On peut éventuellement dériver à nouveau la dérivée d'une fonction, et répéter l'opération
(pourvu que ce soit possible, toutes les fonctions ne sont pas dérivables). On notera dans ce
cas :
( )
( )
( )
n
n
n fois
d d d d d
dx dx dx dx dx
=
⋯
et on parlera de la dérivée énième de
f
ou encore de sa dérivée d'ordre
n
.
2.3. À quoi cela sert-il ?
Relevons que pour une fonction croissante, les variations
δx
et
δf
sont toujours de même signe
et ont donc un quotient positif, alors que pour une fonction décroissante, ces variations sont
toujours de signes opposés et ont donc un quotient négatif. Le signe du quotient est conservé
lors du passage à la limite. On déduit de ceci que le signe de la dérivée d'une fonction indique
si elle est croissante ou décroissante.
Par exemple, la dérivée de
x
2
vaut 2
x
et est positive lorsque
x
est positif, négative lorsque
x
est
négatif, ce qui correspond bien au fait que
x
2
croît pour les valeurs positives de
x
et décroit
pour les valeurs négatives.
L'annulation de la dérivée correspond à un point stationnaire, qui peut être :
•
un minimum, c'est le cas de la fonction
x
2
;
•
un maximum, c'est le cas de la fonction –
x
2
;
•
un point d'inflexion horizontale, c'est le cas de la fonction
x
3
.
Lorsqu'on identifie un zéro de la dérivée d'une fonction, il faut donc encore en départager les
trois interprétations possibles.
Dans une première approche, on peut considérer les valeurs que prend la dérivée au voisinage
de son point d'annulation. Pour les exemples ci-dessus on voit que :
•
la dérivée de
x
2
vaut 2
x
et est négative pour
x
< 0 et positive pour
x
> 0 ;
•
la dérivée de –
x
2
vaut –2
x
et est positive pour
x
< 0 et négative pour
x
> 0 ;
•
la dérivée de
x
3
vaut
x
2
et est positive tant pour
x
< 0 que pour
x
> 0.
On en déduit que :
•
la succession – 0 + indique un minimum ;
•
la succession + 0 – indique un maximum ;
•
la succession + 0 + (ou – 0 –) indique un point d'inflexion horizontale d'une fonction
croissante (décroissante).
Une autre approche consiste à calculer la valeur de la dérivée seconde au point considéré.
Pour nos trois exemples, la dérivée seconde vaut, pour
x
= 0,
•
2 et est donc positive ;
•
–2 et est donc négative ;
•
2
x
et est donc nulle pour
x
= 0.
On déduit donc qu'un point stationnaire (une valeur de la variable pour laquelle la dérivée
première s'annule) est un minimum lorsque la valeur de la dérivée seconde, calculée en ce
point est positive, un maximum si elle est négative et un point d'inflexion horizontale si elle
est nulle. Cette première conclusion mène cependant à un résultat erroné si on considère la
fonction
x
4
, qui a un minimum en 0 et dont les deux premières dérivées s'annulent en ce point.