Pédagogie générale M. Nasser Ahmed Aden
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temps, le son ou le signal lumineux suffira seul à provoquer la salivation. A noter ici que Le
sujet n’est pas actif dans son apprentissage.
5. Skinner et le néo-béhaviorisme
Skinner n'a pas été d'accord avec les théories de Watson et Pavlov qui prétendent que toute
réponse dépend d'un stimulus, même si ce dernier n'est pas identifiable. Burrhus .F. Skinner
a développé alors le concept de « conditionnement opérant ». Sa thèse est que « le
comportement peut être structuré par l'utilisation appropriée des conditionnements
appropriés » d’où l’apparition du néo-béhaviorisme (développé par Skinner, Hull, Tolman, ...)
Skinner définit l'apprentissage comme une modification du comportement provoquée par
les stimuli venant de l'environnement et influencée par le vécu. Il affirme que
l'apprentissage peut être obtenu par l'utilisation de récompenses appelées « renforcements
positifs » et de punitions appelées « renforcements négatifs ». Ainsi, l'individu adopte un
comportement lui permettant d'éviter les renforcements négatifs et d'augmenter la chance
d'obtenir les renforcements positifs. Pour développer sa théorie, Skinner utilise les rats et le
lien stimulus-réponse en ajoutant l’agent de renforcement (cage de Skinner); et il constate
qu’une nouvelle conduite s’acquiert vite en présence d’un agent de renforcement. C’est le
conditionnement opérant.
En 1971, il a critiqué sérieusement l'enseignement traditionnel fondé essentiellement sur
des renforcements négatifs et a proposé de remplacer ceux-ci par des renforcements
positifs. Il recommande également d'organiser l'enseignement en vue de minimiser
l'apparition des erreurs dans le cadre d'une méthode qu'il appelle l'apprentissage sans
erreur. Pour lui, tout comportement, qu'il soit psychomoteur ou cognitif, peut être acquis de
manière efficace en évitant à l'élève de commettre des erreurs. Les travaux de Skinner sont
adaptés aux situations d'apprentissage et le modèle qui en résulte est celui de
l'enseignement programmé. D’autres auteurs comme Hull et Guthrie ont essayé de
promouvoir ce béhaviorisme en introduisant d’autres variables intermédiaires liés à
l’individu et à ses motivations internes d’apprentissage. Contrairement au béhaviorisme qui
se base sur l’idée que le comportement est placé sous le contrôle exclusif des stimuli
extérieurs.
6. Le modèle de Carroll
Carroll entreprend, au début des années 1960, de produire « un modèle conceptuel des
facteurs affectant la réussite dans l’apprentissage scolaire et de la manière dont ils
interagissent » (Carroll, 1963, p. 723). La particularité de son modèle tient à sa formulation
en termes de temps. Selon le psychologue, un « apprenant réussira son apprentissage d’une
tâche donnée dans la mesure où il passe la quantité de temps dont il a besoin pour
apprendre la tâche » (Carroll, 1963, p. 724). Carroll appuie ainsi son modèle sur deux
notions :
le temps nécessaire à l’apprentissage (basé sur la qualité de l’instruction, la
capacité de l’élève à comprendre l’instruction et l’aptitude de l’élève) ;
le temps passé à l’apprentissage (défini par le temps alloué par le professeur
pour l’enseignement et la persévérance de l’élève).
Le modèle de Carroll est ainsi présenté par « une formule exprimant le degré
d’apprentissage pour un individu i et une tâche t, sous la forme d’une fonction du rapport de