Progrès et limites du développement

Chapitre 12. Une interface Nord/Sud : l’espace méditerranéen 267 ●
Mer Noire
Mer
Méditerranée
FRANCE ITALIE
ALGÉRIEMAROC
LIBYE ÉGYPTE
ISRAËL
LIBAN
SYRIE
TURQUIE
MACÉDOINE
CHYPRE
MALTE
ALBANIE
BOSNIE-
HERZÉGOVINE
CROATIE
SLOVÉNIE
SERBIE-
MONTÉNÉGRO
GRÈCE
TUNISIE
ESPAGNE
PORTUGAL
0 250 km
Quadrant
Nord-Est
Quadrant
Nord-Ouest
Quadrant
Sud-Ouest
Quadrant
Sud-Est
MAGHREB
BALKANS
Des Nords
Pays de développement
ancien, principal moteur
économique régional
Pays de développement
récent, moteur
d'intégration régionale
Des Suds
Des fractures multiples
Pays émergent
Pays en voie de développement
Pays de l'OPEP, dont le développement
est dû à l'exploitation de ressources pétrolières
Ancien pays du Nord,
au développement remis en cause
par l'éclatement de la Yougoslavie
Pays en restructuration
économique ( suite à
l'éclatement de la Yougoslavie)
Frontière Nord-Sud actuelle Frontière Nord-Sud dans les années 1960 Limite des quadrants méditerranéens
Contrastes de développement en Méditerranée. Tanger et Gibraltar, distantes de quelques kilomètres,
illustrent bien la fracture Nord/Sud.
1
Cours
Typologie des États méditerranéens. L’espace méditerranéen résume les effets spatiaux de la mondialisation :
on y trouve pratiquement tous les niveaux de développement; seuls les PMA, Pays les moins avancés, sont absents ici.
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Progrès et limites du développement
Les relations entre le Nord et le Sud sont-elles à même de réduire
les clivages dans le bassin ?
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A. Inégalités Nord/Sud, une fracture qui évolue
●Le Nord/Sud en Méditerranée est à la fois politique, culturel, démo-
graphique et économique. Les contrastes entre les IDH des pays méditerra-
néens sont forts, parfois sur des distances très courtes, comme de part et d’autre
des détroits de Gibraltar (doc. 1) et d’Otrante. Partout le développement humain
progresse, mais il augmente davantage dans les pays du Nord que dans ceux du
Sud: les contrastes s’accentuent donc.
●La frontière entre pays développés et pays en développement s’est dépla-
cée vers le sud (doc. 2) lors de l’intégration à l’Union de la péninsule Ibérique et de
la Grèce dans les années 1980, de Malte et de Chypre en 2004, et peut-être, à
terme, de la Turquie. De plus, le développement se diffuse aux États riverains du
bassin: l’industrialisation progresse, grâce aux d’activités au
Maroc, en Tunisie, en Turquie, puis en Égypte, en Syrie et en Roumanie. Certains
États se sont enrichis grâce à leurs exportations d’hydrocarbures (Libye, Algérie)
ou en devenant des (Chypre, Malte).
●La carte des inégalités de développement change peu à peu. Les pays du Sud
enregistrent des progrès certains, même si les écarts avec le Nord demeurent et
l’intégration connaît parfois des progrès rapides, notamment grâce au rôle moteur
de l’Union européenne. Des anomalies demeurent cependant: on trouve des
Nord au Sud, comme Israël, et des Sud au Nord, comme l’Albanie. Par ailleurs, cer-
tains pays ont vu leur situation régresser comme la plupart des États issus de
l’éclatement de la Yougoslavie.
B. La persistance des oppositions Est/Ouest
●La géographie du développement en Méditerranée se transforme sous l’action
des bouleversements politiques. Ainsi, la dislocation de la Yougoslavie, consé-
cutive à l’éclatement du modèle communiste, et la construction européenne
ont des conséquences profondes sur les deux moitiés Est et Ouest du bassin.
●La moitié orientale de l’espace méditerranéen reste fragmentée et politique-
ment instable, malgré des tentatives d’intégration. Les Balkans, espace morcelé
depuis la disparition de la Yougoslavie, s’ouvrent progressivement aux influences
économiques et politiques de l’Europe et la Slovénie a intégré l’Union européenne
en 2004. La Turquie cherche à devenir le moteur de l’intégration régionale au
Proche-Orient et en mer Noire; Israël, pays développé mais isolé au sein du
monde arabe, entretient surtout des relations avec les pays occidentaux, Europe et
États-Unis. Au total, le Proche-Orient participe peu aux échanges régionaux et reste
divisé.
●L’ouest du bassin se structure autour de l’Union européenne. Les principaux
acteurs de l’intégration régionale sont les anciens pays méditerranéens initiateurs
de la CEE, la France et l’Italie. Mais ces puissances parmi les plus développées
du monde sont davantage tournées vers l’Europe rhénane, cœur du pôle euro-
péen de la Triade, que vers la Méditerranée, marge moins développée et instable.
La Grèce et l’Espagne, qui ont intégré l’Union européenne en 1981 et en 1986,
deviennent de véritables moteurs d’intégration économique et humaine pour
les PSEM. Ainsi, l’Espagne entretient des relations privilégiées avec le Maghreb,
notamment le Maroc, contribuant à resserrer les liens entre les deux rives occi-
dentales de l’espace méditerranéen. La Grèce serait en mesure de jouer le même
rôle auprès des Balkans, mais la forte instabilité des États de cette région demeure
un obstacle difficile à surmonter.
plates-formes financières
délocalisations
clivage
Clivage : opposition forte entre deux
espaces, d’un point de vue démographique,
culturel, économique, politique, etc.
Délocalisation: terme utilisé pour qualifier
le processus d’ouverture d’unités de produc-
tion dans des pays du Sud afin de minorer
les coûts de production.
Plate-forme financière: espace où les acti-
vités dominantes sont financières (banque,
assurance, bourse).
Mots clés
b. Gibraltara. Tanger