Le médecin généraliste face aux troubles mictionnels de

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Progrès en Urologie (1996), 6, 52-59
Le médecin généraliste face aux troubles mictionnels
de l’homme de plus de 50 ans. 250 médecins interrogés en Bretagne
Pierre COEURDACIER, Frédéric STAERMAN, Gilles THOQUENNE, Bernard CIPOLLA,
François GUILLÉ, Bernard LOBEL
Service d’Urologie, C.H.R.U., Rennes
tent certainement à faire pour mieux informer les
médecins généralistes, mais cette information ne se
conçoit que si elle fait préalablement l’objet d’un
consensus entre urologues.
RESUME
Un questionnaire a été envoyé à 250 médecins généralistes exerçant dans la région Bretagne, pour
connaître l’impact des informations diffusées en
matière d’hypertrophie bénigne de prostate (HBP)
et de cancer de prostate sur leurs pratiques quotidiennes face aux troubles mictionnels de l’Homme
de plus de 50 ans. 225 questionnaires sont exploitables.
Mots clés : Troubles mictionnels, médecins généralistes, pra tiques, recommandations.
Progrès en Urologie (1996), 6, 52-59.
En France, pour un homme de 65 ans, le risque d’être
opéré dans les 5 ans d’un adénome de prostate est évalué à 7% ; 55 à 65 000 hommes sont ainsi opérés pour
hypertrophie bénigne de prostate (HBP) chaque année
[20]. Il existe peu de données épidémiologiques concernant les troubles urinaires au-delà de 50 ans, mais ils
représentent certainement une part considérable des
actes médicaux : on estime actuellement que 1 à 5 millions d’hommes en France souffrent de troubles mictionnels liés à l’HBP [20], et ces chiffres ignorent les
désordres urinaires provoqués par le cancer prostatique
dont l’incidence est de 38 pour 100 000 hommes - ce qui
le place au second rang des cancers masculins [3].
75% des médecins recherchent de principe l’existence de troubles mictionnels à la consultation. En
leur présence, 76% des praticiens les explorent dans
la crainte d’un cancer de prostate. 89% des médecins pratiquent un toucher rectal de première intention, 34% d’entre eux le font annuellement à titre
systématique.
Les explorations les plus pratiquées après le toucher
rectal concernent l’état des urines (50%) mais 30%
seulement des médecins utilisent une bandelette
réactive et 43% un ECBU. Viennent ensuite l’échographie endo-rectale (31%), le dosage du PSA
(26%). 3% des demandes de PSA sont faites avant
le toucher rectal. L’échographie rénale et vésicale
est reléguée à la 5ème place des examens prescrits,
bien que la distension du haut-appareil inquiète
51% des généralistes.
Ces quelques données illustrent l’impact économique
et la charge sociale afférentes à la pathologie prostatique, et expliquent l’intérêt particulier que lui ont porté
ces dernières années non seulement les urologues mais
également les laboratoires pharmaceutiques et les organismes de santé. Aussi, une somme considérable d’informations sur l’HBP et le cancer de prostate a été
apportée aux praticiens depuis une décennie.
En cas d’HBP symptomatique, les médecins prescrivent facilement un traitement médical (96%). Ils
apprécient le résultat de ce traitement sur l’évolution des troubles mictionnels (95%), le toucher rectal (91%), les PSA (50%).
Nous avons voulu en apprécier les conséquences sur la
pratique quotidienne des Médecins généralistes de la
région Bretagne face aux troubles mictionnels de
l’homme de plus de 50 ans.
Les médecins sont familiers des troubles mictionnels
après 50 ans. Pourtant, 25% ne les recherchent pas
encore à l’interrogatoire. La pratique du toucher
rectal se développe même si le contrôle systématique
de la prostate est rare (34%). Le dosage du PSA
n’est pas la première préoccupation du médecin
(3ème rang des examens). Deux examens sont peu
utilisés et mériteraient d’être développés: la bandelette réactive (30%) et l’échographie rénale et vésicale (5ème rang des examens). Seulement 4% des
médecins s’abstiennent de tout traitement devant
une HBP non compliquée, ce qui ne va pas dans le
sens des recommandations actuelles. Des efforts res-
MATERIEL ET METHODES
Pour mieux connaître la pratique des médecins généralistes face aux troubles mictionnels de l’homme après
50 ans, un questionnaire a été adressé à 250 praticiens
exerçant en milieu urbain ou rural des Départements
d’Ille et Vilaine, des Côtes d’Armor et du Morbihan. Ce
Manuscrit reçu le 11 mars 1995, accepté : octobre 1995.
Adresse pour correspondance : Dr. P. Coeurdacier, Service d’Urologie, CHRU de
Rennes, rue Henri Le Guilloux, 35033 Rennes Cedex.
52
questionnaire (voire Annexe) a permis de préciser,
après la masse d’informations donnée ces dernières
années, l’attitude du médecin généraliste en matière de
dépistage du cancer de prostate et les examens demandés dans ce but. Chaque médecin a classé par ordre hiérarchique les examens qu’il juge les plus utiles pour
l’exploration des troubles urinaires, et a pu détailler ce
qui justifie son inquiétude. Deux items spécifiques
concernent les traitements instaurés de première intention et la surveillance établie en cas d’HBP. Les circonstances motivant un avis urologique spécialisé ont
également fait l’objet d’une interrogation auprès des
praticiens. 225 questionnaires sont exploitables.
RESULTATS
75% des médecins recherchent de principe l’existence
de troubles mictionnels à la consultation. La crainte
d’un cancer de prostate justifie l’exploration des
troubles urinaires après 50 ans pour 76% des praticiens.
Aussi, le toucher rectal est le premier examen réalisé
par 9 médecins sur 10 (Tableau 1), et s’il est anormal,
presque tous les praticiens (95%) requièrent un avis
spécialisé (Figure 2). Le dosage du PSA n’est pas la
principale préoccupation des médecins; il est au 3ème
rang des examens jugés les plus utiles et seulement 3%
des praticiens le demandent avant de faire un toucher
rectal (Tableau 1). S’il est élevé, 29% des médecins ne
jugent pas indispensable d’adresser le patient à un urologue tant que cette élévation peut s’expliquer par le
volume prostatique (Figure 2). En dehors des signes
urinaires, le dépistage du cancer prostatique est par
Figure 1. HBP symptomatique non compliquée. Traitement de
première intention.
contre peu répandu puisque seulement 1/3 d’entre eux
(34 %)le pratiquent à titre systématique une fois par an.
Pour apprécier le retentissement des troubles mictionnels, les explorations les plus demandées après le toucher rectal, sont détaillées dans le Tableau 1. Les
médecins s’intéressent en priorité à l’état des urines
(50%) mais la bandelette réactive n’est utilisée que
dans 30% des cas. L’échographie rénale et vésicale (pré
et post-mictionnelle) est reléguée à la 5ème place des
examens prescrits, bien que la distension du haut appareil inquiète réellement le médecin (51%) et justifie
clairement un avis spécialisé dans 89% des cas (Figure
2).
Tableau 1. Exploration des troubles mictionnels.
Examen
% de médecins
Toucher rectal
89%
Examen des urines
50% dont :
ECBU : 43%
Bandelette réactive : 30%
Inspection des urines : 27%
Echographie endorectale
31%
PSA
26%
Créatininémie
21%
Echographie rénale et vésicale
20%
En cas d’HBP symptomatique non compliquée, 89%
des généralistes instaurent une monothérapie de première intention dont le détail est donné dans la Figure
1. On peut remarquer que 7% des praticiens prescrivent
d’emblée une bithérapie associant un α-bloquant a un
inhibiteur de la 5α-reductase (Finastéride) ou à un
extrait de plantes (Figure 1). Aucun des généralistes
interrogés n’a recours à la chirurgie ou à l’hyperthermie de première intention, mais seulement 4% d’entre
eux n’instaurent aucun traitement.
Tableau 2. Critères de surveillance après traitement.
(% de médecins les classant parmi les trois plus importants).
Evolution des troubles mictionnels
Toucher rectal
PSA
Les médecins apprécient l'efficacité de leur choix thérapeutique sur l’évolution des troubles mictionnels, le
toucher rectal et les PSA, considérés comme les trois
principaux critères de surveillance (Tableau 2). 61%
des médecins généralistes jugent l’échographie rénale
et vésicale peu utile pour la surveillance après traite-
95%
91%
50%
53
patients de plus de 50 ans [5]. Selon le rapport de
l’Association Française d’Urologie (AFU), le dosage
du PSA n’a d’intérêt qu’en cas de toucher rectal suspect, car 25% des patients atteints d’HBP ont un PSA
supérieur à 10ng/ml [20]. ELLIS [17] confirme chez 941
patients l’importance de coupler le dosage du PSA au
toucher rectal pour optimiser la rentabilité du diagnostic précoce de cancer: les biopsies prostatiques sont
positives chez 49% des patients dont le toucher rectal
et le PSA sont anormaux contre 22% si seul le PSA est
élevé. L’attitude des médecins en regard du PSA va
plutôt dans le sens de ces observations, ce qui est rassurant quand on sait l’engouement des patients pour ce
dosage.
Figure 2. Circonstances motivant un avis urologique.
L’intérêt du dépistage du cancer prostatique chez
l’homme asymptomati que n’est pas prouvé, et il
n’existe pas actuellement d’information suffisante pour
promouvoir sa détection auprès des médecins généralistes [18]. Un dépistage parmi 6630 hommes de plus
de 50 ans non symptomatiques n’a permis d’isoler un
cancer que chez 5,8% d’entre eux dont seulement 2,4%
ont pu bénéficier d’une chirurgie radicale [9]. Cette
information se retrouve dans l’attitude des praticiens
dont 1/3 seulement contrôlent systématiquement la
prostate chaque année. Cependant, ce contrôle mériterait peut être mieux chez l’homme de moins de 70 ans
si l’on sait le risque de progression des lésions néoplasiques localisées lorsque l’espérance de vie dépasse 10
ou 15 ans [10].
ment. 2/3 des praticiens adressent le patient en consultation spécialisée si la gêne urinaire est importante mais
uniquement 21% d’entre eux en cas d'échec du traitement choisi ( Figure 2).
DISCUSSION
Les troubles mictionnels représentent le mode de révélation de 70% des cancers prostatiques [24], mais 6%
seulement des patients consultent leur médecin la première année de leurs troubles [2]. La mauvaise perception de ses désordres mictionnels par le patient peut être
une des raisons de ce retard [15], une corrélation entre
l’intensité des troubles urinaires et la qualité de vie en
résultant n’est en effet objectivée que dans 20% des cas
[30]. 75% des médecins généralistes cependant, recherchent systématiquement l’existence de troubles mictionnels dans la crainte d’un cancer de prostate, et la
pratique du toucher rectal semble largement répandue
(89%).
Dans le questionnaire proposé, l’évaluation du retentissement des troubles mictionnels ne distingue pas le
cancer de l’HBP, ce qui limite l’appréciation de l’utilisation par les praticiens des recommandations émises
ces dernières années sur l’expl oration de l’HBP.
Gardant à l’esprit ces restrictions, certaines de ces
recommandations semblent validées dans la pratique
courante des généralistes.
Deux examens sont requis après le toucher rectal pour
la recherche de cancer prostatique: l’échographie endorectale et le dosage du PSA. Paradoxalement, l’échographie endorectale est facilement demandée pour l’exploration des troubles urinaires ou pour leur surveillance (par respectivement 31 et 26% des médecins). Cet
examen manque pourtant de spécificité puisque 65%
des cancers ont un aspect échographique jugé normal
[19]. Il n’a d’intérêt que couplé à des biopsies prostatiques en cas de toucher rectal anormal et/ou de PSA
élevés [13]. Réalisé isolément, il conduirait à biopsier 8
à 47% des patients avec une réponse négative dans 72
à 93% des cas [6, 8].
Ainsi, après réalisation du toucher rectal, l’étude des
urines par ECBU ou bandelette réactive et l’évaluation
de la fonction rénale par dosage de la créatinine plasmatique, sont les deux examens estimés obligatoires
par l’OMS lors de la 2ème consultation internationale
sur l’HBP [11]. L’état des urines est la principale information que souhaitent obtenir les médecins après le
toucher rectal, même si 30% seulement utilisent une
bandelette réactive et 43% prescrivent un ECBU. La
bandelette réactive est pourtant un procédé simple, peu
coûteux, facilement réalisable lors de la consultation.
Par contre, seulement 21% des médecins accordent
leur pratique à celles proposées par l’OMS concernant
l’évaluation de la fonction rénale.
L’attitude des médecins vis à vis du PSA dans l’exploration d’une gêne urinaire semble cohérente, puisque ce
n’est pas leur première préoccupation et que seulement
3% d’entre eux pratiquent cet examen de première
intention. Cette dernière pratique ne se justifie pas en
raison du déséquilibre entre son coût et sa rentabilité de
15% dans l’étude de Brawer, conduite auprès de 1249
L’échographie rénale et vésicale est reléguée à la 5ème
place des examens requis par les praticiens, ce qui est
surprenant puisque l’éventualité d’une distension du
haut appareil inquiète 51% d’entre eux et motive un
54
avis spécialisé dans 89% des cas. L’échographie rénale et vésicale n’ont pas le même objectif. La première
recherchant une distension du haut appareil est jugée
facultative lors du bilan pré-thérapeutique selon
l’OMS (11), et n’est recommandée qu’en cas d’infection urinaire, d’hématurie, d’insuffisance rénale, d’antécédents lithiasiques ou de chirurgie uro-génitale. La
seconde évaluant l’importance d’un résidu post-mictionnel reste toujours recommandée [11] bien que ses
limites en cas de mesure unique soient connues [4, 7].
Le fait d’avoir regroupé ces deux examens en un seul
dans notre questionnaire peut être discutable, mais permet assez bien d’apprécier l’impact qu’ont eu auprès
des médecins généralistes les informations concernant
les indications opératoires de nécessité, dont la distension du haut appareil ou l’existence d’un résidu postmictionnel important [12, 27]. Il serait donc justifié
d’accorder une meilleure place à cet examen.
cela est raisonnable la prescription d’un médicament.
Le recours à la chirurgie en l’absence de complication
n’est jamais proposé d’emblée par les médecins interrogés, ce qui peut sembler excessif en cas de symptômes fonctionnels sévère si l’on sait que chez de tels
patients la situation sera identique ou pire 1 an après
pour 84% d’entre eux [14]. Dans la série de D OLL [16],
la résection endoscopique apporte d’excellents résultats fonctionnels à 96% des patients dont l’inconfort est
jugé sévère. Pourtant, dans le rapport du 87ème
congrès de l’AFU sur l’HBP [20], il n’est pas objectivé de valeur prédictive à la sévérité des symptômes
pré-opératoires. La conduite des médecins reste plutôt
cohérente puisque de toutes manières 68% d’entre eux
requièrent un avis spécialisé lorsque les troubles mictionnels sont importants. Cependant, on peut plus
s’étonner que face à un échec du traitement médical
21% des médecins généralistes ne demandent pas
l’avis d’un urologue (Figure 2).
La surveillance de l’HBP repose sur l’évolution des
troubles mictionnels (95%), le toucher rectal (91%) et
le PSA (50%). Concernant le PSA, une telle attitude n’a
pas d’intérêt et ne se justifie qu’en cas cas d’élévation
pré-thérapeutique pour s’assurer de sa normalisation
post-opératoire ou de sa stabilité [20]. L’influence de
certains traitements sur le PSA en rend la surveillance
délicate: 14 % des médecins traitent l’HBP symptomatique non compliquée par un inhibiteur de la 5α-réductase (finastéride) dont on sait qu’il provoque une baisse
de 50% du taux moyen de PSA à 12 mois [21].
L’option thérapeutique doit prendre en compte les
risques inhérents au traitement choisi, ses chances
d’améliorer l’inconfort dont le degré est exprimé par le
patient [26]. Ceci amène deux remarques: une information claire doit pouvoir être apportée au patient pour le
guider dans son choix sans quoi il est observé qu’il exclu
volontiers les options thérapeutiques extrêmes (surveillance et chirurgie) [23]; cela suppose que le médecin
généraliste soit capable d’apporter une telle information.
Une attitude cohérente des praticiens face au dépistage
du cancer de prostate, à la surveillance et au traitement
d’une HBP non compliquée nécessite une bonne coordination entre les médecins généralistes et les urologues. Les intérêts ne sont pas les mêmes: l’urologue
souhaite que le médecin soit convenablement informé
et adopte les pratiques qu’il juge utiles car 75% de ses
consultants sont adressés par un praticien [29]; à l’inverse, le praticien est confronté à de multiples pathologies et ne modifiera ses conduites en matière de cancer
de prostate ou d’HBP que si l’information qu’on lui
apporte est claire, simple, et a fait la preuve de son intérêt car résultant d’un consensus entre spécialistes. De
tels consensus existent déja sur les troubles urinaires
induits par un cancer ou une HBP [10, 11, 26], et les
urologues doivent s’attacher à leur diffusion auprès des
médecins mais également à bien connaître les pratiques
de ces derniers, afin que l’information reste adaptée à
leurs besoins.
Le traitement médical des troubles mictionnels liés à
l’adénome de prostate non compliqué repose pour 89%
des médecins généralistes sur la monothérapie et pour
7% sur la bithérapie, dont le coût est plus élevé sans
que les indications en soient précisées. L'abstention
thérapeutique après que le malade ait été rassuré sur la
bénignité de ses ennuis, n’est proposée que pour 4%
des patients. N’y a-t-il pas là excès thérapeutique?
On sait en effet qu’en cas de symptomatologie mictionnelle modérée, la rémission des troubles urinaires
n’est pas exceptionnelle : BALL [1] rapporte une amélioration chez 32% des patients non opérés avec un
recul de 5 ans, c’est également le cas chez 38% des 802
patients dans l’enquête de DIOKNO avec 1 an de suivi
(14). Aussi, L'abstention thérapeutique en cas de gêne
urinaire modérée doit être considérée comme une des
options de traitement [26], et pour OESTERLING, un traitement médical est même injustifié [28].
Les dépenses générées par les traitements de l’HBP
vont également dans ce sens. Le coût d’un traitement
médicamenteux est conséquent, estimé à 4 800 FF par
an [22], contre 12 731 FF pour une résection endoscopique de prostate [25], et finalement 80% des patients
traités médicalement seront opérés [22]. Ceci ne peut
que conforter dans l’attitude abstentionniste choisie
par seulement 4% des praticiens, retardant autant que
CONCLUSION
Ces dernières années, les médecins généralistes ont dù
faire face à une information très riche et d’origine souvent diverse concernant les troubles mictionnels de
l’homme après 50 ans. Cette enquête nous a permis
d’en préciser l’impact.
55
10. CIPOLLA B., VILLERS A., BARRON J.C. : Evolution «naturelle»
du cancer de prostate localisé palpable (T2) «non traité». Synthèses
et recommandations en onco-urologie, Prog. Urol., monographie 2,
eds. C.C. Abou - B. Lobel, pp 19-23, 1993.
Les résultats sont positifs puisque la recherche systématique des troubles urinaires et la pratique du toucher
rectal se sont développés, même si l’on peut regretter
que 25% des praticiens n’intègrent pas encore cette
recherche dans leur interrogatoire et que le contrôle
répété de la prostate reste rare (34%).
11. COCKETT A.T.K., ASO Y., DENIS L. et al. : Recommandations du
comité international de consensus sur l’HBP, in : The 2nd international consultation on benign prostatic hyperplasia (BPH), edited by
A.T.K. Cockett, S. Khoury, Y. Aso, C. Chatelain, L. Denis, K.
Griffiths, G. Murphy. SCI, Paris, Proceedings 2, chap. 2, pp 582587, 1993.
Dans le choix des examens prescrits, 3 points sont
remarquables. Le dosage du PSA n’est pas la première
préoccupation du médecin lors de l’exploration des
troubles mictionnels (3ème rang des examens), l’échographie rénale et vésicale est peu prescrite (5ème rang
des examens) et mériterait certainement une meilleure
place que l’échographie endorectale dans la hiérarchie
des examens, la bandelette réactive est moins utilisée
que l’ECBU (30% versus 43%) et il serait souhaitable
de développer son usage.
12. COCKETT A.T., BARRY M.J., HOLTGREW H.L.: Indications for
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14. DIOKNO A.C., BROWN M.B., GOLDSTEIN N. : Epidemiology of
bladder emptying symptoms in elderly men. J. Urol., 1992, 148,
1817-1821.
Un traitement médicamenteux est très facilement prescrit en cas d’HBP et L'abstention thérapeutique reste
une pratique rare (4%), ayant pourtant fait l’objet de
recommandations récentes.
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Des efforts restent certainement à faire pour mieux
informer nos collègues généralistes sur les troubles urinaires, la façon de les dépister, de les diagnostiquer et
de les traiter; mais la diffusion d’une telle information
ne peut se concevoir que si elle fait l’objet d’un consensus de la part des urologues. Nous espérons que cette
enquête servira d’élément de réflexion en ce sens.
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57
ANNEXE
- traitement inutile ( )
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MEDECINS
GENERALISTES
6. Quel traitement proposez-vous pour une hypertrophie bénigne de prostate symptomatique non compliquée (pas de retentissement) en première intention (une
seule réponse)?
Lors d’une consultation chez un homme de plus de 50
ans :
a. Monothérapie
1. Recherchez-vou s de principe l’existence de
troubles mictionnels?
oui ( )
- alphabloquant ( )
non ( )
- anti-oedémateux (extrait de plantes) ( )
2. Pratiquez-vous systématiquement un toucher rectal annuel?
oui ( )
- inhibiteur de la 5 alpha-réductase ( )
b. Bithérapie
non ( )
- association alphabloquant et extrait de plantes ( )
3. Devant des troubles mictionnels motivant une
consultation ou que vous avez dépisté, quelle est
votre attitude de première intention ( à classer de 1
à 4; 1 étant le plus fréquent)?
- association alphabloquant et inhibiteur de la 5 alpharéductase ( )
c. Chirurgie ( )
- conseils hygiéno-diététiques ( )
d. Hyperthermie ( )
- toucher rectal ( )
e. Aucun traitement ( )
- prescription d’examens complémentaires ( )
7. Quels sont les éléments cliniques et paracliniques
que vous utilisez pour surveiller ce patient une fois
traité (de 1 à 8 par ordre d’importance; 1 étant le
plus important)?
- traitement symptomatique ( )
4. Parmi les examens suivants, quels sont ceux que
vous utilisez pour explorer des troubles mictionnels
chez ce patient (à classer par ordre d’importance de
1 à 11; 1 étant le plus important)?
- évolution des troubles mictionnels ( )
- toucher rectal ( )
- inspection du jet ( )
- bandelette urinaire ( )
- toucher rectal ( )
- ECBU ( )
- aspect des urines ( )
- PSA ( )
- bandelette urinaire ( )
- urographie intraveineuse ( )
- ECBU ( )
- échographie rénale et vésicale ( )
- créatininémie ( )
- échographie endorectale de prostate ( )
- PSA ( )
8. Quand demandez-vous un avis urologique en présence de troubles mictionnels?
- urographie intraveineuse ( )
- si les troubles mictionnels sont importants oui ( )
non ( )
- échographie endorectale de prostate ( )
- bilan urodynamique ( )
- s’il existe un doute au toucher rectal
- échographie rénale, vésicale pré et
post-mictionnelle ( )
oui ( )
non ( )
5. Devant un tel patient porteur de troubles mictionnels, quelles sont les propositions qui vous
inquiètent le plus (à classer de 1 à 5; 1 étant la plus
inquiètante)?
- si le PSA est supérieur à 5 (normale < 2)
- cancer de prostate ( )
oui ( )
- infection urinaire ( )
- si l’échographie rénale est anormale
- insuffisance rénale par distention ( )
oui ( )
oui ( )
non ( )
- si le traitement médical s’avére peu efficace
- traitement insuffisant ( )
58
non ( )
non ( )
SUMMARY
The general practitioner’s approach to disorders of micturition in men over the age of 50 years. A survey of 250 general
practitioners in Brittany.
A questionnaire was sent to 250 general practitioners in the
Brittany region, to determine the impact of information campai gns concerning benign prostatic hyperplasia (BPH) and prosta tic cancer on their everyday approach to disorders of micturition
in men over the age of 50 years. 225 questionnaires were inter pretable.
75% of general practitioners systematically investigated the pre sence of disorders of micturition. In the presence of such symp toms, 76% of general practitioners conducted further investiga tions to exclude prostatic cancer. 89% of general practitioners
performed first-line digital rectal examination, and 34% of them
systematically performed this examination once a year.
The investigations most frequently performed after digital rectal
examination concerned the state of urine (50%) but only 30% of
general practitioners used reagent dip-sticks and 43% ordered
urine cultures. Other inve stigations consisted of transrectal
ultrasonography (31%) and PSA assay (26%). 3% of PSA assays
were ordered before digital rectal examination. Renal and vesi cal ultrasonography occupied 5th place, although distension of
the upper urinary apparatus was a source of concern for 51% of
general practitioners.
In the presence of symptomatic BPH, general practitioners rea dily prescribed medical treatment (96%). They assessed the
results of this treatment on the course of disorders of micturition
(95%), digital rectal examination (91%), and PSA (50%).
General practitioners are familiar with disorders of micturition
after the age of 50 years. However, 25% of them do not syste matically question patients about these symptoms. Digital rectal
examination is now performed more frequently, although syste matic examination of the prostate is rare (34%). PSA assay is not
the doctor’s first priority (3rd place in the list of examinations).
Two examinations are rarely used and should be developed :
reagent dip-sticks (30%) and renal and vesical ultrasonography
(5th place). Only 4% of general practitioners did not prescribe
any treatment in the case of uncomplicated BPH, which is not in
line with current recommendations. There is certainly a need for
better information of general practitioners, but this information
is only valid when a consensus has been reached among urolo gists.
Key words : Disorders of micturition, general practitioners,
practice, recommendations.
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