Fonctions réciproques usuelles 1 Fonctions réciproques

Facult´e des Sciences et Techniques Universit´e Paul C´ezanne
Fonctions r´eciproques usuelles
1 Fonctions r´eciproques
1.1 Bijection
efinition 1.1 Soient Aet Bdeux ensembles, et f:ABune fonction dont l’ensemble de d´efinition est Df=A. On dit
que fest une bijection lorsque pour tout ´el´ement bde l’ensemble d’arriv´ee B, il existe un unique ´el´ement adans l’ensemble de
d´epart Atel que f(a) = b.
Exemple 1.2 La fonction affine f:RRdonn´ee par f(x) = mx +pest une bijection lorsque m6= 0. En effet pour
tout bR, l’´equation f(a) = badmet une unique solution a=bp
m·
Exemple 1.3 La fonction f:R]0,+[donn´ee par f(x) = exest une bijection. On peut s’en convaincre en examinant
sa courbe repr´esentative : pour tout b0, la droite y=bcoupe cette courbe en exactement un point (a, b). Il faut noter
que la fonction g:RRdonn´ee par g(x) = exn’est pas une bijection : si b < 0, il n’existe pas de aRtel que g(a) = b.
Exemple 1.4 La fonction f: [π/2, π/2] [1,1] donn´ee par f(x) = sin xest une bijection. L`a encore, on peut s’en
convaincre en examinant sa courbe repr´esentative : pour tout b[1,1], la droite y=bcoupe cette courbe en exactement
un point (a, b)avec a[π/2, π/2]. On doit aussi noter que la fonction g:R[1,1] donn´ee par g(x) = sin xn’est pas
une bijection : pour tout b[1,1], la droite y=bcoupe la courbe repr´esentative de gen plus d’un point !
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
y=sin(x)
y=0,622
a
Nous donnerons plus loin un ´enonc´e pr´ecis permettant de reconnaˆıtre une bijection : il va de soi que l’observation de
la courbe repr´esentative ne suffit pas. . .
1.2 Bijection r´eciproque
efinition 1.5 Soient Aet Bdeux ensembles, et f:ABune bijection. On appelle bijection r´eciproque de fla fonction
qui `a bdans Bassocie l’unique ade Atel que f(a) = b. Cette fonction est not´ee f1:BA. C’est aussi une bijection.
Exemple 1.6 On a vu (plutˆot : on a admis) que la fonction f:R]0,+[donn´ee par f(x) = exest une bijection.
Sa bijection r´eciproque est la fonction qui a b]0,+[associe l’unique aRtel que ea=b. C’est donc la fonction
f1:]0,+[Rdonn´ee par f1(b) = ln b.
1.3 Courbes repr´esentatives
On suppose maintenant que f:RRest une bijection, dont Cfest la courbe repr´esentative dans un rep`ere
orthonorm´e (O,~ı,~).
Proposition 1.7 La courbe repr´esentative de la bijection r´eciproque f1est la courbe sym´etrique de Cfpar rapport `a la
droite D:y=x(la premi`ere bissectrice).
Module MA109 : Outils math´ematiques 1 L1 SPI - Ann´ee 2010/2011
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-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
-3
-2
-1
0
1
2
3
y=exp(x)
y=ln(x)
y=x
2 Cas des fonctions r´eguli`eres
2.1 Fonctions continues
Rappelons que, d’apr`es le T.V.I, l’image d’un intervalle Ipar une fonction continue sur Iest un intervalle J. De ce
fait, on a imm´ediatement la premi`ere partie de la
Proposition 2.1 Soit fune fonction continue sur un intervalle Ide R. On note Jl’intervalle f(I). Si fest strictement
monotone, alors f:I7→ Jest une bijection. De plus la bijection r´eciproque f1:JIest aussi continue et strictement
monotone, de mˆeme monotonie que f.
Ce r´esultat permet de justifier les affirmations des exemples pr´ec´edents ! La continuit´e de la bijection r´eciproque est
plus difficile `a d´emontrer, et nous l’admettrons.
2.2 Fonctions d´erivables
On suppose maintenant que fest une fonction continue et d´erivable sur I, et que fest strictement monotone sur I.
On a vu qu’il suffit pour cela que f0(x)>0 pour tout xI, mais que ce n’est pas n´ecessaire (f(x) = x3. . . ). D’apr`es la
proposition pr´ec´edente f:IJest une bijection, et f1est continue. On a mieux :
Proposition 2.2 Si fest une fonction continue, d´erivable et fstrictement monotone sur I. Si f0(x0)6= 0 alors f1est
d´erivable en y0=f(x0)et son nombre d´eriv´e en y0est donn´ee par
(f1)0(y0) = 1
f0(x0)=1
f0(f1(y0))·
On peut comprendre (et mˆeme d´emontrer) cette formule en examinant simultan´ement la courbe repr´esentative de f
et celle de f1: si m6= 0 est le coefficient directeur de la tangente T`a Cfen x0, le coefficient directeur de la droite
sym´etrique de Tpar rapport `a ∆ est 1/m.
3 Fonctions racine n-i`eme
3.1 Cas des entiers n1impairs
Lorsque nest un entier positif impair, la fonction f:RRdonn´ee par f(x) = xnest continue, d´erivable et
strictement croissante. Attention : il ne suffit pas pour le d´emontrer de calculer f0(x) = nxn1, puisque f0(0) = 0. Par
contre, la d´eriv´ee ´etant strictement positive sur ]0,+[ et sur ] − ∞,0[ (n1 est un entier pair), on sait que fest
strictement croissante sur chacun de ces deux intervalles. Enfin puisque f(x)<0 pour x < 0, f(0) = 0 et f(x)>0 pour
x > 0, on voit que fest effectivement strictement croissante sur R.
Remarque 3.1 La fonction x7→ 1
xest d´ecroissante sur ]0,+[et sur ]− ∞,0[, mais n’est pas d´ecroissante sur R=
]0,+[]− ∞,0[.
La fonction f:RRest donc une bijection, et on note g:RR,g(x) = x1/n sa bijection r´eciproque. Cette
fonction est strictement croissante, et d´erivable en chaque point de R\ {0}. Son nombre d´eriv´e en x6= 0 est
g0(x) = 1
n(f1(x))n1=1
nx(1n)/n =1
nx1/n1.
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Au passage on a utilis´e la notation, pour p, q deux entiers naturels avec q6= 0,
xp/q = (xp)1/q = (x1/q)p.
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
y=x3
y=x
3.2 Cas des entiers n1pairs
Lorsque pest pair, la fonction f:RRdonn´ee par f(x) = xpn’est pas une bijection, puisqu’elle est paire.
Cependant la fonction f: [0,+[[0,+[ donn´ee par f(x) = xpest continue, d´erivable et strictement croissante :
c’est une bijection strictement croissante. On note g: [0,+[[0,+[, g(x) = x1/n sa bijection r´eciproque. Celle-ci est
d´erivable sur ]0,+[, mais pas `a droite en 0, et l’on a encore
g0(x) = 1
nx1/n1.
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
y=x2
y=x1/2
y=x
Remarque 3.2 On note aussi n
xle nombre x1/n. Lorsque nest pair, cette expression n’a de sens que pour x0.
Attention l’ordre des puissances de xpour x[0,1] !
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
y=x2
y=x1/2
y=x
y=x3
y=x4
y=x1/4
y=x1/3
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4 Fonctions circulaires r´eciproques
4.1 Les fonctions sin et cos
On commence par quelques rappels. La fonction sin associe un angle xexprim´e en radians, l’ordonn´ee du point M
du cercle de centre Oet de rayon 1, obtenu comme intersection avec le cercle de la demi-droite d’origine Oet d’angle x
avec l’axe des abscisses. Le nombre cos xest l’abscisse de ce point M.
-2,5
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
2
2,5
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
1,5
O
tan (x)
cos (x)
sin (x)
Puisque la distance OM est ´egale `a 1, on a la relation
cos2x+ sin2x= 1.
On en d´eduit en particulier que cos(π/4) = sin(π/4) = 2/2, par exemple.
On doit se souvenir des relations d’Euler
cos x=eix +eix
2,sin x=eix eix
2i,
dont d´ecoulent les formules
cos(a+b) = cos acos bsin asin b, sin(a+b) = sin acos b+ sin bcos a
cos(2x) = cos2(x)sin2(x) = 2 cos2(x)1=12 sin2x.
On trouvera un peu plus loin un tableau de valeurs `a connaˆıtre pour ces deux fonctions.
Les fonctions sin et cos sont Csur R, et sin0(x) = cos(x), cos0(x) = sin(x).
4.2 Les fonctions arcsin et arccos
La fonction sin est strictement croissante sur l’intervalle [π
2,π
2]. Puisqu’elle est continue sur cet intervalle, sin :
[π
2,π
2][1,1] est une bijection, et l’on note
arcsin : [1,1] [π
2,π
2]
sa bijection r´eciproque, qui est une fonction continue, strictement croissante. On peut aussi montrer qu’elle est impaire
puisque la fonction sin l’est.
-1,6
-0,8
0
0,8
1,6
2,4
-1,6
-1,2
-0,8
-0,4
0
0,4
0,8
1,2
1,6
y=sin x
y=sin x
y=arcsin x
Module MA109 : Outils math´ematiques 4 L1 SPI - Ann´ee 2010/2011
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R´esumons : y= arcsin xsi et seulement si x[π
2,π
2] et sin y=x. En particulier, on a, pour tout x[1,1],
sin(arcsin x) = x,
mais attention,
arcsin(sin x) = xx[π
2,π
2].
Puisque la fonction sin est d´erivable, et que sin0(x) = 0 si et seulement si x=±π
2, la fonction arcsin est d´erivable sur
]1,1[= [1,1] \ {sin(π
2),sin(π
2)}. Sa d´eriv´ee est
arcsin0(x) = 1
cos(arcsin x)=1
q1sin2(arcsin x)
=1
1x2·
Pour finir, voici un tableau de valeurs pour la fonction arcsin, qui n’est rien d’autre qu’un tableau de valeurs pour la
fonction sin !
y03
2
2
2
1
21 sin x
arcsin y0π/6π/4π/3π/2x
On peut d´efinir de la mˆeme mani`ere la bijection r´eciproque de cos : [0, π][1,1], qui est bien une fonction continue
strictement d´ecroissante. On la note
arccos : [1,1] [0, π].
-2,5
0
2,5
5
-2
-1
0
1
2
3
4
y=x
y=cos x
y=arccos x
C’est une fonction continue, strictement d´ecroissante. Elle est d´erivable sur ] 1,1[ (pas `a droite en -1 ni `a gauche en
1), et sa d´eriv´ee est
arccos0(x) = 1
1x2·
Puisque c’est l’oppos´e de la d´eriv´ee de la fonction arcsin, on voit que la fonction x7→ arcsin(x) + arccos(x) est constante
sur ] 1,1[, et, par continuit´e, sur [1,1]. On peut ´evaluer cette constante en prenant x= 0 :
arcsin(x) + arccos(x) = π
2·
4.3 La fonction arctan
La fonction tangente est donn´ee par tan x=sin x
cos x. Son domaine de d´efinition est
Dtan =R\ {kπ
2, k Z}.
Elle est d´erivable sur son ensemble de d´efinition, et sa d´eriv´ee est
tan0(x) = 1 + tan2x=1
cos2x·
La fonction tan :] π
2,π
2[Rest continue (elle est mˆeme C), strictement croissante. C’est une bijection, et l’on note
arctan : R]π
2,π
2[
sa bijection r´eciproque. C’est une fonction continue et strictement croissante.
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