Corrigé question Pr Vuillez sur le PSA du module D1 « hémato-cancéro »
Ce patient de 54 ans est dans la tranche d’âge où la prévalence du cancer de la prostate
augmente, de plus il présente une symptomatologie urinaire. Le dosage de PSA a donc une
bonne VPP.
Ce taux à deux fois la normale doit donc alerter et le souci est de ne pas laisser échapper un
cancer. Il n’y a pas lieu ici de s’interroger sur la normale du labo (qui est donnée) ni
d’évoquer un artéfact ou un changement de technique – on ne se pose ce genre de question
que lorsqu’un résultat contredit le reste du dossier, ce qui n’est pas le cas ici.
Certes le patient présente un tableau évocateur d’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).
Mais attention à l’arbre qui cache la forêt… (Rq : cela ne vous est pas demandé avant l’heure,
mais vous apprendrez que l’HBP n’évolue pas vers le cancer – les 2 pathologies touchent
l’une la prostate péri-urétrale, l’autre la coque ; par contre on peut avoir les deux…)
Donc il faut alerter le patient sur ce taux anormalement élevé, ne pas l’alarmer/le rassurer
comme la plupart d’entre vous l’ont fait, mais évoquer le cancer (avec tact) en disant que de
toute façon, le principe du dépistage est de prendre la maladie à un stade curable…
L’attitude à avoir est probablement de répéter le dosage d’ici un mois, au cas où après une
poussée inflammatoire le PSA se normaliserait, mais on s’attend à ce qu’il soit encore élevé.
Auquel cas, on adressera le patient à un spécialiste (urologue) qui refera un TR (plus
« expérimenté » et posera très certainement l’indication de biopsies multiples (avec ou sans
échographie trans-rectale au préalable), ce à quoi vous pouvez préparer votre patient en lui
expliquant ces deux éventualités…