
DAF/COMP/WD(2007)75
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LES EFFICIENCES DYNAMIQUES DANS LE CADRE DE L'ANALYSE DES FUSIONS
Introduction
1. Les 6 et 7 juin prochains, le Comité de la Concurrence de l’OCDE organise une table ronde
portant sur la prise en compte des efficiences dynamiques dans le cadre des analyses d’opération de
concentration. Les questions posées en amont de la réunion, tendant à organiser les contributions des États
membres et des observateurs, portaient notamment sur la singularité de ce genre particulier d‘efficiences
économiques que sont les efficiences dynamiques, ainsi que sur leur évaluation dans le cadre du contrôle
des opérations de concentration.
2. En effet, il apparaît extrêmement pertinent de distinguer parmi les gains d’efficiences
économiques emportés par les opérations de concentration, ceux des effets diffus au cours du temps. Dans
ce contexte, le bilan économique et social que dresse l’autorité de concurrence, établit chaque fois que
l’opération est susceptible d’affecter la concurrence, s’avère particulièrement difficile à réaliser, compte
tenu de la complexité qu’il y a à estimer des effets économiques différés
3. La délégation française se félicite de pouvoir contribuer à ces travaux de réflexion sur la politique
de concurrence, menés sous l’égide de l’OCDE. Cette table ronde sur les efficiences dynamiques procède
d’une logique pertinente, cherchant à préciser la nature des investigations que les autorités de concurrence
doivent mener dans le cadre de l’instruction pour évaluer correctement les efficiences dynamiques et
pouvoir alors en tenir compte dans le bilan concurrentiel. Ce sujet s’avère par ailleurs d’une très grande
actualité, car on constate une tendance continue des entreprises notifiantes à faire valoir de telles approches
aux autorités de concurrence qui devront elles-mêmes l’intégrer plus systématiquement dans leur pratique
décisionnelle.
4. Afin de permettre à l’OCDE de préparer table ronde des 6 et 7 juin prochains, le Secrétariat
trouvera ci-après quelques unes des réflexions menées par la France sur les spécificités de l’analyse des
efficiences dynamiques dans le cadre d’une opération de concentration. Si la France ne dispose pas pour
l’heure de document de travail propre à cette question, certains passages des lignes directrices de la
DGCCRF relatives au contrôle des concentrations (en général) s’intéressent spécifiquement aux gains
d’efficience, et donc évoquent indirectement la question des efficiences dynamiques. Par ailleurs, la
pratique de la DGCCRF comporte quelques exemples concrets d’application de ces concepts théoriques,
qui seront développés en détail dans le suite du document.
5. Cette contribution française sur les efficiences dynamiques se décompose en trois parties. Dans
une première partie, il sera proposé de définir de manière rigoureuse la notion d’efficiences dynamiques,
notamment pour les différencier des efficiences statiques, et ainsi de construire un cadre d’analyse adapté à
la question qui nous intéresse. La logique qui sous-tend la prise en compte des efficiences dynamiques
dans le cadre du contrôle des concentrations est en effet fondamentalement différente de celle des
efficiences statiques. Il convient d’estimer l’impact qu’aura l’opération sur l’efficacité à moyen terme de la
fonction de production de l’entreprise fusionnée, et non d’observer ponctuellement les économies de coûts
fixes générées par l’opération. Cette différence milite très clairement pour apporter un traitement
spécifique aux efficiences dynamiques et circonstancié à chaque cas d’espèce : en ce qu’elles peuvent
diminuer durablement le risque que la nouvelle entité utilise le renforcement de son pouvoir de marché