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de démontrer que
seules les vaches qui
bénéficient d’une ali-
mentation optimale
sont en mesure de
nourrir correctement
leurs embryons. A titre
d’exemple, des liens directs en-
tre le taux d’urée dans le sang et le
milieu de la matrice ont pu être mis
en évidence. L’embryon ne survit
que difficilement lorsque le taux
d’urée est élevé (> 35 mg/dl dans le
lait). De même qu’un excès
d’acétone, de potassium, ou de
phosphore, une surcharge de nitra-
tes et un manque de sel, de béta-
carotène ou de phosphore ont une
influence négative sur les chances
de survie du très jeune embryon.
Quelque 17 jours après la féconda-
tion, l’embryon et la muqueuse uté-
rine entrent en contact plus étroit et
après 28 jours seulement, la forma-
tion du placenta débute. Ce dernier
reliera le fœtus au système de cir-
culation sanguine de la mère. Etant
donné que ce processus est l’œuvre
d’une coordination hormonale
compliquée entre l’embryon et la
matrice, les facteurs susceptibles
de perturber la gestation sont très
nombreux. Ces problèmes ne sont
pas détectables de l’extérieur. Le
seul indice permettant de conclure
que la fécondation de l’ovule a bel
et bien eu lieu, mais que le dévelop-
pement de l’embryon, son approvi-
sionnement ou la prise de contact
ont été empêchés, est un cycle est
prolongé. En effet, une majorité
des vaches qui reviennent en cha-
leurs après 25 jours ou plus ont été
portantes (au moins pour un bref
laps de temps).
Les symptômes internes
des chaleurs
Pendant les chaleurs, l’hormone
des chaleurs (œstrogène) déclen-
che non seulement la production de
glaires cervicales mais aussi
d’autres modifications de la matri-
ce. Ces transformations internes
sont très importantes pour le trans-
port des spermatozoïdes en direc-
tion de l’oviducte. Un mécanisme
immunologique dans la matrice sé-
lectionne les spermatozoïdes en-
dommagés, leur enlevant ainsi
toute chance de féconder un ovule.
De par leur composition chimique,
les glaires cervicales ont une action
désinfectante. Car l’absence de
germes est décisive pour la capa-
cité de fécondation de la semence.
L’effet purifiant des chaleurs sur
l’intérieur de la matrice joue égale-
ment un rôle important sur le «net-
toyage» après la naissance. C’est
pourquoi, le cycle de la vache de-
vrait reprendre aussi rapidement
que possible après la mise-bas.
Les glaires cervicales sont le moyen
de transport des spermatozoïdes en
direction de l’oviducte. Une consis-
tance filante au moment de l’insé-
mination offre des conditions
optimales pour véhiculer les sper-
matozoïdes. Les contractions de la
musculature utérine pendant les
chaleurs contribuent également à
faire progresser les spermatozoïdes
vers l’avant. Lors de l’appréciation
de l’aptitude à l’insémination, la
tonicité de la musculature est un
bon indicateur de la vigueur des
chaleurs. Le transport des sper-
matozoïdes est tellement efficace
que les premiers arrivent dans
l’oviducte après quelques minutes
seulement. Etant donné que l’adré-
naline empêche les contractions
musculaires, tout stress ou peur qui
pourrait provoquer la production
de cette hormone doit être évité au
moment de l’insémination. Tous
ces différents mécanismes internes
dépendent d’une bonne circulation
sanguine durant les chaleurs. De ce
fait, les organes sexuels sont plus
fortement irrigués et les muqueu-
ses par exemple sont rouges et gon-
fles. Le flux plus élevé de sang peut
conduire à la rupture des fins capil-
laires des muqueuses. Le sang
ainsi libéré se mélange aux glaires
et explique les saignements qui ont
généralement lieu environ deux
jours après les chaleurs. Lorsque
les chaleurs sont très prononcées et
que l’irrigation est très forte dès le
début, il peut arriver qu’une vache
saigne même pendant les chaleurs
principales. Mais comme le sang
détruit les spermatozoïdes, cette
situation n’est pas vraiment souhai-
table.
La musculature utérine
demande beaucoup de
calcium
Une contraction extrême de la mus-
culature utérine est nécessaire pour
pouvoir expulser le veau au mo-
ment de la mise-bas. Ces contrac-
tions violentes demandent énormé-
ment d’énergie et de grandes
quantités de calcium et de magné-
sium. Les vaches qui souffrent
d’acétonémie ou de fièvre du lait
latente, avant la mise-bas déjà, ont
souvent des contractions trop fai-
bles, avant même que d’autres
symptômes apparaissent. Une dé-
faillance au niveau des contrac-
tions prolonge toujours la mise-bas.
Si elle n’est pas diagnostiquée, le
veau ne survit généralement pas.
Pour le détachement et l’expulsion
du placenta, la matrice nécessite
aussi beaucoup d’énergie, de sels
minéraux et de vitamines. Les ré-
tentions placentaires, notamment
celles où les cotylédons se sont dé-
tachés mais où les chorions restent
coincés dans la filière pelvienne,
sont le signe d’alarme d’un début de
fièvre du lait. (La rétention placen-
taire et les risques inhérents d’une
métrite seront traités dans la pro-
chaine édition de TORO).
Leonard de Vinci tentait déjà de comprendre le fonctionnement
de la matrice.
Ovaire
droit
Corps de la matrice
Col de la matrice
Corne utérine
droite