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Nord/Sud :
l’espace
méditerranéen
I. Les écarts de développement
! L’espace méditerranéen
Le Nord-Ouest de la Méditerranée fait partie du Nord (= Union
Européenne) ; les Etats du Sud et de l’Est font partie du Sud.
Le Nord-Ouest (Espagne, France, Italie, Grèce) est intégré à l’un des
pôles mondiaux de la Triade économique. La Slovénie, Chypre, Malte,
ainsi qu’Israël dont l’IDH est de 0.9 sont à inclure dans les Etats du
Nord.
Les Etats du Sud, par contraste au Nord, sont caractéristiques des
PED (pays en développement) : ce sont l’Afrique du Nord (Maghreb,
Libye, Egypte), et le Proche-Orient (Liban, Autorité palestinienne,
Syrie, Turquie).
La Méditerranée est donc une frontière entre ces 2 « mondes ».
! Des contrastes de richesse et de développement
Ce serait trop facile de dire que le Nord est riche et que le Sud est
pauvre. Il est vrai que si les pays les plus riches se concentrent
essentiellement au Nord, des pays du Sud sont aussi riches que
certains pays du Nord (Israël). Malheureusement, les écarts de
richesse et de développement vont encore s’accentuer entre le Nord et
le Sud en raison de la forte croissance démographique des Suds qui
entraîne une diminution du revenu /hab, de leur dette qui ralentit leur
développement économique, et du manque d’industrie à forte valeur
ajoutée.
Egalement, l’accès à l’eau potable est un facteur qui différencie le
Nord et le Sud, mais aussi les Suds entre eux (la Libye a davantage
accès à l’eau potable que la Turquie dont la moitié de la population
manque d’eau). Par contre, leur IDH est sensiblement le même (de 0.6
à 0.7). Ces différences ne diminuent pas et les pays du Sud ne
s’intègrent pas dans le modèle européen.
! Conflits méditerranéens
Ils s’expliquent par 3 causes principales : le différentiel de richesse,
et la proximité des pays riches et pauvres (Espagne et Maroc) ; la
religion (conflit israélo-palestinien) ; les revendications territoriales
(ex-Yougoslavie : la Serbie, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine
réclament un accès plus important à la mer ; ou encore Grèce et
Turquie ).
Cependant, il faut noter les contacts qui existent entre les régions non
européennes et l’UE : conférence de Barcelone en 1995 (créer une
zone de paix et de stabilité en Méditerranée, reposant sur le respect
des droits de l'Homme et de la démocratie, construire un espace de
prospérité grâce au libre-échange et contribuer à une meilleure
compréhension mutuelle des peuples de la région) et programmes
MEDA (mesures d’ajustement) en nov. 1995 (soutenir des mesures
financières et techniques d’accompagnement des réformes des
structures économiques et sociales dans la région méditerranéenne).
II. La mobilité des hommes
! Vides et pleins
Le Bassin méditerranéen est peuplé par 400 millions d’individus. D’une
façon générale, les littoraux sont plus peuplés que les arrières-pays.
Les vallées fluviales concentrent également la population. Les
montagnes peuvent être des lieux de refuge (Liban). Le peuplement
dépend également de la mise en valeur des territoires. L’emplacement
des activités déterminent le peuplement. La proximité de l’eau est
toujours un facteur de peuplement.
! Populations du Nord/du Sud
Les dynamiques démographiques sont différentes. Le Sud a une
croissance démographique supérieure à celle du Nord. La population
du Nord est vieillissante car ces pays ont achevé leur transition
démographique. Par opposition, les Etats du Sud sont en plein boom
démographique, car bien que leur transition démographique est en
passe d’être achevée, la population est encore jeune.
Au Nord se pose le problème du renouvellement des générations, du
remplacement des départs à la retraite et du paiement des retraites ;
au Sud se pose le problème du chômage croissant en raison de
l’arrivée de nombreux jeunes sur le marché du travail. C’est à cause
de ces enjeux complémentaires que les flux de personnes du Nord au
Sud et du Sud vers le Nord s’expliquent.
! Migrations de travail, migrations touristiques
Les migrations de travail se font essentiellement du Sud au Nord car
le Nord a besoin de main-d’œuvre et la population du Sud est jeune et
nombreuse, et pour des raisons historiques (le Nord accueille les
populations des anciens pays colonisés), mais il existe également des
migrations entre Etats du Sud (Marocains et Tunisiens vers la Libye).
On observe enfin des flux entre les régions est et ouest de l’Europe,
des Balkans vers l’Italie
Les migrations touristiques se font davantage du Nord vers le Sud
en raison du pouvoir d’achat plus élevé des pays du Nord qui leur
permettent de voyager, et également de l’attrait des pays du Sud
(« soleil, mer, patrimoine »). Le tourisme est un atout pour le
développement des pays du Sud.
III. Les échanges
! Les échanges culturels
La Méditerranée est le berceau des principales religions du monde :
judaïsme, christianisme et islam. Le Bassin méditerranéen, de par son
unité, a facilité les échanges et la diffusion des innovations à travers
les siècles. Le commerce a permis de tisser des relations entre tous
les pays de la Méditerranée. La colonisation a intégré ces pays au sein
de grands empires, mais la décolonisation a provoqué soit de
l’hostilité, soit le maintien des relations culturelles et économiques.
! Les échanges commerciaux
Les échanges entre Nord et Sud sont inégaux car si le Nord exporte
des biens manufacturés à forte valeur ajoutée, le Sud exporte des
produits bruts à faible valeur ajoutée. La diversification nécessaire de
la production des pays du Sud nécessite d’importants investissements
qui font défaut. L’intégration des pays du Sud au marché mondial est
difficile car ces pays sont moins compétitifs en termes d’infrastructures
et de main-d’œuvre. L’Asie orientale est aussi une rivale de taille.
! La mer, moyen de transport
Le système portuaire méditerranéen se caractérise par la densité et la
dispersion des ports. Les principaux ports se situent au Nord
(Marseille, Trieste, Gênes…), la raison est en partie historique. Les
équipements portuaires sont déterminants pour l’économie : ainsi les
ports équipés pour le trafic de conteneurs sont concentrés au Nord.
MemoPage.com SA © / Avril 2005 / ISSN : 1762-5920 /
Auteur : Claire Garcin / Expert : Christine Maillard