 : 1er essai CETIOM d’évaluation variétale en Vendée

Positionnement de l’essai 2012 :
–

Objectif de l’essai :
–

Avoir une approche du comportement à l’Orobanche cumana de variétés de
tournesol potentiellement à intérêt vis-à-vis de l’Orobanche cumana
Modalités :
–
–
–

A l’intérieur du principal secteur à Orobanche cumana en France (sud du 82)
2 blocs ; 2 rangs / variété
57 variétés évaluées avec DKF3333 comme témoin sensible répété toutes les 3 variétés
4 variétés Clearfield traitées / non traitées au PULSAR 40 à 6-8 feuilles
Essai ayant fait l’objet de deux visites : les 04 et 07 septembre 2012
–
–
Pour semenciers ayant fourni des variétés, conseillers et distributeurs concernées
(visite CETIOM)
Pour agriculteurs du secteur (visite avec la Chambre d’Agriculture 82)
Photo : A.Threil
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Essai 2012 d’évaluation variétale de
Bourret (82) – principaux résultats

L’essai de Bourret a montré :
– Une forte attaque homogène d’Orobanche cumana
– Une très forte nuisibilité (> 50%)
– Des différences marquées de comportement des
variétés à l’Orobanche cumana

Principales conclusions :
– Population d’Orobanche cumana au-delà de la
« race » E
– Les variétés sans aucune tolérance génétique à
l’orobanche sont très touchées.
– Le « gène » Or 5 apporte un plus en terme de comportement même si ce n’est pas
toujours suffisant car il y a un effet du « fond génétique » de chaque variété.
– Bonne cohérence entre les résultats de cet essai et des données d’enquêtes
parcellaires de l’ensemble du sud-ouest (biovigilance CETIOM)
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Conseil du CETIOM sur Orobanche cumana
pour 2013 : principes

Rappel 2012 : dans les parcelles touchées par Orobanche c., conseil d’une
variété Clearfield + Pulsar 40 bien positionné
 2013 : un conseil gradué selon le risque
 Lutte à cibler en priorité sur les parcelles touchées par Orobanche
cumana (en 2011 ou avant) et celles contiguës aux parcelles
touchées par Orobanche cumana,
 Dans ces parcelles, il faut combiner génétique (comportement à
Orobanche cumana) et Clearfield (+ Pulsar 40).
 Objectifs de cette combinaison :
– Etre efficace :
 Pas de perte de rendement
 Pas de multiplication via les graines : limitation de l’extension
– Eviter les phénomènes de résistance (durabilité) :
 Eviter les contournements de « résistance » variétale à Orobanche cumana
 Eviter la résistance d’Orobanche et d’autres adventices à l’herbicide Pulsar 40
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Orobanche c. : conseils CETIOM pour 2013
Votre situation
(parcelle de tournesol en 2013)
Vous avez déjà observé de l'Orobanche
cumana sur la parcelle (en 2011 ou avant) ou
celle-ci touche une parcelle où de l’Orobanche
cumana a déjà été observée.
Vous n'avez jamais
observé d'Orobanche
cumana sur la
parcelle et sur celles
qui lui sont contiguës.
•
•
•
•
 La parcelle se situe dans les
secteurs suivants :
Lauragais haut garonnais ou
sud du Tarn-et-Garonne (à partir
de Castelsarrasin).
Conseil CETIOM 2013
Choisissez une variété Clearfield ayant une tolérance minimale
à l’Orobanche cumana pour les conditions françaises* et
traitez** toute la parcelle avec l'herbicide Pulsar 40 positionné
contre Orobanche cumana.
Allongez le délai de retour du tournesol dans votre rotation.
Privilégiez les variétés ayant une tolérance minimale à
l’Orobanche cumana pour les conditions françaises*.
Autour de Bourret (sud du 82), référez-vous au conseil ***
pour ce secteur : voir ci-dessous
 La parcelle se situe dans les
autres secteurs de MidiPyrénées, dans l’Aude, en
Poitou-Charentes et en Vendée.
Par précaution, limitez l’utilisation de variétés n’ayant aucune
tolérance génétique à Orobanche cumana****.
 La parcelle se situe ailleurs
en France.
Pas de conseil particulier vis-à-vis de l'Orobanche cumana
Selon les données disponibles à ce jour, les populations d'Orobanche cumana rencontrées dans les conditions françaises sont évoluées, c’est-à-dire correspondant au moins à la
"race" E. Dans ce contexte spécifique et sans que cela soit une garantie de complète efficacité vis-à-vis de l'Orobanche cumana, il est conseillé de cultiver des variétés ayant une
tolérance génétique minimale pour ces conditions, c'est à dire supérieure ou égale à la « race » E. Renseignez-vous auprès de votre semencier ou distributeur.
** Deux solutions sont possibles : (1) herbicide de postsemis-prélevée pour contrôler la flore classique puis Pulsar 40 à 1,25 l/ha au stade 6-8 feuilles du tournesol ou (2) 2
passages de Pulsar 40 à 0,625 l/ha + adjuvant au stade 4 feuilles du tournesol puis 8-10 jours plus tard.
*** Autour de Bourret (sud du Tarn-et-Garonne), choisir parmi les variétés s’étant bien comporté à Orobanche cumana dans l’essai CETIOM de 2012 : voir liste en feuille suivante.
**** variété n'ayant aucune tolérance génétique quelle que soit la population d'Orobanche cumana en présence
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Conclusion - perspectives
 Moyens de lutte contre l’Orobanche cumana en 2013 :
– Luttes prophylactique, herbicide et génétique offrent des leviers
efficaces.
– Luttes herbicide et génétique à adapter au contexte de chaque
parcelle (antécédent ou pas d’Orobanche dans la parcelle et celles
qui lui sont contiguës) pour une lutte à la fois efficace et durable.
 Perspectives :
– Poursuite de l’évaluation variétale et herbicide au CETIOM en 2013
– Implication du CETIOM dans différents projets (DIVO, Promosol,
Helios, …) pour :
 Mieux connaître les populations d’Orobanche cumana et la génétique du
tournesol sur ce critère
 Mieux comprendre les mécanismes de tolérance
 Mettre au point des outils pour détecter les graines d’orobanche dans les
lots de semence
 Poursuivre le développement de nouvelles solutions contre l’Orobanche
cumana
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