cesformestypiques.Defaçon intéres-
sante,desmutationsde PTEN étaient
retrouvéeschez2patients,correspon-
dantàune erreur de diagnosticclas-
sique[4].Descasde mutation dugène
ENG, impliquéclassiquementdansla
maladie de Rendu-Osler,on étérap-
portéslors de polyposejuvénile avec
undéveloppementde lapolyposetrès
tôtdanslavie [11].
Récemment,une forme génétiqueà
manifestation cliniqueparticulièrea
étédécrite:certainspatients sontpor-
teurs de délétionslargesimpliquantà
lafoislesgènesPTEN etBMPR1A:
cesanomaliessemblentresponsables
de formessévères,précoces,avec
polyposediffuseetentéropathie exsu-
dative,responsable potentiellement
d’undécèsprécoce[11 ,12].
Defaçon intéressante,etrapporté
récemment,unpetitquart despatients
porteurs d’une mutation de Smad4
ontdessignescliniquescompatibles
avecune maladie de Rendu-Osler[4].
Ceciest logiquepuisquelavoie de
signalisation duTFGβest impliquée
dansles2maladies.
PRISE EN CHARGE
Une surveillanceendoscopiquecolo-
rectale etgastriqueest bien entendue
nécessaire,plutôten sebasantsur la
présencedesymptômesdansl’enfance,
etde façon systématiqueàl’adoles-
cence,vers 15 ans.Letraitementendo-
scopiquedespolypesest possible dans
certainesformespeuprofuses,àcondi-
tion de respecterunrapport risque/
bénéficeraisonnable (patients présen-
tantune vingtaine de polypes). Certains
casde «normalisation»coliqueontété
rapportésaprèsplusieurs endoscopies,
maisunlong reculmanquedanscette
situation [5].Dansle casd’une poly-
poseprofuseouincontrôlable,lacolec-
tomie est recommandée. Encoreune
fois,le phénotype (nombreettaille des
polypes)semble pouvoirêtretrès
différentd’unenfantàl’autredela
même famille [5].La priseencharge
d’une polyposeprofusegastriquen’est
pasclarifiée,passeforcémentparla
réalisation de biopsiesmultiples(carto-
graphie),aveclapossibilitéd’undéci-
sion chirurgicale en casde dysplasie ou
de lésionsmajeures.Iln’yaaucune
autresurveillancerecommandée dans
lapolyposejuvénile. Enparticulier,la
surveillancedel’intestin grêle ne peut
pasêtrerecommandé de façon systé-
matiqueenl’absencededonnées
claires.
Lesyndrome de Peutz-Jeghers
DIAGNOSTIC
La polyposedePeutz-Jeghers est un
syndrome rare,environ 1personne sur
1500000 aux USAetEurope [13].Un
deséléments déterminants dudiag-
nosticest une lentiginosecaractéris-
tiquelocalisée auborddeslèvres
(94%),sur lamuqueusebuccale (66%),
lesmains(74%),lespieds(62 %) [14].
La lentiginoseest composée de taches
brunsépia(accumulation de pigments
mélaniquesdanslamembrane basale
de l’épiderme),de 1à5mmde
diamètre,d’apparition précocedans
l’enfance,de disparition fréquenteà
l’adolescencetardive. La polypose
hamartomateusedigestivecomprend
deshamartomescomposésde tissu
conjonctif,d’une arborisation carac-
téristiquemusculairelisse,bordée par
unépithéliumnormalcorrespondant
àl’étage digestif concerné. La poly-
poseprédomine auniveaude l’intes-
tin grêle.
L’âge moyen dudiagnosticest de
23 anset26anschezleshommeset
lesfemmesrespectivement.Ledébut
survientsouvent(prèsde 50%) avant
l’âge adulteparune invagination,
presquetoujours (95 %) auniveaude
l’intestin grêle. Lesconséquencesde
l’invagination intestinale aiguësont
potentiellementgraves:occlusion par
obstruction de lalumièreintestinale,
etstrangulation dumésentèreduseg-
mentinvaginé responsable d’ischémie,
de nécrose,de perforation. Lediag-
nosticest difficile chezlesenfants
jeunesdevantdescrisesdouloureuses
spontanémentrésolutives:lapalpa-
tion abdominale recherche le boudin
d’invagination,l’échographie est le
moyen paracliniquediagnostique
majeur.Lesprincipaux symptômes
pouvantconduireaudiagnosticsont
l’obstruction intestinale (43%),lesdou-
leurs abdominales(23 %),unsaigne-
mentdigestif (14 %),ouplus rarement
une anémie chroniqueoul’accouche-
mentd’unpolype parl’anus [15,16].
danslavie,avant5ansdanslesrares
sériesdisponibles[6].Lerisqueprin-
cipalest celuidecancercolorectal. Le
risquerelatif,évaluérécemment,est
de 34,5foisceluidelapopulation
générale,sansdifférentiel homme/
femme [7].L’âge descancers varie de
15 à68ans,avecune moyenne de 34
à40ansselon lesséries.Desséries
relativementrécentesontévaluéle
risquecumulé de cancerdigestif à25%
despatients,avecune proportion
élevée de cancers gastriquesetcolo-
rectaux,etune discussion sur de
possible tumeurs de l’intestin grêle [6].
Une série évaluantle risquerelatif de
tumeurs digestivesne retrouvepasde
risqueparticulieren cequiconcerne
l’intestin grêle [7].
Hamartomesgastriquesetcancer
Leslésionsgastriquessontsouventde
petitetaille etrépartiesde façon dif-
fuse. Ilsemble existerune corrélation
assezpréciseentrelaprésenced’une
localisation gastrique,surtout lors-
qu’elle est sévère,etlaprésenced’une
mutation dugène Smad4 (en parti-
culierauniveaude l’exon 9) [8].La
fréquencerelatived’atteintegastrique
est de 73 %encasde mutation de
Smad4versus 8%en casde mutation
BMPR1A[4,9].Lerisquemajeur est le
développementd’unadénocarcinome
gastrique,avecunrisquecumulé
estimé entre9et55%,potentiellement
trèsélevédanslesfamillesavecmuta-
tion dugène Smad4[4].L’âge moyen
descancers gastriquesest de 58 ans
(extrêmes21-73 ans)[9].Uncasde
cancergastriquejeune (18 ans)aété
décritcependant,dansune famille sans
mutation identifiée [10].
GÉNÉTIQUE
Ilexistedeux gènesidentifiésdontles
mutationssontresponsablesd’un
tableaude polyposejuvénile :SMAD
4(50%descas)etBMPR1A.Cesano-
maliesgénétiquessontsoitponctuelles,
soitcorrespondentàde largesdélé-
tions,comme le montraituntravail
récent.Sur 65famillesde polyposes
juvénilesconsidéréescomme typiques,
une mutation de Smad4ouBMPR1A
ponctuelle étaitretrouvée chez30
(46%) patients,etune délétion large
chez14 %(6Smad4,4BMPR1A),soit
une mutation identifiée chez60%de
52
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