OleoMail Sud-ouest - Verticillium : une maladie très présente en 2011. 26 octobre 2011
Auteurs : P.Jouffret, J.P. Palleau; Coll. : F.Duroueix, A.Estragnat, V.Lecomte, E.Mestries, A.Penaud, C.Vogrincic Page 2/ 5
Le pourtour de la tache nécrosée demeure jaune
(photo2). Puis les feuilles atteintes se dessèchent,
entraînant un effondrement précoce des surfaces
foliaires.
(1) (2)
SUR TIGES
Au cours du dessèchement, des symptômes
apparaissent sur tiges avec la présence de
bandes longitudinales noires (photo3). Dans les
attaques les plus fortes, en fin de cycle, les tissus
extérieurs de la tige sont très altérés, à l’exception
des fibres. A l’intérieur de la tige, la moelle reste
intacte même si elle peut se rétracter. Elle n’est
colonisée que très superficiellement et se
recouvre en surface de microsclérotes de couleur
noire (l’intérieur de la moelle demeure blanc) :
Photo4 stade avancé .
(3) (4)
SUR CAPITULES
En cas de fortes attaques, le diamètre du
capitule est fortement réduit : nombre de graines
et poids de mille graines sont fortement affectés.
Les graines peuvent être contaminées.
SUR LES RACINES
Le volume du système racinaire peut aussi être
réduit par l’attaque. De nombreux microsclérotes
se développent à la surface des racines
entraînant leur noircissement.
D’un point de vue épidémiologique, le
champignon se conserve dans le sol sous forme
de microsclérotes, pendant de nombreuses
années (jusqu’à 14 ans).
Suite à une stimulation par des exsudats de
racines de tournesol, les microsclérotes germent
et produisent un mycélium qui envahit la plante
par les racines. Le champignon progresse
ensuite par les vaisseaux dans les tissus de la
tige. Il peut alors y produire des conidiophores
qui libèrent des conidies (spores) capables de
contaminer, via la circulation de la sève, les
étages supérieurs de la plante jusqu’aux akènes.
Il peut y avoir transmission par la semence.
Les facteurs favorables au développement sont
surtout ceux favorables à la survie des
microsclérotes dans le sol et à leur germination :
température, humidité, nature du sol, sécrétion
d’exsudats racinaires par le tournesol.
Outre le tournesol, Verticillium dahliae affecte
plus de 250 espèces, presque uniquement des
dicotylédones : Chénopode blanc, Xanthium,
Ambroisie à feuille d’armoise, séneçons…qui
peuvent servir de réservoir d’inoculum.
Compte tenu de la longévité des microsclérotes
dans le sol, les pratiques culturales classiques
d’enfouissement des résidus de récolte infectés
ou la rotation des cultures sont sans grand effet.
Le moyen de lutte le plus efficace est, d’après la
bibliographie, la lutte génétique car il existe une
variabilité importante du comportement variétal à
cette maladie.
Les notations réalisées par le CETIOM dans
plusieurs essais en 2011 (ainsi que dans de
rares situations au cours des dernières années)
ont conforté l’existence de comportements
variétaux très différenciés dans les conditions du
Sud-Ouest. Elles constituent ainsi une première
approche et permettent d’apporter dès cette
année des informations sur le comportement de
quelques variétés du marché face au
Verticillium.